jeudi 5 février 2009

Appelez moi Dave



Une équipe d'extra-terrestres miniatures débarque sur terre dans un vaisseau spatial, parfaite réplique d'une être humain. A la recherche, d'un moyen pour sauver leur monde, les extra-terrestres rencontrent un problème lorsque leur vaisseau tombe amoureux d'une jolie Terrienne.


Eddy Murphy n'est pas un homme, c'est un vaisseau spatial!
Du moins si l'on en croit son nouveau film.

La carrière d'Eddy a été ponctuée de hauts et de bas (surtout de bas).
Il est entré dans la légende en incarnant le célèbre flic Axel Foley, il est devenu l'idole des jeunes en prêtant sa voix à l'âne de Shrek et il a récemment reçu une nomination aux oscars pour sa prestation dans « Dreamgirls ».

Malheureusement, le pauvre Eddy enchaine surtout les navets. Et cette fois, il touche le fond...

Résumé du film : effets spéciaux, grimace, cliché, mauvaise actrice, cliché, mauvais acteurs, humours gras, cliché, grimace, effets spéciaux, rap, gros cliché, guimauve, dialogue idiot, grimace, bonne idée sous exploitée, RnB, guimauve, mauvais acteurs, lourdeurs, grimace, disco, réplique navrante, cliché, humour gras, stéréotype, histoire à l'eau de rose, effets spéciauxzzzzzzzzzzzzzzzzzz

hein, quoi? désolé j'ai du m'assoupir s'en m'en rendre compte.

Euh, cliché, scène vue 10 000 fois, mambo, guimauve, oh une scène d'action!, oh elle est déjà finie, cliché, caricature d'homosexuel, effets spéciaux, référence facile, humour gras, RnB, GROS cliché!, amour nunuche, bonne idée sous exploitée, morale niaise, effets spéciaux et...générique de fin.

Voilà, j'espère que j'ai pas dévoilé tout le scénario...

La mise en scène est d'une platitude affligeante, la musique en fait des tonnes et les personnages sont soit complètement débiles, soit simplement insupportables.
En revanche, les effets spéciaux sont plutôt réussis. Ce qui n'empêche pas « Appelez moi Dave » d'être un concentré de ce que la comédie américaine peut offrir de pire.
Eddy Murphy a l'air de s'amuser, il est bien le seul.

Note : 0

Jackie Brown




Hôtesse de l'air, Jackie Brown arrondit ses fins de mois en convoyant de l'argent pour un trafiquant d'armes.
Un jour elle est cueillie à l'aéroport par deux flics : soit elle coopère soit elle va en prison. Aidée par un prêteur de cautions, elle échafaude un plan audacieux : doubler tout le monde lors du dernier transfert, de 500 000 $.


"Jackie Brown" est le grand retour de Quentin Tarantino au cinéma, 3 ans après son légendaire "Pulp Fiction".

Il a souvent été dit de "Jackie Brown" qu' il est le film le moins personnel du réalisateur.
C'est vrai que comparé à "Pulp Fiction" et "Reservoir Dogs", le film est assez différent.

La violence est amoindrie et bien moins grotesque (pas d'oreille découpée ou de morceaux de cervelle collés au pare brise) et le scénario est plus linéaire (il suit un ordre plus chronologique que les précédents).

Les fans du maître ont du être déconcertés, voire décus, (moi le premier) lors de la sortie du film.
Mais si l'on prend le film comme il est et non comme on aurait voulu qu'il soit, on s'aperçoit que "Jackie Brown" possède de nombreuses qualités.

"Jackie Brown" est le premier film de Tarantino adapté d'un roman ("Rum Punch" de Elmore Leonard).
Alors que ses deux premiers films, écrits par Roger Avary et le maître lui même, nous en mettaient plein la vue en cumulant ultraviolence et mise en scène percutante, sur ce film, Tarantino, pour coller à l'ambiance du livre, se calme et recrée une ambiance digne des meilleurs polars des années 70.

Bien que le scénario de départ ne soit pas de lui (il a réécrit le livre pour l'adapter au cinéma), le réalisateur s'approprie l'histoire avec la maestria qu'on lui connait et on reconnait sa patte à tout moment.

On connaissait le bon goût de Tarantino en matière de bande son originale et une fois de plus on n'est pas déçu : Jonnhy Cash, The Delfonics, The Supreme ou encore Bobby Womack s'accompagnent de quelques perles que lui seul pouvait connaitre et dont il prend plaisir à nous faire partager ("Chicks who love guns" et le "the lions and the cucumbers" tiré du film "Vampyros lesbos").
Le film est constamment plongé dans un "bouillon de sous-culture" cinéphilique et musical dont Tarantino est friand et on ne lui en voudra pas.

Si l'on passe sur la linéarité du scénario (hormis la fameuse séquence de l'échange filmée à travers plusieurs points de vue à la "Rashômon", on retrouve tout ce qui fait le sel de ses premiers films : des dialogues fleuris empreints d'un humour aussi spirituel que décalé et une galerie de personnages inoubliables.

Si certains réalisateurs apprécient de toujours travailler avec la même équipe, on ne pourra pas reprocher à Tarantino de sortir des sentiers battus en formant un casting à la fois impeccable et inattendu.
Tarantino a un vrai talent pour choisir l'acteur qui convient le mieux pour chaque rôle, et qu'importe qu'il soit connu ou pas.

A Samuel L Jackson, qu'il avait déja dirigé dans "Pulp Fiction", il ajoute quelques stars montantes (Robert de Niro, Michael Keaton, Bridget Fonda) et de vrais inconnus à qui il donne enfin la chance de briller (Pam Grier et Robert Forster).

Dans les années 70, un courant culturel et social nommé Blaxploitation (contraction de Black et Exploitation) revalorise l'image des afro-américains au cinéma en leur proposant de vrais premiers rôles, les sortant enfin du stéréotype de faire-valoir dont ils étaient victimes. Il s'agit surtout d'un cinéma tourné par les Noirs, pour les Noirs.

Icône de la blaxploitation, l'actrice Pam Grier accède enfin à la reconnaissance en incarnant Jackie Brown, une hôtesse noire de 40 ans.
Aussi belle qu'effrontée, elle monopolise l'écran de son charme.

Samuel L Jackson joue un personnage assez proche du tueur de "Pulp Fiction" (rien que pour sa coupe de cheveux, il faut voir le film !), un sadique imprévisible qui aime parler de tout et de n'importe quoi mais qui a toujours le mot pour rire. Michael Keaton est un inspecteur avec des tendances de rockstar (blouson en cuir et tchatche facile) et De Niro joue les vieux taciturnes un peu à côté de la plaque. Chacun donne le meilleur de lui même mais au fond on s'y attendait...
On croise même Chris-la bouche la plus rapide de l'Ouest-Tucker lors d'une scène aussi brêve que choquante.

La surprise vient de Bridget Fonda en jeune surfeuse blonde plus sexy que jamais mais au caractère insupportable, et surtout de l'acteur Robert Forster.

Forster joue le prêteur de cautions, un type renfermé qui prend de plus en plus conscience de son âge même s'il essaie de ne pas le faire paraître, et secrètement amoureux de l'héroine.
Tout en retenue, l'acteur livre une belle prestation, volant parfois la vedette aux plus grands.

On a souvent dit de Tarantino qu'il était un "sauveur de carrière" et il semble que ce soit vrai.
Non content de donner à Pam Grier le rôle qui lui offre son premier grand succès public et critique (nomination aux Golden Globes), il permet à Forster de sortir de l'anonymat en recevant une nomination à l'oscar!


Du côté de la mise en scène, Tarantino n'hésite pas à recommencer une scène jusqu'à ce qu'il soit parfaitement satisfait du résultat et ça se voit à l'écran.
Plans fixes durant les (longues) séquences de dialogues ou plans séquences qui n'en finissent pas où la caméra suit les personnages dans la rue, Tarantino soigne son film et marque chaque plan de son empreinte si particulière.

Et si les fans d'ultraviolence seront foncièrement déçus, le film n'en reste pas moins choquant. Les fusillades version John Woo sont remplacées par des coups de feu aussi soudains qu'imprévisibles qui nous laissent littéralement sur le carreau.

"Jackie Brown" n'est donc pas le film le moins personnel de Tarantino mais certainement son film le plus mature (parmi ses 3 premiers, je ne compte pas les "Kill Bill et autres "Grindhouse").
N
éanmoins, si le scénario est travaillé à l'extrême et que les relations entre les nombreux protagonistes sont à la fois originales et bien exploitées, le film peine à retrouver la verve de ses prédécesseurs.
Si certains dialogues sont irrésistibles, d'autres paraissent tout de suite moins importants, voire artificiels.
Le film traine parfois en longueur et aurait sûrement été meilleur avec une demi heure en moins.


Malgré quelques temps morts, "Jackie Brown" reste un très bon polar qui bénéficie d'un casting trois étoiles et d'un réalisateur hors pair.

Note : **

Les 7 Mercenaires




Pour se défendre des bandits impitoyables qui pillent leurs récoltes, des fermiers mexicains font appel à sept valeureux cow boys.


Le film est réalisé par John Sturges et la moitié du casting sera reprise dans "la Grande Evasion".
Pour moi, les deux films se ressemblent si bien qu'on peut leur citer les mêmes qualités et les mêmes défauts.

Le casting est un des points forts les plus évidents du film.
John Sturges a rassemblé des stars qui le sont déjà (Eli Wallach et Yul Brynner, qui vient d'avoir un oscar pour "Le Roi et Moi") et d'autres qui ne vont pas tarder à le devenir (Steve Mc Queen, Charles Bronson, James Coburn...).
Voir rassemblées ces têtes d'affiche lors de chevauchées paisibles dans des décors magnifiques ou au cours de fusillades spectaculaires est un vrai plaisir.

Chacun trouvera son personnage favori mais aucune fausse note n'est à chercher du côté des acteurs.

Le duo Brynner/Mc Queen fonctionne à merveille et il faut voir ce dernier essayer de voler la vedette en racontant des blagues débiles, jouer avec son chapeau et dégainer aussi rapide que l'éclair pour comprendre qu'il ne va pas tarder à devenir l'un des plus grands acteurs de sa génération.
Brynner est beaucoup plus calme dans son jeu, presque monolithique.
Vêtu de noir de la tête au pieds, il impose une présence impeccable et implacable à ce cow boy solitaire, qui regrette de l'être.

Bronson est une force de la nature et le montre fièrement en coupant du bois torse nu lors de sa scène de présentation et si James Coburn n'a pas beaucoup de dialogues, son simple visage buriné constamment renfrogné lui suffit pour imposer le respect.

Quant à Eli Wallach, son rôle de bandit est savoureux. Il n'a pas son pareil pour donner de l'importance au "simple méchant" de l'histoire.

Le titre original est "The Magnificent Seven", à savoir "les 7 magnifiques".
Mais vu l'importance du compositeur Elmer Bernstein, il aurait pu s'appeller "les 8 magnifiques"!

Bernstein est un compositeur reconnu, il a à son actif plus d'une centaine de bandes originales de films et une bonne dizaine de nominations aux oscars (dont une pour "les 7 Mercenaires").

C'est peu dire que la musique est l'essence même du film.
Le générique d'ouverture est accompagné par l'une des plus belles musiques de western de tous les temps.

Attention je parle de western américain et non de western spaghetti, je n'inclus donc pas les partitions de Ennio Morricone.

Le thème principal, grandiose, est connu de tous (même de ceux qui n'ont pas vu le film) et porte en lui l'aventure, l'action héroique et l'excitation du spectateur d'avoir à faire à un grand film.
Il symbolise à lui seul la pensée de l'époque que l'on se faisait des cow boys et de l'Ouest sauvage.


John Sturges est un des plus grands réalisateurs de western des années 50/60.
On ne peut nier ses qualités en tant que directeur d'acteur et l'importance que la musique occupe dans ses films.
En revanche, sa mise en scène n'atteint que rarement les espoirs que l'on place en elle.

La plupart des dialogues sont lents et sans réelle importance, les morts des personnages sont particulièrement théâtrales et au lieu des grandes chevauchées héroiques on ne voit qu'un groupe de personnes dont les chevaux trottent côte à côte.
Si les fusillades sont aussi brutales que soudaines, elles sont loin d'être nombreuses.

En fait si l'on y fait un peu attention, le dynamisme du film ne passe que par la musique.
C'est d'ailleurs surprenant de constater le décalage entre la lenteur de certaines scènes et le rythme procuré par les thèmes de Bernstein.
Même quand il ne se passe quasiment rien à l'écran, la musique est présente, toujours aussi épique et enlevée.
Si on l'enlèvait, le film perdrait plus de la moitié de son intérêt et on sombrerait probablement dans un ennui mortel...

La musique ayant généralement le rôle de souligner les pensées et les comportements des personnages, c'est justement lorsqu'elle s'arrête que le suspense parvient à être le plus efficace car ce sont les seuls moments où l'on ne sait pas à quoi s'attendre.

Parmi les westerns américains, "Les 7 Mercenaires" fait figure de grand classique mais c'est avant tout le remake évident du légendaire "Shishinin no Samurai" du non moins légendaire Akira Kurosawa.

Pour ceux qui connaissent les deux films, on peut dire que le réalisateur reste fidèle à l'oeuvre originale puisqu'il reprend les thèmes principaux et les scènes clés dont celles où les paysans se disputent entre eux pour savoir s'ils ont bien fait d'engager leurs protecteurs et surtout le fameux final, lorsque Yul Brynner énonce : "Ce sont les paysans qui ont gagné. Nous, on a perdu. On perd toujours".

En revanche les dialogues sont beaucoup moins passionnants que ceux du film de Kurosawa quant aux personnages, ils leur manquent le style et la dignité de leurs correspondants japonais.
Yul Brynner et Steve Mc Queen ont beau déborder de charisme, ils n'arriveront jamais au niveau de Toshiro Mifune.

Au fond "les 7 Mercenaires" c'est surtout un rassemblement de belles gueules et une musique exceptionnelle.
Parfois brillante, la patte de John Sturges est malheureusement souvent empreinte d'une sacrée lourdeur.
N'est pas John Ford qui veut...

Note : **

La grande évasion




En 1943, les Allemands ont ouvert le Stalag Luft Nord, un camp de prisonniers de guerre à sécurité maximale conçu pour retenir les plus grands experts de l'évasion. Cette fine équipe va tenter la plus grande tentative d'évasion jamais réalisée...

La grande évasion est un classique du cinéma américain et un classique tout court (classé 86ème sur l'échelle de IMDB) mais est-il aussi bon que sa réputation le laisse entendre?

Ce n'est évidemment pas à moi d'en juger mais je vais porter un jugement malgré tout...Bon, c'est parti.

Si le film a eu un tel succès c'est avant tout grace à son fabuleux casting.

Un nombre impressionant de grands acteurs se retrouvent dans ce film dont James Coburn, Charles Bronson, Donald Pleasance et Richard Attemborough. Mais la star du film c'est sans aucun doute le génial Steve Mc Queen.

Avec James Dean, il est considéré comme l'acteur le plus cool de sa génération. Aujourd'hui encore, il reste l'une des icones les plus populaires du cinéma.

Sa performance dans le film est parfaite. Bien que n'étant pas souvent présent à l'image (il passe la moitié du film emprisonné), il crève l'écran à chaque apparition.
Belle gueule, casse cou et charismatique en diable, son personnage de dur à cuire reste certainement ce que l'on apprécie le plus dans tout le film.

Excellent acteur, il est aussi un pilote de moto émérite et il le prouve en réalisant lui même les cascades de la course poursuite finale (l'une des meilleures scènes du film).
Voir l'acteur et non une simple doublure traverser des champs à toute berzingue poursuivi par les SS donne un cachet évident à la crédibilité de la scène.

Etonnament, c'est lorsqu'il est prisonnier entre quatre murs que l'acteur révèle tout son charme attractif.
Si dans un film vous voyez quelqu'un assis dans un coin lancer une balle de baseball contre le mur pour qu'elle lui revienne dans la main, vous pouvez être sûr qu'il s'agit d'un hommage à "la Grande Evasion"...

Hormis la présence de Steve Mc Queen et du reste du casting, le film a plusieurs atouts incontestables dont la photographie et le montage.
Les plans sont éclairés par une lumière chaude qui illumine le visage des acteurs et fait ressortir la beauté des paysages, tandis que les scènes de nuit ont un rendu flou et laiteux qui les rendent presque oniriques.

Le travail effectué sur le montage (nominé à l'oscar) nous offre de belles scènes de tension et de suspense (les scènes dans le tunnel) mais aussi des moments moins dramatiques, agréables et convaincants, qui captivent réellement (la séquence du 4 juillet, les différentes préparations pour l'évasion) et qui créent une vraie complicité entre les personnages et les spectateurs.

Mais que ce serait le film sans la fameuse composition de Elmer Berstein?
Avec Mc Queen, elle est sans conteste le plus grand atout du film.
A la fois solennelle et guillerette, elle transmet littéralement l'âme du film.

La musique est particulièrement obsédante, et si à la fin on a oublié la moitié du film, on se surprend à siffloter gaiment le thème principal.

Bien que l'action se passe durant la seconde guerre mondiale, "la Grande Evasion" n'est pas pour ainsi dire un "film de guerre".

Pas de troufions qui se lancent dans un combat perdu d'avance, pas de murs de briques qui explosent à coups d'obus, pas de tanks, pas de.... bref le film est du genre plutôt calme et les trois quart se déroulent à l'intérieur du camp de prisonniers. On n'a donc pas de contact direct avec le front mais bien évidemment les miradors et les patrouilles allemandes rapellent constamment le contexte de l'histoire.

Pourtant, malgré le sérieux de la situation, le film est joué sur le ton léger de la comédie. On a rarement peur pour les personnages vu que ce qui les attend pour la plupart est un long séjour au cachot.
On est loin des tortures de "Furyo" de Nagisa Oshima pour faire une comparaison.

Et c'est d'autant plus surprenant que la fameuse évasion se révèle si dramatique en fin de compte comparée au reste du film.
Les personnages seront rattrapés par la dure réalité et se rendront compte que les Allemands n'étaient pas aussi idiots qu'ils croyaient.


John Sturges qui avait déjà collaboré avec certains acteurs et le compositeur sur son précédent film : "les 7 Mercenaires" réalise un film à grand spectacle qui comporte son lot de scènes aussi brillantes que rares.

En effet le problème du film c'est que visuellement il est assez plat.
La caméra bouge rarement, les acteurs sont le plus souvent assez statiques et la mise en scène pêche par le manque de rythme.
Si la musique de Berstein ne relevait pas le niveau, on s'endormirait presque.

De même pour la poursuite finale, les plans ont beau être superbes, il ne se passe pas grand chose. Mc Queen se "contente" de rouler vers la caméra ou vers le fond de l'écran. Il n' y a jamais de vrai moment haletant où l'action se surpasse (si l'on oublie le saut à moto).
Les soldats tirent rarement et si c'est le cas c'est souvent dans le décors (sol, troncs d'arbre) ou carrément hors champ.

Au final, je garde une impression mitigée.
Bien sûr certaines scènes sont formidables, bien sûr les acteurs effectuent un travail brillant mais le film ne tient pas sur la longueur.
Les 2h45 sont particulièrement inégales ce qui le rend de temps en temps bien ennuyeux.

Un bon film mais pas le chef d'oeuvre intemporel dont tout le monde parle.

Note : **

Je t'aime à te tuer



Joey et Rosalie Boca, gérants d'une pizzeria, forment un couple apparemment heureux et uni. Mais Joey est un dragueur invétéré. Rosalie ne se rend compte de rien jusqu'au jour où elle prend son mari en flagrant délit de séduction dans une bibliothèque.


Le scénariste/réalisateur Lawrence Kasdan retrouve son acteur fétiche Kevin Kline pour une comédie noire sur l'amour, l'adultère et ses conséquences...meurtrières.

Si la mise en scène du réalisateur n'est pas exceptionnelle, la quasi unité de lieu et la simplicité des plans donne parfois l'impression de regarder une pièce de théâtre plutôt qu'un film.
De ce fait, on profite au maximum du jeu des acteurs.

Si le scénario prend parfois des parcours innatendus, il reste au final assez classique (le film est beaucoup moins trash qu'on pourrait le croire et la morale est sauve) mais ce sont les acteurs qui portent le film sur leurs épaules.

En effet, le gros atout du film, c'est de posséder un casting 3 étoiles!

Kevin Kline est toujours aussi impeccable. Ne perdant jamais une occasion de faire le pitre et de prendre un accent italien à couper au couteau, il fait de son personnage de pizzaiolo infidèle, le frère caché de Otto, le tueur farfelu de « Un poisson nommé Wanda ».

A ses côtés, la charmante Tracey Ullman s'en sort avec les honneurs dans le rôle de la femme trompée, qui veut se débarasser de son mari malgré la flamme de la passion qui brûle encore.

Le jeune mais talentueux River Phoenix est lui aussi épatant. Amoureux transi de la femme de Joey, son personnage se réfugie dans la spiritualité et les sciences occultes.
L'acteur a une vraie présence à l'écran et le décalage entre le sérieux de son personnage et les situations grotesques dans lesquelles il s'embarque sont une source inépuisable d'humour.

La vraie surprise vient du duo de tueurs engagés pour abattre Joey.

Si Keanu Reeves est certainement l'acteur le plus connu du film, c'est bien le plus mauvais aussi. Plus une erreur de casting qu'autre chose, il a néanmoins le mérite de s'être fait la tête de l'emploi...

Quant à William Hurt, habitué à des rôles plus sérieux, il excelle en sosie non officiel du « dude » du film des frères Cohen (« The Big Lebowski »).
Que ce soit dans son attitude ou dans sa façon de parler, Hurt ne force jamais le ton (à l'opposé de Keanu Reeves...) et incarne son personnage tout en nuances, ce qui le rend d'autant plus crédible et par conséquent absolument hilarant.

D'ailleurs, en parlant des frères Cohen, ces deux tueurs complètement allumés sont plus à rapprocher des idiots de « Fargo » que des professionnels de « Pulp Fiction ».

Si le film ne révolutionne pas le genre, on ne peut pas lui reprocher grand chose non plus.
Porté par la musique guillerette de James Horner et mené avec brio par une kyrielle d'acteurs contents d'être là, « Je t'aime à te tuer » ravira les amateurs de comédies loufoques et décalées.

Note : **