jeudi 4 juin 2009

Terminator Renaissance



En 2018, John Connor est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l'apparition de Marcus Wright, un inconnu qui se souvient seulement de s'être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s'il est un rescapé du passé. Alors que Skynet prépare l'assaut final, Connor et Marcus s'engagent dans une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet...






TER-MI-NA-TOR, quatre syllabes qui résonnent aux oreilles des amateurs de SF et d'action musclée comme un chant de pinson.
4 syllabes qui auront marqué à jamais le paysage vidéoludique du cinéma de genre, qui auront propulsé un autrichien culturiste inconnu du grand public au rang d' icône mondiale et qui auront définitivement installé James Cameron comme le maître incontesté de la pyrotechnie intelligente.
Après Jonathan Mostow et son 3ème épisode en demi teinte, c'est au tour du réalisateur McG de tenter de faire renaitre (d'où le titre) cette saga inmanquable qui a démarré il y a déjà plus de 20 ans, en 1984...



"Terminator Renaissance" est le premier épisode à se dérouler dans le futur, c'est donc la suite de la saga ou plutôt non le prologue puisque à cette époque Kyle et le T 800 n'ont pas encore été envoyé dans le passé. Les évènements sont donc antérieurs aux films volets précédents mais demeurent chronologiquement postérieurs puisque c'est le futur...Attendez-vous donc à quelques imbroglios scénaristiques inévitables, voilà ce qui arrive avec les voyages dans le temps...
Le futur donc et apocalyptique qui plus est. Skynet a pris le contrôle de la planète alors que la race humaine est réduite à une poignée de résistants éparpillés qui se cachent dans les décombres d'anciennes villes. Cette ambiance post "Jugment Day", le réalisateur réussit à la rendre à merveille en utilisant une photographie sépia du plus bel effet et en tournant essentiellement dans des paysages désertiques et des villes en ruines. L'atmosphère à mi-chemin entre "Mad Max 2" et "Les Fils de L'Homme" n'en est que plus étouffante.


Chaque épisode de la saga ayant marqué les esprits par des scènes d'action époustouflantes, ce quatrième épisode se devait de placer la barre très haut mais tout le monde n'a pas l'étoffe d'un Mostow, encore moins d'un Cameron.
De ce fait avec McG, avec pour seul passage derrière la caméra les deux "Charlie et ses drôles de dames", à la barre, on était en droit de craindre le pire.
Au mieux, on écopait d'un film d'action honnête, au pire du sabordage pur et simple de la légende. Hauts les coeurs et chapeau bas, c'est une excellente surprise que nous offre le réalisateur!
Ne vous attendez pas à voir des centaines de robots tueurs dézinguer tout ce qui bouge dans un déluge de feu et de sang (peut être pour la prochaine fois...), en revanche préparez-vous à une série de courses-poursuites époustouflantes et à de redoutables batailles entre humains et machines.
Machines qui vont du "vulgaire" T 600 et sa gatling intégrée, à la moto de guerre autonome, en passant par les colosses mécaniques de plusieurs dizaines de mètres de haut. En effet l'époque futuriste permet au réalisateur d'intégrer de tous nouveaux modèles de machines de combat, ce qui autorise une grande variété dans les affrontements et empêche la lassitude de s'installer. Le tout, grace à une mise en scène efficace et rythmée et surtout à des effets spéciaux extraordinaires.


La saga Terminator a d'ailleurs marqué d'une pierre blanche le domaine des effets spéciaux dont le succès tient en 3 lettres : ILM.
ILM (dont Stan Winston, l'un des fers de lance, est décédé pendant le tournage du film...R.I.P Stan) , la société "son et lumière" maintes fois oscarisée de George Lucas qui a permis de créer de véritables mythes du cinéma comme les vaisseaux de "Star Wars" ou les dinosaures de "Jurassic Park", a accompli une fois de plus de véritables prouesses techniques en matière d'images de synthèse et nous bluffe du début à la fin du film.
Les machines sont ultra réalistes et échappent au côté "flou" de leur dernière production similaire : "Transformers". Un réel progrès qui nous laisse plus d'une fois pantois.

Mais ILM ce n'est pas que l'image c'est aussi le son. Et de même que le visuel, les effets sonores jouissent d'une qualité exemplaire, donnant une personnalité unique à ces monstres d'acier et soulignant sans peine leur aspect menaçant. Il suffit d'entendre le mugissement métallique du colosse, à vous glacer le sang, pour s'en assurer...
La musique va également dans cette direction en proposant essentiellement des sonorités industrielles angoissantes. Danny Elfman, qui succède à Brad Fiedel et Marco Beltrami, reste bien loin de son univers Burtonien fantastique dont il est si familier. Ici tout n'est que chaos, fracas et désespoir et ses partitions accablantes nous font bien savoir que le bout du tunnel est encore loin. Mais quel bonheur de retrouver le thème principal de la série !

Sans retenue et exploitant son énorme budget, McG multiplie les scènes d'action bourrines sans pour autant négliger leur aspect visuel.
Bénéficiant d'un montage de qualité, ces scènes brillent par leur inventivité autant que par leur clarté. Employant à bon escient les images de synthèse et truffant le film d'explosions massives (parfois jusqu'à l'écoeurement...), McG satisfera sans aucun doute les amateurs d'adrénaline et de sensations fortes.
On en prend plein les mirettes et plein les oreilles : le spectacle est total !



Mais le succès des Terminator vient du mélange habile entre action pure et réflexion philosophique. En effet, loin de toute pyrotechnie gratuite et prétentieuse, James Cameron avait su, à l'époque, donner à ses films ce que de nombreux metteurs en scènes modernes oublient (MichaelTOUSSETOUSSEBay...TransTOUSSETOUSSEformers..) : une âme.
Et en dépit de certaines critiques assassines de la presse, "Terminator Renaissance" n'est pas qu'un simple blockbuster froid et vide d'intérêt.
Au contraire, on peut être (agréablement) surpris de voir que le scénario n'a pas été laissé de côté : le film propose des réflexions intelligentes, à défaut d'être réellement approfondies, sur la nature humaine et ce qui nous différencie d'un vulgaire mixeur. Mieux, en proposant un personnage inédit dans la saga (chut...), il s'efforce de repousser toujours plus loin la limite entre l'homme et la machine.

Pour ce qui est des personnages, ils sont également suffisament approfondis pour qu'on s'intéresse à eux et sont joués de manière convaincante.
En tête de liste, Christian Bale, la star du moment que tout le monde s'arrache depuis "The Dark Knight" incarne un John Connor beaucoup plus impliqué que ne l'était Nick Stahl dans le 3ème épisode et se partage l'affiche avec un Sam Worthington tout en muscle mais aussi plus de cervelle que prévu.
Si les seconds rôles manquent parfois de profondeur, on appréciera le retour de Michael Ironside ("Total Recall", "Starship Troopers") et la participation de la superbe Helena Bonham Carter ("Sweeney Todd") qui joue un rôle déterminant dans l'histoire.


Des scènes d'action explosives et un scénario travaillé, le film partait décidément sur de bonnes bases mais encore mieux, McG fait preuve d'un respect admirable pour le matériau d'origine. Non seulement, il dispose quelques répliques cultes ici et là mais il conserve une bonne cohésion avec les épisodes précédents, tant au niveau scénaristique (comme les relations entre les personnages, la reprise de la photo et la voix de Sarah Connor, plus une belle surprise à la fin...) que de la mise en scène : on retrouve les modèles T 800 du premier film, les vaisseaux du second mais aussi l'imposant prototype du 3ème et la fin du film reprend les élements du 2ème épisode, comme la fonderie. Le film installe un univers cohérent sans oublier les éléments essentiels de ses prédecesseurs. En dépit de quelques scènes un peu navrantes (dont une love story bien cliché) et de quelques exagérations typiques du cinéma américain, ça reste du beau boulot.




En dépit des mauvais pressentiments, "Terminator Renaissance" porte bien son nom : il relance la saga pour de bon. Anticipant les blockbusters estivaux, le film fait une entrée fracassante dans cette saga de légende et s'affirme comme digne successeur de la série : Le film d'action de ce début d'été !
Même si je lui préfère amplement le deuxième épisode (rappelons qu'il avait gagné 4 oscars et 2 nominations et puis surtout que McG est loin d'avoir la fibre visionnaire de James Cameron...), je ne dirai qu'une chose : LA SUITE, LA SUITE !

Note : ***