dimanche 15 mars 2009

Kung Fu Panda



Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de kung fu. Serveur dans le restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver.
Elu pour accomplir une ancienne prophétie, Po rejoint le monde du kung fu afin d'apprendre les arts martiaux auprès de ses idoles, les légendaires Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe, sous les ordres de leur professeur et entraîneur, Maître Shifu.
Mais Taï Lung, le léopard des neiges fourbe et animé d'un désir de vengeance, approche à grands pas, et c'est Po qui sera chargé de défendre la vallée face à cette menace grandissante.



Alors voilà donc le fameux dessin animé de Dreamworks dont tout le monde chante les louanges...

La première chose qui frappe quand on regarde « Kung Fu Panda » c'est à quel point il est beau.
Les couleurs sont absolument resplendissantes et les textures sont d'un réalisme à tomber.
Quand on pense qu'il y a à peine 15 ans, « Jumanji » portait à l'écran les premiers animaux virtuels à fourrure, on en a presque le vertige tant les mammifères de ce film sont convaincants et crédibles!

Une fois la grosse claque passée, c'est le moment de s'intéresser au film lui même.

A première vue, l'histoire fait dans le classique.
Hommage au genre, le film reproduit les principales caractéristiques du film asiatique d'arts martiaux.
Pour résumer : un looser se fait entrainer par les plus grands maîtres pour sauver le monde d'un vilain méchant qui veut le secret de la puissance suprême.
L'oscar du scénario ce sera pour une autre fois...


Pour un film sur le kung fu, on navigue en terrain connu.
Maître austère, élèves fougueux, vieux sage malicieux, prouesses physiques, entraînement drastique, combats au bâton, prophétie, cerisiers en fleurs...tous les clichés de ce genre de film sont passés en revue.

La vraie surprise c'est que les différents styles de kung fu sont représentés par leurs animaux correspondants : tigre, grue, serpent, singe, mante religieuse, panda. Panda?

Oui, le looser du film est un panda ; la créature la plus improbable pour sauver le monde de la terrible menace qui pèse sur lui.
Dans les vrais films de wu xa pian, le pauvre incapable du début finit par apprendre l'humilité et combat avec sagesse. En sachant reconnaître ses erreurs, le personnage devient plus attachant au cours du film.
Mais ce Panda, ne fait que s'apitoyer sur lui même et reste jusqu'à la fin ce gros lard pathétique dont la principale occupation est de s'empiffrer.
Difficile de s'attacher à lui, au final.

La manière dont il apprend le kung fu reste l'une des meilleures idées du film mais on n'y croit pas une seconde. Comment peut-il maîtriser toutes ces techniques en si peu de temps alors que les autres élèves s'entrainent depuis des années?
« C'est qu'un film! » me rétorquerez vous. D'accord, mais ça sent le laisser aller à la facilité.


Si la réalisation est surprenante, l'histoire l'est beaucoup moins.
Même s'il se veut fidèle au genre, le film n'offre que peu de réelles nouveautés.
Les personnages ont déjà été vu et revu des centaines de fois (la seule différence c'est qu'il s'agit d'animaux cette fois) et les scènes de combat n'ont rien de si innovant.

Au final on enchaîne des scènes prévisibles sans grande surprise en rigolant de temps en temps.
Comparé aux premiers « Shrek » et le récent « Les rois de la glisse » (aussi de Dreamworks), l'humour est étonnament plat et la plupart des gags sentent le réchauffé (le panda imite son maître qui bien évidemment se trouve derrière lui...).

Les grimaces insensées du panda et les coups de bâtons sur la tête sont légions mais un peu plus d'originalité dans les dialogues n'aurait pas fait de mal.
Il lui manque la dérision d'un Jackie Chan ou l'absurdité de Stephen Chow.

En revanche la qualité sonore est indéniable.

Poe le panda est doublé par un Jack Black survolté, Dustin Hoffman prête sa voix flegmatique au maître Shi Fu et on croise un bon nombre de stars plus ou moins bien exploitées (Angelina Jolie, Michael Clarke Duncan ont chacun droit à leur scène mais Lucy Liu et Jackie Chan sont malheureusement laissés en retrait).

Les effets sonores sont vraiment réussis, d'autant qu'avec les nombreux ralentis, le son est souvent assourdi. Du côté de la musique, Hans Zimmer et John Powell remplissent leur contrat sans faire d'étincelle. On apprécie les mélodies asiatiques traditionnelles et les rythmes héroiques plus « Zimmeriens » mais, encore une fois, rien de nouveau sous le soleil levant.

Si techniquement le nouveau Dreamworks est un éblouissement total, il déçoit du côté de son scnénario. Trop classique, trop prévisible. Trop gentillet.
En ce qui concerne les films d'art martiaux, les américains continuent désespéremment de se concentrer sur la forme et non sur le fond.

« Kung Fu Panda » demeure essentiellement pour les enfants et pour ceux qui veulent passer un bon moment sans se prendre la tête.
Dans le monde de l'animation, Pixar a toujours une longueur d'avance...

Note : **

Les 2 Sirènes




Charlotte est une adolescente déchirée entre ses sentiments pour le gardien d'un couvent et son désir de devenir nonne. Sa vie lui paraît bien compliquée entre ses émois, sa soeur, nageuse hors pair, et sa mère qui déménage avec sa petite famille à chaque fois qu'elle provoque un scandale. Ce qui arrive souvent...

Fan de Bob Hoskins devant l'éternel, j'avais vraiment envie de voir ce film méconnu.

Aussi à l'aise dans la comédie (« Super Mario Bros », « Roger Rabbit ») que dans des rôles plus sérieux (« Stalingrad »), l'acteur est un vrai passionné et se donne toujours au maximum.
A l'écran, il apporte une vraie présence et fait de son vendeur de chaussures, un grand garçon qui refuse de grandir, aussi sincère que charmant.

Le reste du casting est au diapason de ses capacités.

Pétillante et intimidante à la fois, la chanteuse Cher est parfaite dans la peau de cette mère sexy et anticonformiste qui se comporte parfois comme une enfant alors que sa fille Charlotte cherche à la rendre plus mâture.

Charlotte est interprétée avec talent par Winona Ryder et la petite dernière est jouée par Christina Ricci.
Les deux actrices ont quelque chose en commun puisqu'elles ont toutes deux jouée sous la houlette de Tim Burton, ce qui confirme leur talent.

Si Winona Ryder est le personnage principal il faut avouer que du haut de ses 8 ans, Ricci lui vole parfois la vedette. Malicieuse, craquante, adorable, les mots manquent pour définir son personnage.
Une chose est certaine : elle est une actrice née!

De cette famille monoparentale des années 60 où chacune essaie d'affirmer sa personnalité, le réalisateur en tire un scénario au final assez classique mais réussi.
Malgré toutes leurs différences, les filles et leur mère s'apercevront que rien, pas même la pire tragédie, ne peut briser les liens qui les unissent.

Basé sur le roman « Mermaids » de Patty Dann, le film est soigné en tous points. Visuellement d'abord, la photographie rend hommage aux magnifiques paysages automnales où se déroule l'histoire. L'ambiance sonore également, avec une bande son composée de tubes rythmés et entraînants dont le « The Shoop Shoop Song-It's in his kis », interprété par Cher elle même.

Si la deuxième moitié tombe parfois dans le mélo facile, le film trouve toujours le ton juste et les mots adéquats pour exprimer les ressentis des personnages. Hormis Michael Shoeffling en beau gosse insipide, les acteurs sont réellement attachants et leur complicité fait plaisir à voir.

Drôle et touchant à la fois, « Les 2 Sirènes » est une tragédi-comédie émouvante jouée avec une bonne humeur communicative.

Note : ***