mardi 16 septembre 2008

Lucky Luke



Bien avant la MERDE INNOMABLE produite par Eric et Ramzy, le cow boy qui tire plus vite que son ombre avait déjà vu ses aventures portées à l'écran par Terence Hill.
Bien que physiquement Terence Hill ne ressemble en rien à Luke, l'acteur, célèbre pour son rôle dans Mon Nom est Personne et celui de On l'appelle Trinita, lui prête sa dégaine nonchalante et ses beaux yeux bleus.
Les célèbres Daltons sont incarnés par des inconnus (pour moi en tout cas) mais Joe est un petit gros râleur et Averell, une grande asperge un peu simplette. Jack et William font de la figuration. L'essentiel est bien là.
Les personnages ne sont donc pas retranscrits à l'écran tels qu'ils sont dans la BD mais le réalisateur préfère se concentrer sur l'atmosphère.
Et alors que les pseudo-comiques avaient tenté une approche BD live avec couleurs qui flashent, expressions faciales (pour ne pas dire grimaces!) exagérées à outrance, caméra épileptique avec-hélas- en prime un humour ras des paquerêttes, Terence choisit le western décalé et sans prétention.
Les premières images donnent le ton avec ce traité de paix qui traîne en longueur et cette ville qui s'anime en même temps qu'on la construit. S'ensuit une série de défenestrations avant la pose des fenêtres, de duels où l'on vide son chargeur sans se toucher et de baguarres en tous genres parsemés de commentaires (ex: et c'est ainsi que l'on inventa le football) écrits en bas de l'écran.
Au passage, cette idée bien que pas vraiment drôle a le mérite d'être originale.
La réalisation est plutôt honnète avec de jolis plans lors des galopades sur coucher de soleil mais c'est au niveau de la mise en scène qu'on est agréablement surpris.
Ce qui frappe c'est que tout le film est accompagné de la voix off (et blasée) de... Jolly Jumper! Eh oui, Terence a eu la riche idée de donner la parole au fidèle compagnon de Luke ce qui nous gratifie de scènes très sympas comme le partage des haricots, le sauvetage de la noyade...
La complicité de ces 2 là est évidente à l'écran et le dresseur de Jolly a effectué un excellent travail!
Ensuite on a l'occasion de voir des nuages déssinés pour les signaux de fumée et un point d'interrogation au dessus d'un indien perplexe ce qui n'est pas du plus mauvais effet et rattache le film à son origine de papier.
Une autre bonne idée est ce voyage dans le temps où l'on peut voir le quotidien des Indiens d'aujourd'hui imaginé par ceux du film. Une belle scène mélancolique et emplie d'un certaine nostalgie...

Je pourrai en citer beaucoup d'autres mais cà n'aurait aucun intérêt en revanche je peux vous dire que les figures caractéristiques de la BD sont présentes.
Le blanchisseur chinois, le vendeur malchanceux qui essaie quoi qu'il arrive de refourguer sa marchandise, la danseuse de saloon et son pianiste, le maire dépassé par les évènements, les chefs indiens aux noms bizarres, l'inévitable old timer qui assiste aux fusillades...
Bref tout le petit monde de Lucky prend vie sous nos yeux (même Rantanplan fait une apparition).

Mais que serait un western sans sa musique? Ici le compositeur, bien qu'à 100 lieus de Morricone nous gratifie de quelques airs sympas... mais récupère aussi des morceaux du maître???Alors participation amicale ou simple plagiat?
Quoi qu'il en soit le morceau TheWild Bunch tiré de Mon Nom est Personne fait toujours son effet lors de la présentation des Daltons. Je suis persuadé qu'un autre morceau (quand Luke traverse le désert comme une flèche) est de Morricone mais je ne retrouve pas sa provenance.
On pourrait donc penser que Terence s'est donc fait un peu aider (il récupère un morceau de Mon Nom est Personne mais aussi un des acteurs-l'adjoint du Luke) mais n'en réalise pas moins un western agréable et travaillé (loin de ce qu'on pourrait attendre d'une adaptation purement commerciale).
On sent tout de même que le film est plutôt destiné aux enfants et certaines scènes cencées être drôles tombent un peu à plat. Malgré tout les bonnes idées abondent et il se laisse regarder avec plaisir.
Note : **

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