mardi 16 septembre 2008

Les contes de Terremer





Petit oiseau deviendra grand! C'est en tout cas tout le mal qu'on souhaite à Goro Miyazaki, fils du célèbre Hayao qui a décidé de reprendre le flambeau. Difficile de passer après papa qui a acquiert une réputation justifiée de Walt Disney nippon.

Ses films sont de véritables merveilles d'imagination et de poésie bien loin des Pokemon et autres conneries de la japanimation qu'on nous fait bouffer depuis quelques années!
Alors qu'en est il du fiston? Il est clair que visuellement c'est de toute beauté!
Le design simpliste des personnages (qui fait beaucoup penser à ceux d'Horus prince du Soleil, oeuvre sur laquelle a travaillé Hayao) se marie parfaitement aux décors chiadés (très détaillés) des lieux visitées.Et l'animation des personnages est d'une fluidité sans faille.
Quant à la musique, loin d'égaler celle de Hisaishi, elle accompagne bien l'aventure sans toutefois se montrer grandiose.
Alors où est le problème me direz vous? La narration!
L'histoire, est vraiment trop compliquée pour le peu d'éléments qui interviennent au final.
On est en face du classique combat du bien et du mal, de l'équilibre des forces qui ne doit pas être rompu, du côté obscur qui se cache en chacun de nous, bla bla bla....question originalité on a vu mieux.

Les personnages ont tous un passé très détaillé et se révèlent pleins de surprises...qui ne servent à rien. Cette gentille fermière est une sorcière, ah bien. Et alors? A par confectionner un remède pour la toux, elle n'utilise jamais ses connaissances et se retrouve dans la peau de la jeune femme sans défense qu'il faut délivrer.
Le vieil homme est un grand archimage? Génial! Et à part un peu de lumière et modifier son visage, il fait quoi?
Le héros a peur de la mort, ça se comprend mais pourquoi son épée est magique et pourquoi tue t'il son père???
Les sbires du méchant sont au moins 6! Alors pourquoi, les 2 (seuls!) combats du film se règlent en quelques secondes???
Pourquoi la fille est en fait un dragon? Pourquoi les ¾ des personnages ont une cicatrice?
Le nombre de questions sans réponse atteint un nombre impressionnant!
Et ne parlons des messages véhiculés par le film. Protégeons la vie, l'homme est un salaud qui pourrit la planète, cultivons notre jardin, la drogue c'est mal... Evidemment je suis pour mais il y a plusieurs techniques pour faire passer un message dans un film... le bourrage de crâne jusqu'à saturation n'est pas la meilleure!
Le film n'est donc plus que 2h de réflexions philosophiques non stop sur la vie, la mort,.. les vaches ( je peux pas m'empêcher de la placer^^) ponctuées de révélations qui servent -ou non- l'intrigue. Le film finit par manquer cruellement d'action et de rythme pour finalement devenir quasi soporifique (la dernière fois que j'ai baillé autant devant un manga, c'était en regardant Wonderful Days).
On peut toujours dire que je suis un bourrin accroc à l'action mais Hayao lui même pimentait ses longs métrages de rebondissements et de scènes d'action sans pour autant tomber dans la violence gratuite.
Quant aux voix françaises (voilà ce que c'est d'habiter dans une petite ville...), elles ne risquent pas de faire remonter la pente.
D'une monotonie à faire concurrence au jeu du Santini, les doubleurs ne parviennent pas à rendre leurs personnages attachants (excepté à la rigueur le/a méchant/e) et les répliques sont d'une banalité et d'une platitude affigeante : « ne la touchez pas avec vos sales pattes », « bandes de brutes », « vauriens », « c'est moi qui n'ai pas su me montrer assez vigilant, je te prie de me pardonner »..., les dialogues sonnent creux et sans entrain.
La spontanéité n'est pas le point fort des traducteurs.
Voilà, malgré tout, le visuel est réussi et si le scénario n'était pas si téléphoné, on pourrait en tirer un bon film d'animation. Pour une première oeuvre, le fiston ne s'en sort pas trop mal mais il a intérêt à progresser rapidement pour suivre les traces de Popa.
Note:**

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