vendredi 18 avril 2014

The Survivors

Sonny Paluso et Donald Quinelle, viennent tous les deux de perdre leur emploi. Alors, qu'ils se rencontrent dans un bar, ils parviennent à déjouer un braquage. Lorsque le criminel est relâché et cherche vengeance, Donald choisit de pratiquer un stage de survie intensif en montagne pour se préparer à l'affronter.   Qui s’est déjà risqué à regarder un petit film dont il ou elle n’a jamais entendu parler, simplement parce que le pitch a l’air original, et puis parce que le casting est sympa ? Il est vrai que le succès critique ou commercial d’une œuvre ne reflète pas toujours sa qualité. Mais soyons honnêtes, à l'heure où n'importe quelle information est disponible d'un simple clic, si un film méconnu à sa sortie reste toujours inconnu au bataillon, c’est plus souvent pour être une bouse immonde, qu’un sommet du 7ème art injustement sous-estimé. Néanmoins, dans le lot, flottant à la surface parmi tous les déchets, on tombe parfois sur un un divertissement pas piqué des hannetons, qui réveille les zygomatiques. Avant tout, « The Survivors » est un buddy movie où Walter Matthau et Robin Williams s'affrontent dans des joutes verbales de haute volée. Leurs caractères antagonistes se complètent à merveille. Matthau, calme et raisonné, joue les vieux grincheux au cœur d’or, tandis que Williams débite ses lignes à la vitesse d’une mitraillette, et nous fait du « Taxi Driver » sous stéroïdes, à des années lumières du politiquement correct de « Madame Doubtfire ». Du reste, on retiendra surtout Jerry Reed, dans la peau d’un assassin flegmatique, et Kristen Vigard, en jeune ado espiègle et malicieuse.  Mais sous couvert de son allure de comédie potache, « The Survivors » est aussi un commentaire social assez noir, limite dérangeant, qui traite ouvertement du licenciement abusif, de l’obsession des américains pour les armes à feu, et des dangers du capitalisme à tout prix. Le scénario surprend par un humour grinçant et des rebondissements de situations plus incongrus les uns que les autres. Cependant, à vouloir être à la fois une farce satirique mature et une comédie familiale, le film se prend parfois les pieds dans le tapis et déçoit dans son déroulement trop lisse pour être honnête. En revanche, malgré ses défauts de narration, inhérents à des changements de tons incohérents, on se rend compte aujourd'hui à quel point le film était en avance sur son temps. La relation d'amitié qui se crée entre Watthau et Williams, rassemblés par leur statut de victimes des temps modernes, fait écho au duo Martin/Candy dans « Un Ticket pour Deux » de John Hugues. Le cadre enneigé et le ton nihiliste rappellent étrangement le « Fargo » des frères Cohen. Enfin, face à une scène à l’arrière d’une voiture, qui implique un pistolet chargé pointé dans la mauvaise direction, il est impossible de ne pas penser à « Pulp Fiction » de Tarantino. Or, tous ces films ne sortiront que bien des années plus tard. Alors, simple coïncidence ou influence inavouée de la part de ces illustres réalisateurs ? Avec un script original et un casting de qualité, « The Survivors » aurait pu être bien meilleur. En l’état, le film reste un divertissement sans prétention, mais qui mérite de sortir de l'oubli. Ne serait ce que pour l’alchimie entre les deux zouaves Watthau et Williams, et surtout, pour une flopée de répliques jouissives.   Note : **