vendredi 7 novembre 2008

Soldier



Dans un futur apocalyptique où les soldats sont sélectionnés et entraînés dès leur plus jeune âge à devenir des machines de combat sans pitié.
Vétéran de nombreuses guerres intergalactiques, Todd est un de ces soldats que rien n'arrête. Jusqu'au jour où une nouvelle génération de soldat biogénétiques fait son apparition. Suite à un combat avec ces nouvelles machines de guerre, Todd est laissé pour mort.



C'est généralement quand on n' attend rien d'un film que l'on est le plus surpris.
Honnêtement, je ne voulais le voir que pour la prestation de Kurt Russel (que j'adore!) mais je dois avouer que je ne m'attendais pas à un si bon film.

Russel se la joue Schwarzie dans Terminator, dépourvu de sentiments, le visage figé sans expression, il parvient sans problème à nous convaincre qu'il est une machine de guerre impitoyable.
Mais le charisme de l'acteur fait que l'on s'attache à lui. Ses beaux yeux bleus emplis de tristesse nous font ressentir le dur passé de son personnage.

Aux côtés de Russel, la ravissante Connie Nielsen (Gladiator) apporte du charme à l'aventure sans pour autant que l'on ait droit aux sempiternelles scènes de sexe gratuites et inutiles.
Sean Pertwee et Jake Busey font des seconds rôles passionnants. Habitué des films d'action (Point Break) et de la science fiction (Predator 2), Busey se retrouve encore une fois dans la peau du mentor.
Ses proverbes ridicules apportent un second degré appréciable.

Comme je l'ai déjà dit dans ma critique de Death Race, Paul Anderson ne fait pas des films très profonds mais il n'est pas aussi mauvais que Uwe Boll non plus.

Anderson a un sens du rythme incontestable.
Bien que le montage soit parfois trop haché (à de rares moments) pour bien comprendre ce qui se passe, certains plans sont vraiment superbes et il sait tirer profit des effets sonores pour nous en mettre plein les oreilles.

La réalisation oscille entre le bon film de SF (les plans de Kurt Russel arrivant sur la planète, le design des véhicules) et la série B classique (les explosions sont les ¾ du temps au ralenti et la caméra s'attarde parfois caricaturalement sur les larmes d'un acteur ou les flammes en arrière plan).
Mais après tout, le film ne se targue pas d'être plus qu'une bonne série B.

Anderson pioche à droite à gauche dans les grands classiques :

Un soldat transformé en tueur professionnel (Universal Soldier) se retrouve parachuté sur une planète désertique (Stargate) où il sera recueilli par des humains habitant dans des grottes (Dune).
Il va essayer de retrouver l'usage des sentiments (Robocop) tout en luttant contre les militaires venus nettoyer la zone de toute présence (Total Recall) dont il va se débarasser en alternant l'armement le plus sophistiqué (Predator) et les techniques de combat les plus rudimentaires (Rambo).

On se souvient qu'il est le réalisateur de Mortal Kombat quand Jason Scott Lee imite Liu Kang^^ lors de l'inévitable baston finale.

Malgré toutes ces références, le scénario de David Webb Peoples (Blade Runner) est plus sombre qu'il n'y paraît et le film contient des scènes d'une violence innatendue.

Souvent impressionnant, le film nous livre une vision brutale d'un futur apocalyptique où la survie du plus fort est devenue la règle.

Aidé par des effets spéciaux convaincants (sauf la fin...) et des combats implacables, Anderson surprend et livre probablement son meilleur film à ce jour.

Je n'aurai jamais cru mettre 3 étoiles à un film de Paul Anderson un jour mais c'est chose faite...

Note : ***

Beowulf




Un guerrier viking légendaire se dresse contre un monstre féroce qui terrorise la population d'un village.

Ce qui est interessant avec ce genre de scénario, c'est que les possibilités laissées au réalisateur pour imposer sa vision sont incroyables.
C'est étonnant que l'histoire n'est pas été adaptée plus souvent à l'écran...
Peut être que les studios avaient peur de ne pas arriver au niveau du chef d'oeuvre de Christophe Lambert (LOL!)

C'est désormais chose faite avec le nouveau film de Robert Zemeckis.
Depuis quelques temps, le prodige des années 80 (les Retour vers le futur, Roger Rabbit, A la poursuite du diamant vert...), s'entraîne à faire progresser la 3D réaliste à l'écran.

Son Beowulf est donc filmé avec des acteurs réels mais reproduit par ordinateur dans des avatars de pixels. On reconnaît facilement les acteurs mais le procédé n'est pas encore parfait.

Pourquoi utiliser cette technique me direz vous?
Parce que la vision du réalisateur dépasse les moyens utilisables dans la réalité.

Les différentes créatures auraient coûté une fortune en images de synthèse intégrées.
Le héros chevauche un dragon, transperce des monstres marins et combat à poil^^
La caméra virevolte dans tous les sens et Zemeckis se paie même le luxe d'un travelling arrière à travers le paysage qu'une caméra ordianire n'aurait jamais pu accomplir.

Après avoir lu de nombreuses critiques négatives, j'avais de gros à prioris sur ce film.
D'autant que je voyais mal comment Zemeckis allait passer d'une guimauve pour enfants avec des Tom Hanks partout (le Pôle Express) à une légende nordique flamboyante et cruelle.

Peut être que le fait que les images ne soient pas réelles ai rassuré les producteurs en se disant que de la 3D ne choquerait jamais un jeune public. Grand bien leur fasse car Zemeckis se lâche dans des combats durs et sanglants.

Le film n'atteint pas l'ultraviolence graphique d'un 300 ou les combats sanglants du 13ème guerrier mais de la part d'un réalisateur habitué aux films tous publics, je suis surpris de l'influence du jeu God of War sur certaines scènes.

Le film bénéficie d'un très bon casting. Anthony Hopkins, Angelina Jolie et John Malkovich et Brendan Gleeson sont pltôt bons mais c'est l'incarnation de Beowulf qu'il s'agit de saluer.
Ray Winstone entre parfaitement dans la peau de Beowulf.

Techniquement le film est plutôt réussi.
Passé un quart d'heure, on s'habitue vite à ces faux vrais acteurs et on se laisse porter par l'histoire.

Pour la musique, Zemeckis retrouve son ami de longue date Alan Silvestri qui reprend la plupart des thèmes de Van Helsing et donne une sacré force à cette épopée guerrière.

Malgré un manque de rythme, Zemeckis est convaincu du succès de son film et la fin trace directement la route pour une suite potentielle.
Ca lui laisse du temps pour améliorer sa technique!

Note : **

Death Race



Victime d'une macination et accusé à tort du meurtre de sa femme, un ancien champion automobile est incarcéré dans une prison de haute sécurité. Le deal: la liberté contre sa participation à une course à la mort.

« Now that's entertainement! »

Cette phrase prononcée par un mécano dans le film résume parfaitement le nouveau film de Paul Anderson.
Spécialiste en adaptation de jeu vidéo (Mortal Kombat, Resident Evil, Alien VS Predator), ses films sont de purs divertissemensts pour ados sans une once d'originalité.
Ici, c'est la même chose.

Remake du classique La course de la mort de l'an 2000, Death Race ne vaut que pour les courses justement.
Le scénario étant réduit à peau de chagrin, les dialogues sonnent souvent creux.
C'est simple, entre les courses on s'ennuie.

Tout est fait pour flatter le mâle qui est en nous.
Véhicules madmaxiens, canons en short moulants, personnages dopés à la testostérone, amitiés viriles, couses démentes et violentes et bande son métal.

Les acteurs sont convaincants dans l'ensemble.
Jason Statham prouve une fois de plus que body building et jeu d'acteur ne sont pas incompatibles et la belle Joan Allen (Peggy Sue s'est marié, Volte Face) montre qu'elle sait aussi jouer les ordures de la pire espèce. Sinon, j'ai été content de revoir Robin Shu, crâne rasé pour l'occasion, (qui avait déjà travaillé avec Anderson dans Mortal Kombat) mais dont le rôle est plus qu'insignifiant...

Dans le genre des jeux futuristes où l'on combat pour la survie, ne cherchez pas les scènes choquantes d'un Running Man.
Dans le genre des courses poursuites effrénées entre véhicules armés jusqu'aux dents ne cherchez pas la beauté visuelle d'un Mad Max 2.
Et dans la représentation d'un monde futuriste pourri jusqu'à la moelle où les détenus sont des condamnés à mort, ne cherchez pas la noirceur d'un New York 1997.

Paul Anderson se contente de filmer ses courses dans un environnement grisâtre.
Les plans se succèdent à une vitesse folle, le montage MTViesque n'arrange pas les choses et la plupart des concurrents ne font que de la figuration.
Pourtant tout cela n'empêche pas le bonhomme de parvenir à un résultat plutôt convaincant.

C'est que à défaut d'avoir du talent pour filmer, Anderson a le sens du rythme.
Les plans rapides font parfois place à de superbes ralentis, et la succession de gros plans sur les acteurs ou les impacts de balles sur la carosserie laissent une grande place aux plans larges où l'on voit plusieurs véhicules à l'écran.
Quant à la musique, elle est toujours utilisée à bon escient.

Au final, on prend vraiment son pied durant ces courses violentes et spectaculaires.
Idéal pour une soirée « cerveau off », le film ne restera pas dans les annales mais reste agréable à regarder.

Note : **

Eden Lake




Un couple profite d'un week end pour aller se ballader en forêt et se fait attaquer par un groupe d'adolescents.

Après les tronçonneurs fous, les dégénérés des collines qui ont des yeux, les fanas des puzzles mortels et les bourreaux de l'Europe de l'Est, le film nous présente les jeunes adolescents comme les futures menaces pour les touristes imprudents.

Autant couper court : je n'ai pas accroché du tout.
Le film est loin d'être une bouse monumentale pourtant alors qu'est ce qui cloche?
Tout simplement le manque d'originalité.

Le réalisateur a la bonne idée de nous laisser profiter du couple avant qu'il ne leur arrive des bricoles. Moments fugaces mais appréciables et joués avec conviction (l'actrice principale est très belle et plus d'être bonne actrice) mais sans aucun autre intérêt que de nous présenter les personnages.

Ce que je ne supporte pas dans le film d'horreur (ou le survival comme c'est le cas ici) c'est les « faux effets de peur ».
Vous savez bien, la musique se fait de plus en plus forte, la caméra fixe un recoin sombre et tout d'un coup... un chat bondit devant la pauvre blonde apeurée.

A défaut d'avoir des idées, on va effrayer le spectateur avec ce genre d'effet à 2 balles juste pour le maintenir sous pression.
Et vas y que le mari surgit dans la tente sans prévenir, et vas y que je fais arriver un camionneur en arrière plan pour effrayer l'actrice principale, et vas y que je passe soudain d'un plan du lac à un chien qui aboie brusquement.

Je suis allé voir le film avec un pote et à chaque fois, il bondissait de son siège.
Apparement sur certaines personnes ça marche, pas sur moi...

Bref des effets faciles en continu jusqu'à ce que l'histoire se mette réellement en place.
Quid du scénario? Pourquoi tant de haine contre ces pauvres touristes? Parce que le monsieur il a tué le chien des ados pour se défendre...et donc forcément les méchants ados ils vont tout faire pour venger le chien. Waow, ça c'est du scénar!

Les ados sont crédibles, il faut reconnaître. C'est surtout le fait qu'ils filment leurs actes avec des portables qui les rend sadiques.

En revanche les incohérences ne manquent pas.
Perdus au milieu de la forêt, les acteurs attendent la moitié du film avant de décider de ramasser un morceau de bois pour se défendre, un type coincé par une branche dans une voiture n'a même pas l'idée de reculer son siège pour pouvoir sortir, l'actrice principale se cache à plusieurs reprises in extremis et à chaque fois les méchants ados ont l'opportunité de la trouver mais changent de direction au dernier moment (un classique du genre!).

Heureusement dans la seconde partie, l'actrice va se montrer un peu moins cruche et arrête de fuir pour affronter ses opposants. Surprenant? Pas vraiment.
La dernière demi heure est un concentré de plagiat du film The Descent ( ça c'est un film qui met le trouillomètre à zéro et si effet gratuit il y a c'est pour mieux surprendre par la suite!) même effets de lumières, même sauvagerie chez les personnages mais en beaucoup moins inspiré et surtout beaucoup moins gore.


Oui, le film évite au moins la surenchère d'hémoglobine si chère au genre mais alors pourquoi une interdiction aux moins de 16 ans? Le film choque?
Un des acteurs montre son pénis à l'écran et psychologiquement la violence est impressionnante. Visuellement par contre, la plupart des coups sont montrés rapidement voire hors champ. A part un gros plan assez horrible sur une coupure faite au cutter, le film n'a rien de vraiment effrayant.

Très (trop!) classique, le film se rattrappe avec une fin innatendue. Mais bon c'est déjà la fin...

Par rapport à l'ennui ressenti je mettrai * mais en admettant que je n'ai pas vu The Descent je rehausse la note pour la réalisation correcte et le jeu crédible des acteurs.

Note : **

La ligue des Gentlemen Extraordinaires




Adaptation live du comic, LXG raconte les aventures de 7 hommes et femmes aux capacités hors du commun qui s'unissent pour combattre un diabolique adversaire, le Fantôme, qui s'apprête à saboter une conférence réunissant les plus grands chefs d'Etat.

Chacun de ces héros est une figure classique de la littérature (l'aventurier Alan Quatermain de Conan Doyle, la vampire Mina Harker de Bram Stoker, l'homme invisible de Wells, Dr Jekkyl de Stevenson, le Capitaine Nemo de Jules Verne, le mystérieux Dorian Gray de Oscar Wilde et enfin Tom Sawyer de Mark Twain.


Imaginez la scène :

C'est le grand Nord. Une forteresse d'acier se dresse au milieu de la neige d'un blanc immaculé. Un garde patrouille. Soudain son arme lui échappe des mains, voltige dans les airs avant de se précipiter sur lui toute crosse dehors. Deux, trois coups dans la machoîre, le garde s'effondre. L'homme invisible s'excuse de frapper aussi fort. A ce moment, une nuée de chauves souris se métamorphose en une femme sublime et une montagne de muscles qui grince des dents la rejoint. Ils vont passer à l'attaque de la forteresse...

Honnêtement quand j'ai vu cette scène, je me suis rendu compte à quel point le potentiel de ce film était grand!!!

Dire que j'avais envie d'aimer le film est un euphémisme. Avec autant de personnages charismatiques à l'écran, il aurait pu devenir le meilleur film de super héros qu'on ait jamais vu!

La déception est d'autant plus grande quand on voit le résultat.
Je ne sais pas exactement ce qui ne tourne pas rond dans la réalisation mais les exemples sont nombreux : des décors de studio en carton pâte, des flammes en images de synthèse qui otent toute crédibilité aux explosions, des maquettes trop visibles, des blocs de polystyrène qui nous font (pas du tout) croire à des pans de murs qui s'écroulent, de la neige en polystyrène...techniquement le film est un festival de n'importe quoi!

Venise s'écroule mais on a l'impression de voir la vidéo d'un vieux jeu de Playstation! C'est dingue, j'avais pas vu d'effets de destruction aussi minables depuis le chateau de Beowulf (le film culte avec Christophe Lambert, mais là c'était pas Playstation, c'est carrément Super Nes XD)

Les acteurs dans l'ensemble ne sont pas mauvais mais ils n'arrivent pas à tirer grand chose de leurs personnages.
Deux exceptions tout de même : le personnage de Hyde, grosse brute violente qui ne demande qu'un peu d'amour^^ plus poussé que ce à quoi je m'attendais et surtout l'homme invisible interprété par le trop rare Tony Curran (Gladiator, Le 13ème Guerrier, Underworld Evolution).

Quelle ironie que le meilleur acteur soit le seul qu'on ne voit pas l'écran XD

Le réalisateur Stephen Norrigton, responsable du très bon Blade (stylisé et violent), nous livre un spectacle édulcoré où la seule tâche de sang est beaucoup trop claire pour qu'on y croit.

Pour son film, Norrington voulait un éclairage monochrome et non pas de "couleurs vives et chatoyantes" comme la plupart des adaptations BD pour ancrer son film dans une veine réaliste. Ok après tout c'est lui le patron.
Mais quand au final, les couleurs sont tellement fades qu'elles empêchent l'ambiance de s'installer, je me jetterais volontier sur un Hellboy et ses... "couleurs vives et chatoyantes".

Où sont passées les scènes impressionnantes de Blade où le montage collait parfaitement à l'action? Ici le moindre combat est mitraillé de 50 plans différents et on a peine à suivre ce qui se passe. C'est encore plus dommage quand on voit les mouvements de sabre de Nemo ou les coups de griffe de Mina ; on se dit que les acteurs ont du passer du temps à s'entraîner...

La bande son n'est pas en reste. Les coups de feu se ressemblent tous et les explosions n'ont aucune pêche. Quant à la musique de Trevor Jones (Le Dernier des Mohicans!!) elle est trop classique pour qu'on y prête vraiment attention.

Alors un ratage complet?
Le film a autant divisé le public que la presse spécialisé. D'une part, certains trouvent le film spectaculaire et apprécient son côté "pop corn" et d'autre part certains l'élèvent au rang de film culte tant le choc des images atteint le Nirvana du ridicule...
A vous de choisir votre camp! ^^


Note : *

Harry Potter à l'école des sorciers



Le premier film d'une série de 7, adaptation du best seller de J K Rowling.


Rowling avait bien stipulé que si son livre devait être adapté, le casting devait être exclusivement britannique.
Et donc quand Spielberg s'est proposé pour réaliser le film (avec Haley Joel Osment/ AI) dans le rôle principal, elle l'a gentiment envoyé se faire voir...^^

Niveau acteurs, on se retrouve avec ce qui se fait de mieux du côté so british : Maggie Smith, John Hurt, Richard Harris, John Cleese ou encore Alan Rickman.
Une fois encore, ce dernier joue de son accent shakespearien et de ses manières quasi théatrâles de manière déléctable et chacune de ses apparitions est un bonheur.

Difficile de choisir de jeunes acteurs crédibles, charismatiques et ne jouant pas comme des pieds. D'autant que le public est parti pour les voir dans 7 films!
Il semble pourtant que le responsable du casting ai fait un très bon boulot en découvrant ses 3 vedettes.

Campant un Harry Potter timide et faussement réservé, Daniel Radcliffe fait désormais partie des jeunes acteurs sur qui il va falloir compter et Emma Thompson n'en fait jamais trop dans le rôle de « mademoiselle-je-sais-tout ».
Quant à Rupert Grint, c'est la révélation du trio!
Il est parfait dans la peau du bon ami comique et attachant, on l'aime de suite.^^

Le scénario bien que taillé dans les grandes lignes reste fidèle au roman et même si l'on ne connait pas l'histoire, on n'aura aucun mal à se laisser emporter par les différentes péripéties qui attendent Harry et ses amis.

On est ravi de voir l'univers de Rowling prendre vie sous nos yeux.
Les lieux comme les personnages ont été extrêmement travaillés.
Certains décors sont magnifiques et les effets spéciaux sont dans l'ensemble assez réussis. Normal avec ILM...^^

La photographie apporte de très belles images, notamment les plans du train et les séquences de Poudlard sous la neige.
Mais surtout c'est la musique que l'on retient du film.

Compositeur mondialement connu, John Williams, nous livre comme toujours des partitions superbes qui apportent la touche de magie et d'aventure qu'il fallait.
La musique rappelle d'ailleurs beaucoup Hook, sur un sujet assez semblable (un monde imaginaire rempli d'enfants).

Chris Colombus, spécialiste de la comédie familliale (les Maman j'ai raté l'avion), s'en sort avec brio dans la représentation du monde de Rowling mais sa mise en scène manque d'inventivité.

Le film dure 2h30.
Normal pour un premier film de passer du temps à présenter ses personnages mais, hormis certaines scènes (le Quidditch, l'échiquier), le montage et les cadrages restent trop formatés pour nous tenir passionnés. Je le noterais donc **.


D'un autre côté le film est avant tout destiné aux enfants et Colombus remplit parfaitement la mission que l'on attend de lui : transposer le roman à l'écran et en faire un divertissement familial.
Malgré sa longeur, le film n'aura aucun mal à captiver les plus jeunes.
Il serait donc injuste de rabaisser sa note sous prétexte que je ne fais pas partie du public ciblé...

Vivement les suites! :)

Note : ***

Darkman



Jeune et brillant généticien, Peyton Westlake effectue des recherches sur la peau synthétique. Il est fiancé avec Julie Hastings, une avocate qui vient de découvrir un document compromettant pour le promoteur immobilier Louis Strack Jr. Afin de le récupérer, les hommes de main de Strack font irruption dans le labo de Peyton..

Avant les Spiderman, Sam Raimi s'était déjà attaqué au genre du super héros.

Pour ce film, il s'est entouré d'une équipe technique brillante.

Niveau réalisation, on reconnaît sans peine la patte de Raimi : ses plans séquences, sa caméra qui suit la trajectoire des projectiles (comme l'oeil dans Evil Dead 2) et surtout ses images en sur impression.

La musique est signée Danny Elfman, compositeur attitré de Tim burton et responsable de la BO de Spiderman. Pas étonnant donc que l'on reconnaisse de temps en temps du Batman, Spiderman ou encore du Beetlejuice.

Le montage et la photographie sont aussi très soignés et les différents maquillages sont de toute beauté (enfin, façon de parler^^).

Comme toujours chez Raimi, les acteurs sont très bien choisis et Liam Neeson est ici impressionnant. Son visage d'ange peut à tout instant refléter la pire noirceur.
Il maîtrise parfaitement la dualité de son personnage.

Le film est assez noir et n'est pas avare en violence (tant physique que psychologique).
Sans pousser jusqu'à l'ultraviolence, il rappelle parfois le Robocop de Verhoven et les maquillages horribles n'auraient pas dépareillés chez Cronemberg.

L'humour est lui aussi très noir et nous réserve quelques perles (le « have a nice flight! » et la scène de l'éléphant rose).

Mais que serait un film de super héros sans scènes d'action spectaculaires?

Je ne sais pas mais ce n'est pas ce film qui nous donnera la réponse.

La première scène est d'anthologie et la suite regorge de moments de bravoures tels que la scène où un méchant tire sur la route au lance grenade ou celle où le héros, suspendu dans les airs par un crochet, passe en rase motte au dessus des pales d'un hélicoptère avant de traverser la vitre d'un immeuble.

Sans oublier la mise en scène des différentes explosions et les séquences où le héros sème la zizanie en se déguisant.

A ce propos, la fameuse scène de Mission Impossble 2 où l'on croit que Hunt s'est fait abattre alors qu'il s'agit en réalité d'un méchant avec un masque a été entièrement récupérée de ce film. Hommage ou plagiat?
On la retrouve plan par plan alors que Darkman a été fait bien avant....

Au niveau des reproches certaines scènes un peu gamines ( les deux méchants dans le portique d'entrée : qui est le vrai, qui est le faux?) dénaturent un peu la noiceur de l'intrigue.
L'action est parfois gâchée par des plans mal cadrés (sur les toits) et des effets spéciaux vieilissants et Sam Raimi abuse des plans extrêmes sur les yeux des acteurs.

Presque rien en comparaison au plaisir que le film procure. On sent que Raimi s'est beaucoup amusé et pour les fans d'Evil Dead, devinez qui pointe son nez?^^

Note ***

Time and Tide




Dans le polar d'action Hong Kongais, trois noms sortent du lot : John Woo, Johnny To et Tsui Hark.

Woo est le maître incontesté de la violence lyrique et To soigne le moindre de ses cadrages.

Tsui Hark, c'est un peu le batard du groupe (pas d'offense^^).
Il n'a pas vraiment de style propre et varie selon ses films.
Difficile, par exemple, de faire des comparaisons entre les Il était une fois en Chine et ce film.

Au début était le chaos, annonce une voix off.
On a du mal à saisir l'implicaton avec le scénario (que par ailleurs j'ai eu du mal à suivre) mais effectivement à l'écran c'est le chaos!

Dans le désordre, on croise :

des militaires pris en embuscade par des tireurs invisibles, des tueurs déguisés en serveurs de restaurant, un chien qui mange les billets de banque, une lesbienne enceinte, des chinois qui parlent espagnol, des adeptes de Yamakasi, une voiture qui roule en marche arrière, une descente en rappel façon Bruce Willis, des explosions en 3d, une blague sur les souris, un type qui se fait arracher l'oreille par une balle mais qui continue de se battre, un sniper qui se planque parmi des pigeons, un rasta qui s'amuse à faire griller des cafards avec sa loupe, un type qui se planque dans un frigo, un autre qui se ballade avec un sac en plastique sur la tête et qui rampe sous des sièges d'attente, une femme qui accouche pendant une fusillade et un skater qui passe au mauvais moment.

Avec tout ça, un réalisateur inexpérimenté pourrait se perdre dans l'esbrouffe visuelle et filmer en bougeant la caméra dans tous les sens pour qu'on est « l'impression d'y être ».

Et Tsui Hark créa l'ordre.
Car, oui, le chaos peut être maîtrisé.

La caméra est sous acide et nous plonge dans le bad trip le plus total : accélérés, ralentis, très gros plans,écrans scindés comme chez De Palma, flous artistiques, montage saccadé, arrêts sur image (comme chez John Woo ou Truffaut)...

Le film entraîne le spectateur dans une débauche d'effets visuels avec rotations de la caméra à 360° à la Matrix, passage de la caméra à travers la lunette d'un fusil, visite de l'intérieur d'un flingue, et traversée d'une explosion au ralenti.

La violence est palpable et terriblement esthétique.
Difficile de trouver les mots justes pour décrire l'intensité des fusillades mais la technique de la caméra à l'épaule associée à un montage complètement hystérique nous plonge directement au coeur de l'action.
La séquence de la ruelle est à tomber!

On peut ne pas aimer le film pour un tas de raison mais visuellement, il ne laissera personne insensible.
Malgré tout ce qui se passe à l'écran on ne se demande jamais qui fait quoi et qui tire sur qui.
Tsui Hark s'en tire avec brio! Chapeau bas...

Le film doit aussi beaucoup à ses acteurs dont un Nicolas Tse, qui hypnotise la caméra.



Time and Tide n'est pas parfait.

En dehors d'un scénario cahoteux, certaines idées manquent de punch (certains impacts de balle sont représentés paf un très bref écran rouge et le film abuse des ralentis flous) et d'autres ne sont pas suffisament crédibles (les explosions en 3d c'est bien mais pas quand elles sont aussi mal faites que dans Beowulf/ de Lambert...). Et les pigeons qui volent au ralenti (merci, John Woo^^), ça va bien cinq minutes...

Mais au final la virtuosité de la réalisation l'emporte sur ces quelques défauts.

Les vingt premières minutes ne m'ont pas vraiment emballé (scénario opaque et esbrouffe too much) mais après, les doigts crispés sur mon canapé, je n'ai pas pu quitter l'écran des yeux!
A voir absolument pour tous les fans d'action!

Note : ***

Dragnet




J'aime beaucoup Dan Aykroyd (Ghostbusters, un fauteuil pour deux...) et Tom Hanks, sans être un grand acteur; a joué dans plusieurs bons films.

Ce film j'ai donc voulu le voir pour son casting.

Dan Aykroyd est paraît il un fan de Joe Friday (un célèbre policier américain) et de la série télévisée qui lui a été consacré.
Il dit donc s'être inspiré de son modèle pour tenter de lui être le plus possible fidèle à l'écran.
Je ne connais pas ce monsieur Friday mais vu l'interprétation de Aykroyd ce devait être un sacré personnage!

L'acteur, quasi monolithique, débite des kilomètres de texte à une vitesse fulgurante et énumère les différents articles du code pénal ou décrit la tenue que se doit de porter un officier sans prendre le temps de respirer. Impressionnant!

D'autant que sa voix off nous accompagne tout le long du film ; ça en fait du dialogue!
Le problème c'est que ses dialogues sont le plus souvent une description précise de ce que l'on voit déjà à l'écran et sont donc assez inutiles...

Passons à Tom Hanks maintenant...
2 oscars et plusieurs films avec Spielberg! Oui sauf qu'avant d'être connu, il était jeune.
Et quand il était jeune, il était mauvais acteur!

Dans ce film c'est une vraie tête à claque! Insupportable serait le mot.
Grimaces, blagues foireuses, rires hystériques, aucune présence à l'écran.... la totale.

A aucun moment, l'alchimie ne se fait entre les deux acteurs.
Ils se contentent de débiter leurs textes et de se lancer quelques regards bovins.

On est loin des Rush Hour et autres Arme Fatale...

Le reste est il à la hauteur?

Apparemment le film est une comédie d'action. Comédie et action, deux mots.

Comédie.
C'est donc censé faire rire.
Vannes à deux balles, rires forcés, acteurs qui surjouent, situations à mille lieux de ce qu'on peut appeler du suspense, dialogues niais et hallucinants de classicisme (on les devine à l'avance).

Mais ma parole c'est pas un film, c'est une série télé!
On s'attend presque aux rires enregistrés...


Action.
Une poursuite en voiture où l'une d'elle accroche des canoes sur la route et un colosse qui soulève une voiture. Je crois que c'est les seuls moments «d'action » que l'on peut conserver.

Les scènes d'action ne sont vraiment pas nombreuses mais quand on y est c'est encore pire.
Des coups de poings qui passent à deux mètres des acteurs, des fusillades molassones, des (une?) explosions ringardes.

Je commence à regarder le film assis, les bras croisés, je finis avachi sur mon canapé, les yeux hagards. C'EST MOOOOOU!!!!

La mise en scène est absolument affligeante. Aucune surprise! Aucun rebondissement!

Le scénario, tout tracé, déborde de clichés!

L'officier modèle fait équipe avec l'officier le plus rebelle, ils ne s'entendent pas bien mais ils finiront par être amis.
On jette une pauvre vierge en sacrifice. Sauvée elle tombe amoureuse de l'officier modèle qui -oh surprise- est vierge aussi.
La police passe la moitié du film à chercher qui est le méchant alors que le spectateur met 10 minutes....
Le héros a perdu son bagde mais le chef de la brigade lui redonne avec un grand sourire au moment opportun.
Alors qu'il s'apprête à s'envoler, le méchant dit à sa complice qu'il va monter dans l'avion et qu'ensuite il la récupère et -oh je m'y attendais pas- décolle sans elle.

Et je ne parle pas des scènes romantiques : la musique commence, les deux amants sont dans une voiture et regardent les étoiles.

C'est incroyable! On est vraiment dans de la caricature de scénario.

On s'attend à ce qu'un acteur appuie sur un bouton et que les sièges se renversent, qu'une cheminée descende du ciel en parachute ( cf Top Secret), que Charlie Sheen fasse une apparition... mais non rien du tout.
C'est bien une comédie et pas une parodie!

J'en suis resté sur les fesses (pour rester poli).
Un scénario aussi insipide je ne pensais pas trouver ça dans un film « sérieux ».

En fait le seul qui tire son épingle du jeu c'est Ira Newborn.
Compositeur de tous les Y a t'il un flic.., il excelle dans la musique faussement héroique et les rythmes entraînants, et il faut reconnaître que même aussi mal utilisés, ses morceaux sont plutôt agréables^^


S'il n'y avait la musique de Newborn et la performance de Dan Aykroyd, je n'aurais aucun remors à utiliser le dvd pour caler un meuble.
Quand au scénario, il devrait être étudié dans les écoles de cinéma pour montrer ce qu'il ne faut PAS faire!


Un film qui mérite d'avoir sa rubrique sur le site Nanarland :)

Note: * (mais c'est vraiment pour Dan et Ira!)

Le Pacte du sang




Alors que la fête étudiante du lycée Spenser bat son plein, Caleb et ses trois amis ont d'autres loisirs. Descendants des familles qui fondèrent la ville à l'époque des sorcières de Salem, ils expérimentent les pouvoirs magiques dont ils ont hérité en secret. Lorsque, au petit matin, on découvre le corps d'un étudiant ayant succombé à ce qui semble être une overdose, Caleb et ses comparses sont immédiatement soupçonnés d'y être pour quelque chose.

Là, je vais aller vite
D'abord les réjouissances.
La musique est sympa et regroupe plusieurs tubes du moment et 2 ou 3 effets spéciaux valent le coup.
C'est tout?
C'est tout.

- la réalisation est ultra clippée et le montage assez classique

- la photographie, toujours limite clip M6, n'apporte rien au film.
On a droit à un filtre bleu/vert pour faire style mais on est aux antipodes d'un Underworld!

- les acteurs ne passeront pas à la postérité. Allez hop on choisit 4 "bogosses", quelques nanas plutôt jolies et c'est parti.
S'ils jouent comme des quiches c'est secondaire...

- les dialogues sont pour la plupart assez affligeants et ne relèvent pas le niveau.

-enfin les scènes d'action ne sont ni nombreuses, ni travaillées (la voiture qui se décompose c'est bien mais ça sert à quoi dans l'histoire?), ni interessantes.
Le combat final est vraiment ridicule... KAMEHAMEHAAAA! XD

Passé l'amusante séquence d'introduction " Harry Potter can KISS MY AAAAAASS!", j'ai alterné les "pff encore une heure..." et les "ouah c'est bien fait. Si au moins ça avait un rapport avec l'histoire".

Je n'arrive toujours pas à comprendre comment un habile faiseur de films d'action ( 58 min pour vivre, Cliffhanger, Au revoir à jamais) en est arrivé à se fouvoyer dans ce genre de production pour pré ado.
+ de 15 ans passez votre chemin!

Note : 0

La guerre des Rose



Un couple apparemment heureux en tout points, se retourne un jour l'un contre l'autre.

Bien avant le Mr and Mrs Smith qui réunissait alors « le couple le plus sexy de la planète » (c'est pas moi qui le dit...), il y avait un film moins connu du grand public.
Ce film réunissait alors le « couple le plus sexy de la planète » des années 80 : Michael Douglas et Kathleen Turner.

Quand on compare les deux films, c'est évident que les Smith doivent beaucoup aux Rose!

Le trio gagnant de A la Poursuite du diamant vert revient sur les écrans dans une comédie féroce et satirique sur les désagréments du marriage.

Derrière et devant la caméra, Danny de Vito s'amuse comme un petit fou à jouer un avocat sentimentaliste et à multiplier les plans choc et les silences embarassés.

Bien meilleur que Balance Maman hors du train (son autre film), il maîtrise parfaitement la caméra et dirige ses acteurs d'une main de maître.


Les deux acteurs sont terriblement charismatiques (Kathleen Turner est une des actrices les plus belles et les plus douées de sa génération!) et c'est un plaisir de les voir se mettre des bâtons dans les roues tout au long du film.

Au lieu de tout jouer sur une simple fusillade, le film aligne des séquences de ménage inventives et débridées.
Et au jeu de celui qui ira le plus loin, chacun va pousser l'autre à l'extrême : duel de voitures, poisson arrosé par les soins personnels de Monsieur, vol de porcelaine à travers la pièce...

Les dialogues sont brillants et certaines répliques sont définitivement cultes

- Je ne suis pas venu te voir à l'hopital parce que je te croyais mor et j'avais peur de ce que je ressentais.
- Tu n'as plus à avoir peur maintenant
- Non, j'avais peur parce que j'étais heureuse!
(c'est sommairement traduit, j'ai vu le film en VO)

On rit beaucoup! Parfois jaune, parfois noir...

Alors bien sûr comparé à son remake, certaines scènes manquent de punch mais une comédie aussi acide, jouée avec talent et réalisée avec brio, on trouve pas ça tous les jours.

Note : ***

La reine des damnés




Après Entretien avec un vampire (de Neil Jordan), le charismatique vampire Lestat (Stuart Townsend) créé par la romancière Anne Rice ressort de son sommeil.
Parce que l'éternité c'est long surtout quand on est tout seul et qu'on s'ennuie...
En quête de popularité, il s'initie à la musique rock et devient chanteur dans un groupe underground dont les paroles racontent justement sa vie de "non-mort".

En rompant avec la traditionnelle discrétion des vampires, Lestat s'attire la haine des autres vampires et de son ancien maître (Vincent Perez), et réveille la soif de pouvoir de la reine Akasha (la chanteuse Aaliyah) , qui décide d'en faire son compagnon.

Un vampire qui se montre au grand jour et qui se met à dos les autres membres de sa race : le scénario partait sur de bonnes bases.

Premier constat, la réalisation est horriblement clippée et les effets spéciaux sont ridicules.

Deuxième constat, les acteurs sont livrés à eux mêmes ( remercions le Seigneur! Jackson a remplacé Stuart Townsend par Viggo Mortensen pour jouer Aragorn!) et Marguerite Moreau, censée jouer le lien humain qui relie le spectateur au récit ne fait que traverser le film.
Son personnage est insipide et n'a aucun intérêt. Ses dialogues surréalistes s'ajoutent à une quête aberrante (retrouver Lestat pour qu'il fasse d'elle une vampire).
Si au moins on connaissait ses motivations ou son passé, on pourrait peut être s'attacher un peu à elle mais, quand à son patron qui lui dit un truc du genre "Ne va pas au concert, ce sera rempli de vampires! Tu vas te faire tuer!" elle répond en souriant :"Mais non ça va aller t'en fais pas.", on a juste envie de l'achever rapidement (pour abréger NOS souffrances! XD)

La violence du film est encore une fois bien au deça de ce que l'on pourrait espérer avec ce genre de sujets (remercions le Seigneur! Len Wiseman a réalisé les Underworld!).
On a droit a quelques inhumations par le feu et une tête coupée. Sinon le reste du temps, les acteurs ont de la confiture sur les lèvres et les mouvements lors des combats sont suivis d'une traînée immatérielle qui rapelle les jeux vidéo (Legacy of Kain par exemple) mais qui fait tâche sur grand écran, surtout quand c'est mal filmé.

Le film a cependant quelques points forts.
Vincent Perez est un des acteurs les plus crédibles du film (je sais que c'est dur à croire!^^).
Il campe le mentor de Lestat avec subtilité et raffinement.
La voix off de Lestat qui nous accompagne durant tout le film créé une atmosphère particulière et plutôt intéressante.
Enfin la bande son est vraiment sympa. Bon montage sonore et morceaux de musique adéquats ( dont Down with the sickness de Disturbed qu'on retrouve dans the One)

Voilà, voilà...

Hein? quoi? la reine des damnés? Ah oui il me semblait bien que j'oubliais quelque chose.

Alors oui Aaliyah est vraiment bonne dans ce rôle (dans tous les sens du terme^^).
Son personnage a du charisme (elle fait crâmer des vampires d'un revers de la main et sa voix gutturale est du plus bel effet ) et on l'apprécie dès qu'elle entre en scène (dans les tous les sens du terme).
Pour son dernier rôle à l'écran -l'actrice est décédée dans un accident d'avion à la suite du tournage - elle enflamme les foules (dans tous les sens du... bon ok j'arrête.)

Problème... elle est présentée comme un personnage principal mais n'apparait pas avant 1h (!) de film (sachant qu'il fait 1h 40...).
Au final, on doit la voir 20 minutes à tout casser...vraiment dommage!

Sans la performance de Vincent Perez et de Aaliyah, le film serrait à jeter à la poubelle mais ils sont là, donc ça relève un peu le niveau... à une étoile...

Note : *

Une vie moins ordinaire



Robert travaille comme agent d'entretien dans une grande entreprise. Renvoyé abusivement par son patron, le richissime M. Naville, il vient protester dans son bureau et interrompt un tête à tête orageux avec sa fille, Celine, qu'il kidnappe dans un moment d'affolement. Au même moment, au Ciel, l'archange Gabriel confie à ses agents O'Reilly et Jackson une délicate mission : faire en sorte que Robert et Celine tombent amoureux...

J'avais vaguement entendu parler du film mais sans plus.
L'autre jour, je l'ai trouvé en dvd et le casting m'a tout de suite emballé.

Certains films reposent entièrement sur un casting de stars tant et si bien que le film lui même est oublié et que l'intrigue tombe à l'eau. (Affaires de famille de Sydney Lumet)

Mais ici le casting est tellement hétéroclite (des stars oui, mais pas des people!) que je me suis dit que ça ne pouvait pas être un mauvais film.

Le duo principal est tenu par le toujours génial Ewan Mc Gregor et la belle Cameron Diaz, qui prouve ici qu'elle n'est pas que la pouf blonde qu'elle joue de plus en plus souvent.
Lui, lâche et on ne peut moins sûr de soi, elle, autoritaire et arrogante.
Leurs personnalités opposées font qu'ils se complètent parfaitement.

A ces deux là s'ajoute un des meilleurs casting que j'ai pu voir depuis longtemps.

Le plus petit rôle est servi par un acteur talentueux (Delroy Lindo, Stanley Tucci, Ian Holm, Dan Hedaya, Tony Shaloub ; et même Timothy Oliphant qui fait une apparition!).
Quant à Holly Hunter (que j'ai découvert dans Arizona Junior), elle est tout simplement extraordinaire...

Avec autant de belles gueules à l'écran, c'est plus du Boyle, c'est du Tarantino!

Mais alors le film ne vaut-il que pour son casting? NON!

Et j'en suis d'autant plus heureux que ce ne soit pas le cas.
Le film fait un peu penser à True Romance de Tony Scott (un de mes films préférés) : un gars sans histoire, une belle nana qui tombe amoureuse de lui, un road movie où tout le monde se court après.

Mais au lieu d'apposer un côté réaliste et d'aligner les dialogues second degré (Tarantino style), le film puise plutôt son inspiration chez les frères Cohen.

Le scénario part vite en vrille et affiche toute une floppée de personnages barrés et farfelus.
Je parlais d' Arizona Junior et justement à de nombreuses reprises j'ai retrouvé cette vitalité et cette fougue que les Cohen avaient insufflé à leur film.

S'ajoute un humour parfois décalé, parfois très noir dont Danny Boyle est très friand (Petits meurtres entre amis) et une violence choc qui surprend d'autant plus que le ton du film est assez léger.



Le film dure une heure et demi (durée classique pour une comédie romantique) mais révèle de nombreuses surprises.
Plusieurs fois j'ai cru que le film se terminait mais c'était pour repartir de plus belle.


Les retournements de situation se ramassent à la pelle mais en plus le film est bourré de scènes innatendues.

En vrac, on assiste à un karaoké de «Beyond the Sea » de Sinatra chanté façon comédie musicale par les deux tourteraux, un braquage de banque plutôt stressant, un coup de téléphone à ...Dieu^^.
Le générique lui même est carrément réalisé en pâte à modeler!

J'avoue qu'avec le nombre de films que je regarde je suis de moins en mois bon public et je ne rie pas si souvent. Là, sans aller à me rouler par terre en me tenant les côtes (c'est pas Sacré Graal non plus^^), j'ai vraiment ri de bon coeur! Et souvent en plus :)
Ca fait vraiment plaisir d'être aussi surpris par un film dont on n'attend pas grand chose!


Un film enjoué, brillament interprété, réalisé avec brio et dont l'inventivité autant visuelle que scénaristique, force le respect!

Une vie moins ordinaire est une comédie qui l'est encore moins!^^

Note: ***

Mission Impossible





Je serai totalement objectif vis à vis de la série : je ne la connais pas. Je ne sais donc pas ce qui a été respecté ou non dans le film.

Tom Cruise est Ethan Hunt, membre de l'équipe d'élite Mission Impossible.
Au cours d'une mission à Prague, son équipe se fait brutalement assassiner. Seul survivant, Ethan devient alors le suspect numéro est il est pris en chasse par ses propres supérieurs.
Il va assembler sa propre équipe (dont le hacker Ving Rhames et Jean Reno qui incarne un personnage rude et assez sombre) pour tenter de prouver son innocence.


La première chose à savoir c'est : si vous n'aimez pas Tom Cruise, passez votre chemin car l'acteur (qui est aussi producteur du film) est de tous les plans.

Les acteurs sont dans l'ensemble plutôt convaincants. Tom Cruise propulsé au rang de mégastar par le film est très crédible, John Voight ne donne pas le meilleur de lui même mais reste convenable dans le mystérieux, et Ving Rhames campe un hacker plutôt attachant.
Là où le bas blesse c'est au niveau national...
Emmanuelle Beart sait bien parler anglais mais ne sert à rien et notre Jean Reno à nous (remarqué par les Américains dans Leon) n'a pas un rôle suffisament travaillé même si certaines répliques font mouche ( à Emmanuelle Beart qui le saoûle, il balance un "Ta gueule!" bien de chez nous XD).

La bonne surprise vient de l'actrice Vanessa Redgrave qui joue une trafiquante d'armes. Tout en accent léché et sourires pervers, elle est une des seules à donner du poids à son personnage.


De la part de De Palma on aurait pu s'attendre à un film plus violent et plus noir (je rapelle qu'il a réalisé Scarface et Les Incorruptibles). L'action est réduite à peau de chagrin ( 3 explosions dans tout le film et pas l'ombre d'une fusillade en vue) et on aurait pu s'ennuyer ferme.

Heureusement, le film reste brillamment mis en scène.
De par la façon de filmer : certains plans de travers indiquent que quelque chose ne tourne pas rond, les séquences en vue subjective nous immergent dans la peau de Ethan Hunt...
Que par l'ambiance sonore : la scène dans la chambre forte est quasiment dénuée de son ce qui pousse le suspense à son paroxysme et pour peu on se rongerait les ongles^^. Pour moi c'est sans aucun doute la meilleure scène du film!

Quant à la musique, Danny Elfman (compositeur attitré de Tim Burton) nous joue une partition sans réelle surprise (l'excellent thème principal étant composé à la base par Lalo Schiffrin) mais il renforce le suspense et accompagne parfaitement l'aventure. Il nous livre d'ailleurs un morceau superbe, très Burtonien^^, lors de la scène où Hunt comprend qui est le traître.

On pourrait reprocher au film son manque de crédibilité aux scènes d'action (surtout la dernière...).
Le scénariste David Koepp (Jurassik Park, La Guerre des Mondes, le dernier Indiana Jones...) est justement connu pour ses thrillers impressionnants mais abracadabrantesques.
Pourtant l'habileté du réalisateur et les prouesses techniques de l'équipe de ILM font que la magie opère.
Alors on esquisse un "Ouais c'est ça on y croit tous..." d'un coin de l'oeil et on reprend le film sans trop se poser de question.

Au final, le film est un bon thriller d'espionnage tout public avec ce qu'il faut de violence suggérée pour ne pas choquer et de morceaux de bravoure passionnants pour ne pas dormir.



Note : ***

Shanghai Knights



Lorsqu'un rebelle chinois assassine le père de Chon Wang, la soeur de ce dernier se rend en Angleterre pour traquer le tueur. Chon et Ron O'Bannon partent également à Londres et découvrent l'existence d'une conspiration mondiale visant à détruire la famille royale et à envahir les royaumes chinois et anglais.

Un buddy movie avec Jackie Chan où Owen Wilson remplace le Chris Tucker de Rush Hour.
Autrement dit, deux personnages totalement antagonistes mais que tout rassemble.
Et comme dans les Rush Hour, l'alchimie entre les deux comédiens fonctionne bien.


Les plus jeunes apprécieront les pitreries et les grimaces d'Owen Wilson et l'ambiance générale, les adultes noteront les nombreuses références littéraires et cinématographiques faites dans le film (Jack L'Eventreur, Charlie Chaplin, Sherlock Holmes, Crime au musée des horreurs, Arthur Conan Doyle, John Wayne et j'en passe....), les allusions sexuelles implicites et la plastique de la ravissante Fann Wong^^.

Et tout le monde sera impressionné par les nombreux combats et cascades qui s'y déroulent.
Jackie Chan a toujours ajouté de l'humour à ses corégraphies et ici il n'en manque pas.

Pour ma part j'ai apprécié les clins d'oeil aux Indiana Jones (la roue qui descend et remonte le prisonnier (le temple maudit) et la cheminée qui tourne en arrière plan (la dernière croisade).

Niveau acteur, Thomas Fisher sort du lot mais il n'a pas un grand rôle au final...

Côté réalisation, le montage n'est pas saccadé et on voit toujours se qui se passe à l'écran (bon point, ça!) et la musique (de Randy Edelman), sans être exceptionelle, accompagne bien l'action.

Hormis un scénario pretexte et un déroulement des plus classique, le film est donc un divertissement familial de bonne qualité.

Note : **

Lost in Translation




Tokyo. Un homme de 2m se trouve dans le même ascenseur que des hommes de 1m60.
Une jeune femme en sous vêtement arpente en long et en large les couloirs de sont hôtel.
A l'ouverture de l'ascenseur, leur regard va se croiser.

Lui c'est Bill Murray, un acteur de films d'action venu tourner une pub pour un whisky, elle c'est Scarlett Johnson, jeune étudiante, qui accompagne son mari dans ses déplacements.
Tous les deux se sentent comme deux poissons hors de l'eau, perdus dans un environnement qui leur est totalement étranger.Ils vont passer quelques jours ensembles.

Bill Murray est un acteur exceptionnel (c'est aussi un de ceux que j'aime le plus!) et ce film ne déroge pas à la règle. Il a souvent tendance à jouer les mecs blasés légèrement excentriques mais il le fait merveilleusement bien.
Ses répliques et mimiques sont souvent hilarantes et il apporte un humour nécessaire à la crédibilité de son personnage.
Sa prestation dans le film est remarquable, tour à tour cynique, mélancolique ou attendrissant il est parfait pour le rôle.

Face à lui, Scarlett Johnson est superbe. Elle est aussi resplendissante que fragile. Véritable poupée d'argile, on a presque peur de la briser en la prenant dans ses bras.

On appréciera aussi Anna Faris (la star des Scary Movie) qui s'autoparodie dans un rôle de star de films d'action..

Le couple Murray/Johnson crève l'écran mais sans faire d'étincelles.
Lui, la cinquantaine bien entamée et marié depuis 25 ans, et elle 20 ans de moins et mariée recemment.
Ils sont fous d'amour l'un pour l'autre mais leur idylle est impossible....

Le film est vraiment magnifique. L'immersion dans Tokyo est totale.
Tout comme les personnages, la barrière de la langue et la ville tentaculaire nous prive de tout repère. Alors, on se laisse guider par la musique quasi hypnotisante et on les suit dans leur voyage au coeur d'une culture que l'on ne comprend pas.

La réalisatrice accomplit un superbe travail.
A l'opposé de l'agitation incessante qui règne dans les rues de Tokyo, la caméra bouge peu, privilégiant les plans séquences.
La caméra se fait l'intime des personnages, captant le moindre de leurs mouvements (une caresse dans les cheveux, un sourire fugace, des regards qui se croisent..).
Sans fausse pudeur, elle les suit, imperceptible, dans leur vie quotidienne.

La photographie est d'une rare beauté.
Les images légèrement délavées donnent une impression de légèreté au film.
On a parfois l'impression d'être dans un autre monde, dans un rêve.
La poésie qui se dégage de certains plans est indescriptible mais réelle.

Un vrai coup de coeur!

Note : ****

Black Book



La Haye, sous l'occupation allemande.
Lorsque sa cachette est détruite par une bombe, la belle chanteuse Rachel Stein tente, avec un groupe de Juifs, de gagner la Hollande Méridionale, déjà libérée. Mais une patrouille allemande les intercepte. Tous les réfugiés sont abattus et seul Rachel échappe au massacre.
Elle rejoint alors la Résistance et, sous le nom d'Ellis de Vries, parvient à infiltrer le Service de Renseignements allemand et à se lier avec l'officier Mûntze. Séduit, celui-ci lui offre un emploi...

Pour ce film, Paul Verhoven effectue un retour aux sources puisqu'il décide de filmer non pas aux Etats Unis mais en Hollande.

Roi de la provoc, Verhoven possède effectivement un scénario matière à être pris pour cible par toute la censure américaine : des salauds du côté des alliés et des résistants, des scènes de sexe sans tabou ni simulation et surtout le film montre les SS comme des personnes normales et non des monstres sanguinaires...

Et je ne parle pas de toute l'idéologie nazie (les croix gammées...) que l'on voit tout au long du film.

Verhoven sait tenir une caméra et la photographie est assez réussie, l'actrice principale est envoûtante et ne recule devant rien. Certaines scènes sont visuellement aussi puissantes que choquantes.

Mais le gros problème c'est le scénario. Très (trop?) classique dans sa première moitié, le film devient plus intéressant par la suite. Parfois désagréablement simpliste et parfois inutilement compliqué, il nous entraîne à droite à gauche sans vraiment saisir son sujet.

La plupart des personnages sont justes survolés et sont réduits à de simples stéréotypes. On ne s'attache pas vraiment eux et à leur destin.

Connu pour son ultraviolence exacerbée, Verhoven limite l'action à 2, 3 fusillades et une explosion au début. Là où une caméra à l'épaule facon le Soldat Ryan aurait été de plus bel effet dans ces cachots étroits, il choisit de filmer de façon beaucoup plus classique sans réelle imagination dans le montage et les cadrages. C'est dommage.

Le portrait des SS et le scénario pendant/ après guerre sont intéressants tout comme la performance de l'actrice principale mais le reste sombre dans la banalité.

Note : *

Arsenic et vieilles dentelles




Deux charmantes vieilles dames, pétries de charité chrétienne, tuent en série les laissés-pour-compte de leur ville sous l'oeil désemparé de leur neveu (Cary Grant)-amoureux fou de la fille du pasteur.
Tandis que leur second neveu, un criminel recherché par la plice, débarque à l'improviste avec un cadavre sous les bras et essaie de tirer profit de la situation...

Avant toute chose il faut savoir que le film est une "screwball comedy". Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, j'ai choisi cette citation du scénariste américain Andrew Bergman:

« Il y avait un lancer au base-ball dans les années 30 appelé un "screwball" performé par un lanceur appelé Karl Hubbell. C’était un lancer avec une rotation particulière qui allait dans différentes directions et empruntait des chemins inattendus… La Screwball Comedy n’était pas conventionnelle, elle allait dans différentes directions et empruntait des chemins inattendus… »

Un des traits dominants de ce sous-genre est la quasi-absence de pré-récit. L’histoire débute à la première minute du film ; un portrait des personnages principaux est dressé très rapidement. Il n’existe aucun dialogue explicatif sur ce que le spectateur serait déjà censé savoir avant de regarder le film ce qui lui donne un rythme particulièrement rapide.

D'une facture d'apparence classique, les screwball comedies se caractérisent donc par un enchevêtrement rapide de situations de vaudeville, cocasses et incongrues.

La folie hante le film de bout en bout entre ceux qui le sont (le cousin Teddy qui se prend pour le président Roosevelt et lance une charge sabre-imaginaire- au clair chaque fois qu'il monte les escaliers) et ceux qui croient le devenir (Cary Grant sombre peu à peu dans la démence si bien que le docteur se demande s'il ne devrait pas l'enfermer lui aussi^^).

Ce serait une erreur de dire que Cary Grant porte le film sur ses épaules car chaque acteur cerne son personnage avec minutie et livre une interprétation absolument sans faille! Pourtant, j'ai rarement vu un acteur aussi frénétique au cinéma.
Il bondit dans tous les sens, parle à la vitesse V2, grimace plus que Steve Martin dans tous ses films réunis... bref c'est une vraie pile électrique!

Le scénario surprend constamment et abuse des Deus Ex Machina.
"Surtout employée dans le vocabulaire théâtral , se dit au sujet d'une personne qui arrive, d'une façon impromptue, au moment d'une situation désespérée pour la résoudre.
A chaque fois qu'on croit le héros perdu, un nouveau personnage débarque. Les situations les plus improbables se succèdent alors (mention spéciale pour Cary qui raconte carrément ce qu'il ne faut pas faire dans une situation dangereuse au moment où il est lui même en danger! XD) à un rythme impressionnant. Le scénario nous tient en haleine jusqu'à la dernière minute.

J'ai pas pu résiter à mettre quelques exemples de dialogues. Juste pour vous montrer à quel point ils sont géniaux :)
Elaine Harper: But Mortimer, you're going to love me for my mind, too.
Mortimer Brewster: One thing at a time!

Elaine Harper: But, darling - Niagara Falls.
Mortimer Brewster: It does? Well, let it.

Et un dernier pour la route
Mortimer Brewster: Now look, darling, how did he die?
Abby Brewster: Oh, Mortimer, don't be so inquisitive. The gentleman died because he drank some wine with poison in it.
Mortimer Brewster: Well, how did the poison get in the wine?
Martha Brewster: Well, we put in wine because it's less noticeable. When it's in tea it has a distinct odor.


Et la réalisation n'est pas en reste.
Le réalisateur Frank Capra a pendant 20 ans incarné l'Amérique, ses espoirs, ses doutes, ses "valeurs"...La thématique de ses films rappelle le message de l'Evangile "aimer son prochain comme soi même". Les personnages centraux de ses films sont bons ou essaient de l'être. Plusieurs fois récompensé aux oscars, Capra a marqué les années 40 par des chefs d'oeuvre intemporels tels que : La vie est belle, L'extravagant Mr Deeds ou encore L'homme de la rue.

Adaptation d'une pièce de théâtre ( comédie de Broadway au succès retentissant), le film en garde les caractéristiques.
Hormis les premières scènes, tout le film se déroule à l'intérieur ou autour de la maison des 2 tantes (décor unique), les nombreux personnages du film ne cessent de se croiser dans des lieux étroits et la caméra passe d'un acteur à l'autre voire d'un étage à l'autre dans le même plan.

Après un début en fanfare, le film lorgne sur le film d'horreur lors de l'arrivée du cousin Jonathan (dont la tête de Boris Karloff -qui jouait dans la pièce originale- sera sujet à nombreux gags).
Capra parodie alors élégamment le genre en multipliant les gros plans sur un visage déformé par les cicatrices, les effets choc mais gratuits d'un rideau qui s'ouvre brutalement ou des jeux d'ombres faussement expressionnistes. Un vrai régal pour les amateurs!
Mais juste au moment où le film va pencher du côté obscur^^ (on s'apprête à commetre un meurtre) Cary Grant revient sur le devant de la scène et ne la quittera qu'au défilement du générique.
Exploitation de la profondeur de champ, maestria des raccords sur des changements d'angle fréquents, mobilité quasi imperceptible de la caméra qui capte le moindre mouvement des comédiens, sens de l'ellipse spatiale (on imagine l'ampleur de la scène de baston en regardant les réactions blasées de Cary Grant)...la mise en scène confine au génie!

Le film est devenu un des grands classiques de la comédie américaine, remportant un succès qui ne faiblit pas.
La gageure de l'adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre pour en faire un film de près de deux heures en huis clos est devenu une référence en la matière, grâce à un dosage dans la graduation et l'accumulation progressive des situations et des effets de retournements.
Plus de 60 ans (!) après, le film a gardé intact toutes ses qualitées et peut facilement tenir tête aux pathétiques vaudevilles d'aujourd'hui!
De loin une des meilleures comédies que je connaisse.

Note * * * *

L'arme fatale 3




C'est souvent le cas avec les suites à succès.
Les premiers épisodes sont souvent noirs et violents, les suites se concentrent plus sur la comédie et le grand spectacle.

Ce qui est bien avec la série des Arme Fatale, c'est que le réalisateur et les acteurs ne sont jamais remplacés.

Le duo de tête est toujours aussi charismatique.
Danny Glover et Mel Gibson prennent un plaisir fou à se renvoyer la balle et à se moquer les uns des autres. Ca fait plaisir de voir qu'après 3 films, leur complicité reste intacte.
On connait les deux compères ; leurs incessantes prises de bec sans queue ni tête et leur manière explosive de résoudre leurs enquêtes.

On retrouve Joe Pesci dans la peau de l'insupportable Leo Getz.
L'acteur en fait des tonnes et frôle parfois l'hystérie mais attention, Pesci est un bon acteur (oscar pour les Affranchis) et c'est justement en se lâchant complètement qu'il parvient à rendre son personnage attachant.

Au bout du 3ème épisode, on avance en terrain connu.

Difficile donc de se renouveler sans faire de changement important.
Ce changement sera fait en la personne de Rene Russo (pour qui c'est le premier grand rôle à l'écran).
Aussi folle que le personnage de Mel Gibson, son personnage vient rapidement pimenter l'action et s'offre de belles bastons.
Avec une vraie présence à l'écran, l'actrice réussit même parfois à éclipser les autres acteurs.
Un bon choix de casting donc.


Doté d'un scénario pretexte, le 3ème épisode navigue constamment entre les moments de comédie pure et les scènes d'actions d'une violence assez percutante.

Comme à chaque fois les dialogues fusent, souvent pour rien, et les acteurs passent leur temps à s'égosiller mais c'est souvent drôle.
Cette frénésie verbale est devenue la marque de fabrique de la série.

Mais le film sait aussi ralentir le rythme lors de scènes familliales qui peuvent paraître clichés mais qui sont interprétées avec entrain et bonne humeur .
Bien que la comédie demeure, le film reste assez noir, notamment avec des meutres d'adolescents.

Côté action, Donner a fait mieux mais reste un bon artisan.
Montage travaillé, bons cadrages, sens du rythme... on peut juste reprocher le manque d'originalité durant les fusillades.

Comparé aux précédents, le film est moins impressionnant dans ses morceaux de bravoure mais l'humour et la complicité des comédiens fait souvent mouche.
Un film d'action classique mais efficace.
Surtout, restez bien jusqu'à la fin du générique! :)

Note : **

Armageddon



Un feu ne peut pas se propager dans l'espace.

Quand on voit le film, on se rend vite compte que la crédibilité n'a pas été prise en compte.

Spécialisé dans le blockbuster qui ne fait pas trop réfléchir, Michael Bay se préoccupe plus du spectacle que du réalisme. Mais il le fait bien.

Niveau réalisation, le film a plusieurs atouts.

Tout d'abord, le casting est bien choisi.
Aux côtés de Bruce Willis, Peter Stormare et Steve Buscemi apportent beaucoup d'humour.
Billy Bob Thorton est aussi très bon.
Et les jeunes acteurs (Liv Tyler, Ben Affleck), sans atteindre le niveau de leurs aînés, ne font pas que de la figuration.
Sans avoir une personnalité très creusée, les différents personnages du film ne sont pas sacrifiés sur l'autel du spectaculaire.

Visuellement on en prend souvent plein les mirettes avec des effets spéciaux réussis et des explosions impressionnantes (surtout au début) soutenues par des effets sonores de très bonne qualité.

Pour la bande son, Trevor Rabin et Harry Gregson Williams marchent sur les traces de Hans Zimmer avec une musique héroique, qui sait aussi nous tirer quelques larmes quand il le faut...

Mais le film est loin d'être exempt de reproches.

Les clichés abondent : chaque fois qu'on a besoin d'un réacteur, il tombe en panne, il suffit que les américains débarquent dans la station spatiale pour qu'elle explose, les militaires sont des pauvres abrutis qui s'en mêlent toujours quand il ne faut pas, les scientifiques de la NASA ne servent à rien...

Michael Bay n'oublie pas de représenter le reste du monde façon « carte postale ».
Shangai est réduit à une dizaine de jonques qui explosent en gros plan, les musulmans passent leur temps à prier et en France on roule encore en 2 chevaux :)

Le film a un passage à vide vers les ¾ (il dure 2h30).
Une fois sur l'astéroide, il ne se passe plus grand chose et voir un décor noir sur un fond bleu pendant une bonne demi heure, ça finit par lasser.
Heureusement, la fin rattrape le coup.

Enfin, le héros n'hésite pas à tirer au fusil sur un de ses collègues, il est contre les écolos mais comme c'est un catholique (il invoque souvent Dieu), c'est plus triste à la fin....et on s'attache à lui.
Je trouve cette manière de faire un peu douteuse mais bon, ça plait au public américain...

Si on oublie d'être pragmatique et de râler sur les clichés et les incohérences, le film est plutôt réussi. Si je voulais faire dans le cliché moi aussi, je dirais que c'est typiquement le genre de film que l'on regarde en mangeant du pop corn^^

Note : **

1941



On associe souvent Spielberg à ses films les plus connus et qui ont eu le plus de succès.
On oublie vite les autres.

Hook par exemple a fait presque un flop au box office mais c'est un bon film d'aventure pour enfants avec de grands acteurs, une musique inoubliable, des décors impressionnants et un humour parodique de haut niveau.

Spielberg s'est plusieurs fois attaqué au film de guerre et chaque fois avec un style totalement différent.
Caméra à l'épaule et violence à nous faire régurgiter notre 4 heures avec le Soldat Ryan ou thriller psychologique en noir et blanc avec La liste de Shindler.
Peu de gens savent qu'il s'est aussi essayé au genre version « titillage de zygomatiques ».

1941 relate l'attaque des Japonais sur le sol américain mais la mise en scène est totalement décalée par rapport aux faits historiques, le film nous plonge dans la comédie pure.
L'absurdité de la guerre est montrée de manière complètement caricaturale.

Les Japonais comme les Américains sont de parfaits imbéciles.
Si les uns prennent une fête forraine pour Hollywood et se déguisent en sapins de Noël pour passer innaperçu, les autres passent leur temps à se battre entre eux et à tout démolir.

Le film bénéficie de la présence de nombreuses stars de l'époque : Dan Aykroyd, John Belushi, John Candy (qui étaient dans les Blues Brothers), Treat Williams (un cri dans l'océan), Nancy Allen, Christopher Lee (qui parle Allemand!) et l'acteur fétiche de Akira Kurosawa, Toshro Mifune.

A sa sortie, le film a été pris en chasse par les critiques et les puritains.
En effet certaines blagues racistes et l'utilisation du mot « Negro » a du en choquer plus d'un (même si l'on voit que Candy, le militaire raciste, s'amuse et ne se prend pas au sérieux).
Ensuite, l'inefficacité de l'armée US et sa propention à tirer sur tout ce qui bouge a du également être mal prise.

Enfin, le public lui même devait s'attendre à un film d'un autre acabit.
On ne se moque pas impunément de Pearl Harbour sans retour de flamme!

Considéré pendant longtemps pendant l'un des plus mauvais Spielberg, le film a été un échec commercial et a été oublié au fil du temps. Il est d'ailleurs quasi impossible de le trouver en dvd!

Pourtant, il mérite largement d'être vu.
Le budget conséquent du film a permis à Spielberg de mettre le paquet au niveau du spectaculaire et il ne se gène pas pour détruire les décors de manière totalement invraisemblable.

Entouré de ses collègues de longue date dont le monteur Michael Kahn et le compositeur John Williams (la musique est brillante!), il réalise un petit bijou de comédie burlesque et déjantée où gags visuels et répliques hilarantes sont légions.



Imaginez un Hot Shot réalisé par Spielberg et vous aurez une parfaite idée de ce que vaut le film...

Note : ***

Enfermés dehors



Un SDF (Albert Dupontel) trouve un uniforme de flic et le met pour manger dans les cantines de police...

Les bons films français se font de plus en plus rare, je suis d'autant plus content quand j'en vois un!

Dupontel est ami avec l'ex Monthy Python Terry Gilliam (Brazil, Las Vegas Parano). Avec lui, il partage le goût du surréalisme et du burlesque.

Tout comme dans Bernie, Dupontel nous gratifie de scènes plus barrées les unes que les autres auquelles s'ajoutent des dialogues absurdes et vraiment excellents.
Chaque ligne de dialogue est une perle en soi et honnêtement ça faisait longtemps que je m'étais pas marré autant devant un film...français!

- "Qu'est ce qu'elle fout là ta boutique de merde? Tu vois pas qu'elle gêne?"
-"Ah non mais excuse-moi vieux, je t'ai réveillé. Et bon match de foot ce soir!"
/et bam dans la tronche, les sportifs du dimanche!!

Le film est un festival de cascades délirantes. En bus, en moto, à pied sur le capot d'une voiture, suspendu à une antenne télé.. ces scènes sont aussi originales que diversifiées!
Et de séquences surréalistes (Dupontel, complètement shooté, se met à gérer la circulation des nuages et les affiches publicitaires prennent vie) mais il est aussi profondément humaniste.
Tout en peignant notre société de consommation au vitriol, Dupontel réussit une comédie cartoonesque décoiffante et hilarante où les fantômes de Chaplin et Buster Keaton rejoignent le conte de fée moderne.

Bien joué, bien filmé (la caméra devient vite aussi farfelue que les personnages qu'elle filme), doté d'une bonne bande son et d'une belle histoire d'amour (tordue et inventive), le film est une vraie réussite!
Beaucoup moins gore que Bernie mais tout aussi trash, le film perd en noirceur ce qu'il gagne en dérision (on peut rire des choses les plus désespérées).

Doux, dur, dingue" ce titre tiré d'un film de Clint Eastwood lui irait comme un gant.

Note : ***

3 enterrements



Après plusieurs mois d'abscence, je reviens pour poster mes articles de films!
* applaudissements dans le fond...

Je dois vous avertir que je regarde le plus souvent les films en VO désormais.


Dans la lignée de Clint Eastwood et Sean Penn, Tommy Lee Jones passe avec succès derrière la caméra et nous livre un grand film de genre.
Ce n'est pas peu dire qu'il nous offre certains des plus beaux plans jamais vus au cinéma.
La photographie est parfois à couper le souffle. Embellis par un filtre très lumineux, les paysages sont d'une beauté renversante.

Inspiré par Tarantino, son film ne suit pas l'ordre chronologique que l'on attend de lui et se présente explicitement sous 4 parties, chacune annoncée par un titre à l'écran.

Devant la caméra, il est grandiose. Cow boy bourru, le visage buriné par le soleil, il parle peu mais juste. Son interprétation, récompensée à Cannes, le classe parmi les plus grands.

Façe à lui, Barry Pepper (le sniper dans le Soldat Ryan) crie de douleur et crache ses tripes de façon réellement convaincante.
Impitoyable, TLJ le forcera à courir pieds nus sur un sol rocailleux, à se vautrer plusieurs fois à pleine vitesse, les mains attachées par des menottes et ira même jusqu'à l'attrapper au lasso pour le traîner derrière son cheval.

Sous ses airs de western mélancolique, le film s'avère terriblement drôle, instillant un humour très noir. Le cadavre qu'ils doivent aller enterrer est utilisé plusieurs fois de manière glauque et toujours innatendue.

Pas un plan inutile, pas un mot de trop. Le scénario, simple mais efficace, surprend souvent et jusqu'au final où l'on se rend compte que cette traversée du désert a été un voyage initiatique pour les deux personnages.

Note : ***