dimanche 26 avril 2009

Big Nothing



A l'insu de sa femme policière, un écrivain frustré et au chômage décide de prendre sa revanche sur la vie en s'associant avec un arnaqueur imprévisible et son ambitieuse ex-petite-amie dans un plan de chantage "à toute épreuve".



La comédie « classique » où plusieurs personnes préparent un plan irréprochable pour récupérer une montagne de fric mais où tout dérape.
On pensait le genre usé jusqu'à la moëlle mais « Big Nothing » nous prouve le contraire.

Pour que ce type de film tienne la route il faut impérativement deux choses : un bon casting et un bon scénario.
Assurément, ce film possède les deux!

David Schwimmer, surtout connu pour son rôle dans la série « Friends » joue Charlie, un pauvre écrivain déprimé qui ne supporte plus de faire vivre sa famille avec un salaire minable. Il trouve un travail en tant que conseiller téléphonique. où il fait la connaissance de Gus.
Schwimmer n'est pas très expressif mais il laisse justement les plus grandes crises de nerfs à Simon Pegg qui joue Gus.

Simon Pegg fait partie du célèbre duo responsable des comédies parodiques « Shaun of the Dead » et « Hot Fuzz ». Il est l'un des acteurs comiques les plus importants du moment : il apporte au film toute la frénésie et le dynamisme qui le caractérisent et ses mimiques sont redoutables...

Moins connue mais néanmoins brillante est l'actrice Alice Eve, qui joue la blonde pas si écervelée que ça. Son personnage déjoue tous les stéréotypes et préjugés de ce genre de comédie et se révèle même bien plus futée que ses deux partenaires.


Au niveau du scénario, on a droit à d'excellents dialogues et à toute une série de situations innatendues. Non seulement, le film s'avère plus sombre et violent (allant parfois jusqu'au gore) que ce à quoi on pouvait s'attendre mais les scènes mélangent alègrement l'humour noir à l'absurde le plus total.
On est souvent pris au dépourvu par les retournements de situation les plus invraisemblables et le sadisme assumé de certaines séquences (le meurtre du diabétique).
Le scénario est totalement imprévisible et les faux semblants abondent.
Il faut se méfier des apparences (bien malin celui qui devinera la fin du film!).

Bien plus original que la plupart des comédies de ce type, le scénario fait intervenir pléthore de personnages secondaires, chacun bien loin de la caricature habituelle que l'on retrouve souvent.
Aucun personnage n'est unidimensionnel ; le film offre de remarquables portraits aussi variés que crédibles.


Si la mise en scène est au final assez plate elle parvient à mettre en valeur les situations saugrenues dans lesquelles s'ambarquent le trio infernal : clin d'oeil facile à « Matrix » ou plans divisés comme dans les films de « De Palma », le réalisateur multiplie les références avec enthousiasme.
Quant à la musique, les tubes pop/rock et Ramstein côtoient sans honte des choeurs latins que n'aurait pas renié « Carl Orff ».



Des dialogues décalés comme chez les frères Cohen, une violence extrême rappelant les célèbres « Very Bad Thing » et « Petits meurtres entre amis », des personnages à la fois attachants et antipathiques joués par des acteurs brillants..., le film possède de nombreux atouts qui valent le détour.
Malgré une réalisation assez convenue, « Big Nothing » tord le coup avec virulence aux stéréotypes de la comédie policière et rien que pour ça, le film mérite largement le coup d'oeil.

Note : **

Jeepers Creepers 2



Tous les 23 ans, une créature maléfique surgie des profondeurs de la Terre prend son envol et, durant 23 jours, sème la terreur et la mort. Son nom : le Creeper. Au 22ème jour de ce cycle infernal, le fermier Jack Taggart voit son jeune fils Billy se faire enlever et dévorer par le monstre.
A quelques kilomètres de là, un car scolaire transportant une équipe de basket, ses entraîneurs et ses pom-pom girls, tombe mystérieusement en panne en rase campagne. La nuit approche. Le Creeper alléché fond sur ses jeunes proies. Commence alors un combat désespéré pour la survie...




"Quel dommage!" Voilà ce qu'on se dit en voyant le film.
Si le premier « Jeepers Creepers » fait sans conteste partie des meilleurs films fantastiques de ces 10 dernières années, sa suite n'est qu'un film d'horreur pour ados tout ce qu'il y a de plus banal.


Si le premier se voulait inventif et bénéficiait de personnages charismatiques, celui ci aligne les clichés et ne propose que des stéréotypes vus mille fois à l'écran : dans le premier, on suivait l'histoire de deux personnages à la personnalité soignée alors que cette fois, le film met en scène un bus entier de clones sans saveur.
Le gros inconvénient c'est que s'il est facile de s'identifier à une ou deux personnes, c'est beaucoup plus dur de s'attacher à toute une douzaine.
Au mieux, on aurait pu en apprécier quelques uns parmi la foule mais le film ne prend même pas la peine de présenter les protagonistes. On se contente d'attraper au vol des bribes sommaires de leur tempérament pour parvenir à les distinguer.


Les dialogues étudiés et crédibles du premier opus font place à des séries de phrases grotesques que l'on a déjà du entendre des dizaines de fois et qui multiplient des « fuck » aussi gratuits que dispensables pour tenter de combler les vides dans la narration.
Pur produit pour teenagers mous du bulbe, le film met en scène une équipe de football américain accompagnée par des pom pom girls. Adieu le duo remarquablement travaillé du premier opus, place aux acteurs débutants et aux situations débiles et convenues.

Les mâles laissent plus de place aux démonstrations de virilité dus à un excès de testostèrone qu'à un semblant de raisonnement sensé, quant aux filles elles n'échappent pas non plus à la caricature : la plupart ne font que de la figuration et ce qu'on attend d'elles, à savoir : débiter des idioties sans importance avant de s'enfuir en hurlant.



L'identité du « Creeper » étant révélée dans le premier film, le réalisateur ne s'embête pas à installer une ambiance pesante, qui marchait si bien la première fois.
La créature fait rapidement son apparition et c'est là que le bas blesse : au lieu de dévoiler son apparence petit à petit, le réalisateur la plonge en pleine lumière dès ses premières apparitions.
Très vite, le « Creeper » n'est plus le monstre sanguinaire du premier film mais un simple cascadeur en costume suspendu par des cables, qui essaie tant bien que mal de nous faire peur...

En tant que suite, le film donnait l'occasion à Salva d'approfondir la mythologie de sa créature.
Malheureusement à part lancer des étoiles comme dans « Prédator » et se refaire une santé en absorbant ses victimes (cette fois on le voit à l'écran), rien de nouveau sous le soleil.


Mais ne nous cachons pas, si l'on regarde le film c'est pour espérer voir les personnages mourir de façon la plus atroce possible, non?
Avec une bonne vingtaine de victimes potentielles, l'amateur de gore avait de quoi se réjouir. Malgré tout, la violence du film se réduit à peau de chagrin. Décapitation ou pas, les scènes « choquantes » sont filmées de manière tellement risible qu'il est impossible d'être effrayé.



D'ailleurs en parlant de filmer, qu'est-il arrivé à Victor Salva pour qu'il se renie autant?
Où est passé la mise en scène soignée du premier film, que sont devenus ces effets de surprise brillants qui lui donnaient tout son cachet?
Plus de la moitié du film se déroule dans le bus, un lieu confiné où tout le monde se marche dessus et c'est à qui criera le plus fort pour qu'on l'écoute parler. C'était le moment idéal pour jouer sur la claustrophobie, faire des plans reserrés pour faire ressentir l'étroitesse du bus et créer une atmosphère étouffante.
Mais non, le réalisateur filme de la manière la plus banale possible et n'essaie même pas de se démarquer.

Fini également les sursauts dus aux scènes imprévisibles, ici tout n'est qu'effet facile.
Le son monte soudainement pour essayer de nous impressionner, le chien aboie aux moments propices et à chaque fois qu'un personnage a une réplique « importante », on peut être sûr qu'il est le prochain sur la liste.
Le film multiplie les "sursauts faciles" et s'il y avait un chat dans le bus, on ne serait pas étonné s'il bondissait vers la caméra accompagné d'un son strident...

Même la musique, de Bennet Salvay, est bien inférieure à celle du 1. En écoutant le générique, on s'aperçoit que Bennet a pourtant créé de belles compositions mais pendant le film, leur utilisation est tellement routinière qu'elles en deviennent insignifiantes.



Si le scénario du premier faisait preuve d'inventivité, celui là est l'exemple parfait du « film d'horreur pour les nuls ».
Une route déserte, un bus. Un méchant monstre rode ...PAF! un pneu éclate.
Voilà, le film peut commencer...
Les adultes qui interprètent le chauffeur et les accompagnateurs jouaient assez bien, enfin « bien » c'est un grand mot, mais comparés aux autres acteurs, ils paraissaient plus crédibles.
Problème : ils ne tiennent pas 5 minutes face au « Creeper ».
Nous voilà désormais plongés en compagnie d'un paquet de demeurés balourds et stupides, joués par des photos de mode insipides et le tout pendant plus d'une heure. Il va falloir s'accrocher!

Et ce n'est pas l'intervention de ce père, parti dans une croisade vengeresse contre le mal, qui tient plus du deus ex machina que d'autre chose qui fait remonter le niveau.


Pourtant Salva tourne quasiment avec la même équipe technique du premier « Jeepers Creepers » alors il est dfficile de savoir ce qui a mal tourné. Peut-être que les producteurs ne lui ont pas lâché la bride, peut-être qu'il était tenu de faire le film le plus accessible possible?
Dans tous les cas, on ne remarque plus sa patte que dans de très rares séquences.
L'intervention de Justin Long (l'un des acteurs du premier film) est réellement marquante, quelques cascades de voitures méritent le coup d'oeil et certains plans du « Creeper » sont magnifiques. A ces moments on retrouve le Victor Salva des grands jours!
J'ai même failli mettre * pour la séquence du grappin tant elle est réussie (comparée au reste du film).
Malheureusement ces instants de qualité sont de courte durée et l'ennui reprend vite le dessus.



« Tu sais quand, dans un film d'horreur, les gens se mettent à faire des choses vraiment débiles et qu'on les déteste pour ça? ». Cette réplique tirée du premier film résume parfaitement la situation dans laquelle on se trouve face à ce beau navet.

Une suite qui n'a aucune raison d'être si ce n'est de ramasser le maximum d'argent sur le dos de la franchise. Les amateurs du genre pas trop regardants sur la qualité apprécieront sûrement, pour les autres il ne reste plus qu'à se repasser le 1...
En deux film, Victor Salva a créé et détruit un mythe.

Note : 0

Jeepers Creepers



Les vacances d'été sont enfin arrivées et, comme chaque année, Trish et Darry, deux étudiants, frère et soeur, prennent la route pour rendre visite à leurs parents. Sur le chemin, un routier agressif emboutit l'arrière de leur voiture sans raison apparente.
Quelques kilomètres plus loin, Trish et Darry revoient le même camion, à côté d'une église abandonnée. Ils aperçoivent le conducteur, entièrement vêtu de loques, qui jette un corps dans une canalisation. Malgré les protestations de Trish, Darry veut en avoir le coeur net. Dès que la voie est libre, il va voir et s'engage dans le conduit. Il va y faire une découverte terrifiante...



Après avoir vu « Peaceful Warriors » je me suis enfin décidé à voir les « Jeepers Creepers » du même Victor Salva.

Le film commence de façon très classique : un couple d'adolescents roule sur une route de campagne perdue au milieu de nulle part.
La première bonne surprise c'est qu'ils sont frères et soeurs, on évite donc l'éternel cliché des deux tourteraux qui partent à l'aventure.
La seconde c'est que leur personnalité est particulièrement fouillée. On sent tout de suite une vraie complicité entre eux et ils se révèlent aussi attachants que crédibles.

Le frère Darry est joué par Justin Long qu'on a pu voir (et apprécier) dans « Admis à tout pris », « Dodgeball » ou encore « Die Hard 4 ». Un excellent comédien bien au dessus de la masse qui peuple les films pour ados.
Darry est un simple étudiant et n'a rien du macho sportif et beau gosse habituel pour un premier rôle.

Quant à sa soeur, interprétée par Gina Phillips, elle échappe à l'étiquette « blonde écervelée » pour devenir une jeune adolescente au caractère bien trempé.
Pas de machisme mal placé ici, non seulement elle ne passe pas son temps à pousser des cris stridents face à la caméra mais elle est de surcroît forte et pleine de ressources.

En tant que frère et soeur, ils se chamaillent, se racontent des blagues, prennent soin l'un de l'autre...on est immédiatement convaincu des liens qui les unissent et on s'identifie à eux dès les premières secondes.


En apparence, rien ne distingue le film des autres slasher movies qui peuplent les écrans pourtant on se rend vite compte que l'on n'a pas affaire à un film ordinaire.
Le réalisateur prend le temps d'installer ses personnages dans un suspense implacable avant de distiller des pointes de frayeur quand on s'y attend le moins.
On aime les deux personnages parce qu'ils n'essaient jamais de faire des choses déraisonnées.
Les situations n'en sont que plus convaincantes et c'est justement parce qu'on se dit qu'on se comporterait pareil dans le même cas que l'horreur devient si choquante.


Salva est passé maître dans l'art de nous maintenir sous pression.
Le film assimile les moments d'angoisse à de véritables références cinéphiliques à tel point qu'on ne peut jamais prévoir ni la forme, ni le motif de l'agresseur.
Il commence à leur rentrer dedans avec son camion (« Duel » de Spielberg), puis on découvre qu'il s'agit d'un sadique qui se terre dans un coin abandonné ("Massacre à la Tronçonneuse") et qui se se sert de cadavres pour refaire sa tapisserie (les murs recouverts de corps gluants font penser à « Alien ») .
Par la suite, il s'amuse à trancher les têtes à coup de hache (« Sleepy Hollow » de Burton) avant d'en faire son repas.


On a d'abord le sentiment d'avoir à faire à un fou du volant puis à un serial killer expert en redécoration de bâtiment avant d'opter pour « psychopathe cannibale à tendance nécrophile ».
Et pourtant, on a tort. D'apparence humaine, le « Creeper » est bien plus que ça...


Dans les grandes lignes, le scénario est très classique mais la patte de Salva fait toute la différence.
Non content d'installer une ambiance terrifiante qui nous prend les tripes dès la première confrontation, il construit une mise en scène aux petits oignons surprenante à bien des égards.
La véritable apparence du tueur ne sera dévoilée que dans le dernier quart du film ce qui oblige Salva à le garder dans l'obscurité pour le reste du temps.
Ce qui marchait à merveille pour « Alien » est aussi efficace ici : en ne nous laissant percevoir que le strict nécessaire, Salva nous tient constamment en haleine avec un budget réduit.
Il démontre avec talent qu'une mise en scène appliquée vaut tous les effets spéciaux du monde!


Mais le génie de Salva est de ne pas se reposer sur les acquis et d'innover sans cesse. Ce n'est pas parce qu'on ne voit pas le « Creeper » que l'on n'en prend pas plein les mirettes. Têtes tranchées, coeur arraché, corps cousus ensemble...si le film y va progressif dans l'horreur, une fois que Salva en a décidé, il ne nous lâche plus.

De plus, il joue à merveille sur les effets de surprise. Il évite la facilité et plutôt que de faire claquer les portes pour un rien, il préfère couper le courant pour plonger une pièce dans le noir le plus total.
Il surprend aussi en utilisant la profondeur de champ de façon innatendue.
Au lieu de filmer bêtement les attaques du « Creeper » en une série de plans rapprochés, il le fait intervenir en arrière plan.

Quant à la bande son, elle ne se contente pas de soutenir l'action. Si la musique de Bennet Salvay est assez classique et va crescendo laissant deviner quand le « Creeper » va frapper, les vieilles chansons qui passent à la radio ou sur un tourne disque apportent un côté décalé au film et un humour bienvenu.
Certaines scènes sont d'ailleurs empreintes d'un humour très noir qui ne laisse pas indifférent et c'est une bonne chose qu'en dépit des situations cauchemardesques, le film ne se prenne pas trop au sérieux.


En terme d'innovation, il faut saluer le design du « Creeper ».
Vêtu d'un ample manteau, hache à la main, il rappelle le « marin vengeur » de « Souviens toi l'été dernier ». A ceci près que « Souviens toi » n'est qu'une daube opportuniste surfant sur le succès de « Scream »...
Mais alors que la plupart des serial killers sont d'une lenteur presque inconcevable, le « Creeper » est d'une agilité surprenante malgré sa taille imposante et il redouble de vivacité quand il s'agit de tuer. Il entre ainsi au panthéon des « méchants » du cinéma les plus charismatique du genre.



Salva ne fait pas dans la demi mesure. Une fois le décor posé, le film ne nous laissera pas reprendre notre souffle avant le générique de fin. Le réalisateur laisse au vestiaire stéréotypes, politicalement correct et happy end et le plan final risque de hanter les plus sensibles pendant longtemps...



Avec « Jeepers Creepers », Victor Salva réinvente le fantastique, rien de moins.
Il nous offre un modèle de peur et de sadisme qui va faire date.
Imprévisible, intelligent et innovant à la fois, « Jeepers Creepers » est une vrai claque dans la figure pour tous les amoureux des films d'horreur.

Note : ***

Peaceful Warriors




Le succès sourit à Dan Millman, un athlète talentueux, riche et courtisé par la gente féminine. Mais cette année, le challenge est de taille, Dan compte bien remporter la médaille Olympique. Un jour, il rencontre un étranger à une station service qui dit avoir le pouvoir de le rendre plus fort physiquement. Est-ce réellement une chance pour notre athlète ?


Victor Salva est le réalisateur adulé de « Jeepers Creepers », le film qui a réinventé le genre du fantastique.
Son premier film, « Clownhouse » était assez inégal mais montrait déjà la capacité du cinéaste à créer de belles images.
Il le prouve une fois de plus dans son dernier film, qui multiplie des ralentis magnifiques et soignés.




Le film est basé sur le roman autobiographique de Dan Millman, un athlète confirmé qui rêve de concourir pour le niveau olymique.
Millman est interprété par le jeune Scott Mechlovicz qui se révèle particulièrement convaincant, autant par son jeu d'acteur que par ses prouessses physiques.
A ses côtés, le vétéran du cinéma Nick Nolte joue un pompiste plutôt mystérieux qui va lui enseigner « la voie du guerrier ». Qui est-il vraiment?
Nous ne le saurons jamais mais cet homme va changer la vie de Millman.

La plus grande partie du film se compose essentiellement des face à face entre les deux acteurs. L'alchimie entre eux prend tout de suite et s'il n'ont rien en commun, les caractères opposés de leurs personnages les rend complémentaires : Dan est un jeune fonceur, fougeux et impatient (il aime l'alcool, la vitesse et les jolies filles) alors que Nolte joue le vieux sage taciturne qui en sait bien plus qu'il ne le laisse entendre.


« Peaceful Warriors » est autant l'histoire vraie d'un étudiant qui réalise ses rêves qu'une fable sur la vie et le dépassement de soi.
Mais loin d'être banale, la mise en scène de Salva emprunte autant au fantastique (le dédoublement de personnalité, les séquences oniriques et les événements inexpliqués) qu'aux films d'arts martiaux.
L'excellente musique de Bennet Salvay tend d'ailleurs vers cette seconde catégorie en imposant à la fois un thème paisible et serein qui illustre la concentration des grands maîtres martiaux et l'énergie physique des disciplines de la gymnastique.


Malgré ses qualités indéniables, le film aurait gagné à être un peu moins long.
Si la première partie regorge de moments passionnants et installe une tension captivante, la seconde se noie parfois dans des dialogues philosophiques de bas étage et se fait un peu longuette.
Heureusement, la fin rattrape le niveau et la musique apporte un second souffle bienvenu lors de la séquence finale.


Un beau film porté par une mise en scène inspirée et une musique grandiose mais qui souffre de quelques passages à vide. Une belle occasion de découvrir le talent de Victor Salva.

Note : **

vendredi 10 avril 2009

LA Confidential




Dans un Los Angeles des années 50, trois flics s'associent, bon gré mal gré, pour une enquête périlleuse...


Tout débute par un prologue où une voix off nous présente la ville de Los Angeles.
Hollywood, les stars, les paillettes, la belle vie...les images sont plus stéréotypées les unes que les autres.
On rie sous cape face à ce débordement de guimauve et de clichés sur le rêve américain quand la voix off se met à faire de même. Cette voix est en effet non pas celle d'un guide touristique mais celle du rédacteur d'un journal à scandale qui se nourrit d' histoires croustillantes et traque les stars de l'écran aux moeurs douteuses.
La réalité ne semble pas ce qu'elle semble être...bienvenue à Los Angeles.

Derrière son image de rêve, se cache en fait un monde trouble où règnent le crime organisé, la violence policière, la corruption et les trafics en tous genres.


Le film est adapté d'un roman de James Ellroy, l'un des auteurs de romans policiers les plus célèbres du cinéma. Ont été adaptés, entre autres, ses romans "Cop" (avec James Wood) et "le Dalhia Noir", deux polars à l'intrigue sombre, dure et tortueuse. Ellroy ne ménage ni ses personnages, ni ses lecteurs et on le ressent à l'écran.
Le scénario, qui mèle avec talent personnages torturés, rebondissements dramatiques et scènes d'action efficaces, réussit sans mal à nous tenir en haleine (oscar meilleur scénario adapté).


Le film regorge de personnages importants. Flic honnête ou corruptible, grand ponte qui tire les ficelles, ou simples seconds couteaux, chacun à sa part à jouer et tout le monde finira par se croiser à un moment ou à un autre.
Pour maintenir l'attention et l'intérêt donnés à ces personnages, il fallait des acteurs dignes de ce nom pour les incarner. Mais pas non plus des superstars car il faut aussi pouvoir surprendre le public. Avec des acteurs trop connus, on s'intéresserait plus à comment ils jouent les personnages plutôt qu'aux personnages eux mêmes.
Et laissez moi vous dire qu'en prenant son temps pour dégoter des acteurs crédibles sans être trop connus, le réalisateur a réuni un casting trois étoiles!

A commencer par Russel Crowe, alias Bud White.
En 97 Crowe n'est pas encore Mister Gladiator ; il lui reste à prouver qu'il va le devenir.
Repéré par le réalisateur dans un rôle de nazi, il est superbe dans la peau d'un malabar brutal et violent mais qui refuse que l'on fasse du mal à la gent féminine.
Il ne lèverait jamais la main sur une femme mais n'hésite pas à trouer ses semblables et à fracasser le mobilier pour le bien de la justice. Un personnage antipathique qui pourtant se révèle attachant, à montrer ses faiblesses.

Ensuite, il y a Guy Pearce. Un jeune acteur méconnu mais excellent.
Explosif et farfelu dans "Priscilla folle du désert", énigmatique dans "Memento", ce gars là peut tout jouer. Ici, il incarne l'officier Exley, le blanc bec de service qui ne recule devant rien pour monter en grade.
Haï par ses collègues, il va vite se rendre compte que sa carrière ne fera pas de lui un homme intègre.

Le troisième larron c'est l'inspecteur Jack Vincennes. Corrompu jusqu' à la moelle, il n'hésite pas à jouer de ses relations et de son charme ravageur pour arriver à ses fins. Il fallait une vraie présence pour interpréter son personnage et c'est Kevin Spacey qui s'y colle.
Lui, par contre, était déjà connu (oscar second rôle pour "Usual Suspects") mais il n'en reste pas moins un acteur incroyable. Ironique à souhait, toujours un sourire au coin des lèvres, Don Juan à ses heures, il se prend vraiment pour une vedette du cinéma (ce qu'il est, après tout...).

On retrouve également James Cromwell (surtout connu pour son rôle dans "Babe" pour lequel il a été nominé à l'oscar) et le toujours impeccable Danny deVito.

Mais aussi étonnant que ce soit, parmi tous ces mâles, c'est la seule femme du film qui remporte une statuette (meilleur second rôle).
Sosie de l'actrice Véronica Lake dans le film, Kim Basinger minaude et roucoule comme elle sait si bien le faire ("Batman", "J'ai épousé un E.T."..).
Physiquement la transformance est impressionnante et les scènes entre elle et Russel Crowe possèdent certaines des meilleures répliques du film :
- You say « fuck » a lot
- You fuck for money

Une fois réunis dans le même plan, les deux comédiens font littéralement monter la tension d'un cran...


Le réalisateur, Curtis Hanson ayant eu la bonne idée d'ancrer son film dans une réalité palpable, "LA Confidential" tient parfaitement la route.

Visuellement, le film n'est pas un hommage aux films noirs des années 50/60.
Le responsable de la photographie, Dante Spinotti, évite tout jeu impressioniste sur les ombres et enveloppe le film dans une lumière réaliste, presque quotidienne.
On reconnaît parfois son travail sur les films de Michael Mann ("Heat" et "le dernier des Mohicans") lorsqu'il se met à utiliser des éclairages bleutés assez stylisés mais la plupart du temps la lumière reste très sobre.

Les décorateurs font de même. Hanson veut en effet recréer les années 50 sans que l'on se rende compte qu'il s'agisse des années 50. En d'autres termes, il ne faut pas que le public s'intéresse trop aux voitures, aux costumes d'époque et autres décors bariolés propre aux fifties.
Seul le personnage de Kim Basinger renvoie directement à cette époque...
Hanson parvient à donner l'impression que le film se passe à une époque révolue (par les vêtements, les coiffures et le travail sur la lumière) tout en lui donnant un aspect réaliste voire contemporain.

Musicalement c'est la même chose.
A la fois glauque et entrainante, la BO du film rappelle les bals de l'époque où les trompettes menaient la danse mais elle peut aussi se montrer effrayante quand l'action le demande (vibrations des cordes à l'extrême, effet garanti!).
N'oublions pas que Jerry Goldsmith a composé pour "Alien" et "Basic Instinct" : question ambiance à faire sursauter, il s'y connait...
La musique est rarement utilisée dans le film (Hanson privilégie les tubes de l'époque) mais quand elle intervient, elle rajoute énormément au suspense.



En dehors de ses deux oscars, "LA Confidential" a été nominé pour : meilleur réalisateur, meilleure musique, meilleur son, meilleur montage, meilleure photographie, meilleurs décors et meilleur film.
Encensé par la critique, il s'inscrit dans la tradition des polars purs et durs.

Note : ***

Ponyo sur la falaise



Une petite princesse poisson rouge appelée Ponyo veut désespérément devenir humaine. Dans sa quête, elle devient amie d'un garçon de cinq ans, Sosuke.



Si chaque film de Hayao Miyazaki est un événement, celui là l'est d'autant plus car après avoir annoncé, à la grande deception de nombreux fans, qu'il arrêtait définitivement le cinéma, le maître revient sur sa parole, et sur les écrans par la même occasion.

Et c'est vrai qu'il nous manquait tout de même.
Après un coup d'essai, dans l'eau, du fiston (Goro Miyazaki ; « Les contes de Terremer ») pour reprendre le flambeau, on ressentait un vrai manque chez le studio Ghibli.
Mais que cela ne tienne, l'un des plus grands génies de l'animation est enfin de retour!

Pourtant, il fallait bien un projet de grande envergure pour que Miyazaki décide de refaire surface.
Surnommé à tort, le Walt Disney japonais, il risque bien de s'attirer les foudres des Disneyiens fanatiques qui verront en « Ponyo sur la Falaise », une adaptation éhontée de « la Petite Sirène » : une histoire d'amour entre un jeune garçon et une fille de l'eau qui rêve de devenir humaine.

Néanmoins, la comparaison s'arrête là. Si Miyazaki s'inspire effectivement de « La Petite Sirène », c'est moins du dessin animé que du conte originel d'Andersen, qu'il transpose dans le Japon d'aujourd'hui.


Fasciné par la mer, Miyazaki en profite pour donner vie à l'une des faunes aquatiques les plus éblouissantes jamais vues dans un film d'animation. Bien loin de l'anthropomorphisme du « Monde de Némo », auquel on peut le rapprocher, le monde marin de Ponyo est constitué avant tout de créatures réelles et réalistes.
Mais à celles là s'ajoutent des êtres originaux et insolites, véritables représentants du folklore japonais, dont des vagues de poisson (au sens propre !), une déesse marine à la beauté irréelle, et bien entendu la Ponyo du titre.


En parlant de Ponyo, a t-on déjà vu une bestiole aussi craquante? Croisement improbable entre un poisson rouge et un Totoro des mers, Ponyo est absolument adorable !
Miyazaki le sait et n'hésite pas à en rajouter dans le kawaï à grands coups de mimiques angéliques et d'énormes sourires malicieux...
D'ailleurs quand on voit l'apparence de Ponyo, on est certain d'une chose : le film est destiné en priorité aux enfants.
Ainsi, dans son ambiance, « Ponyo sur la Falaise » se veut plus proche de « Mon voisin Totoro » que de « Princesse Mononoke » ou « Porco Rosso ».
Pour autant, les connaisseurs savent que chez Miyazaki, « enfant » n'est jamais synonyme d' « idiot »,et en ce sens le film s'adresse tout aussi bien aux adultes.


Les enfants seront émerveillés par l'univers enchanteur de Ponyo, apprécieront l'humour et la qualité du dessin et se prendront d'affection pour des personnages terriblement attachants.
Quant aux plus grands...eh bien, ce sera la même chose.
En réalité le film ne touchera peut être pas tout le monde de la même façon car il ne s'adresse pas réellement à nous, adultes, mais bien à l'enfant qui sommeille en nous et qui refuse de grandir.

Le classicisme du scénario peut surprendre d'autant que la plupart des scènes ne font que montrer les différentes attitudes de Ponyo face au monde des hommes. Et les choses les plus simples sont souvent les meilleures : elle découvre le plaisir de boire du lait chaud, de préparer des nouilles, d'allumer une bougie ou simplement de courir à droite à gauche.
Des actes qui nous paraissent évidents mais qui ont une grande importance pour quelqu'un qui vient de les apprendre.

Miyazaki fait ainsi le rapprochement entre Ponyo qui découvre l'utilisation de ses jambes et ces vieilles dames qui aimeraient retrouver l'usage des leurs.
De même, lorsque leur village disparaît sous les flots, la population ne cède pas à l'angoisse et aux lamentations mais s'organise pour s'aider mutuellement.
Ainsi, c'est avec un étonnement certain qu'on les voit débarquer, tout guillerets, dans un défilé de bateaux dignes d'une fête nationale...

Dans d'autres mains, le film serait naïf voire grotesque et pourrait même frôler le mauvais goût (on ne rigole pas avec les inondations en ce moment...). Mais pas avec Miyazaki : ces séquences de découverte possèdent autant d'importance pour les personages du film que pour les spectateurs, qui sont alors invités à regarder le monde avec un regard nouveau, un regard d'enfant...

Ainsi, il est nécessaire de faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit pour apprécier le film à sa juste valeur et de ne pas se montrer trop exigent.
Mais après tout, comment rester insensible face au trait sans faille de Miyazaki, qui sait donner à ses personnages à la fois du charme et un côté loufoque complètement tordant (bouches démesurées, yeux globuleux, démarche aléatoire...) et à ces couleurs éclantantes qui rappellent les estampes japonaises ?


Bien qu' absent des écrans depuis un bon moment déjà, Miyazaki nous prouve qu'il n'a rien perdu de sa superbe. Sa mise en scène est un ravissement de tous les instants. Aux couleurs épurées de la surface, il oppose un feu d'artifice visuel pour représenter son monde marin.
Que ce soit lors des scènes sous marines, des moments entre Ponyo et Sosuke, ou Ponyo et sa mère ou encore des rares scènes d'action, Miyazaki parvient à saisir l'équilibre parfait entre poésie, fantastique et intimité.

Quoi qu'il en soit, on n'est pas dépaysé par rapport au reste de sa filmographie. « Ponyo sur la Falaise » comporte en effet les principaux thèmes, chers au réalisateur : le regard sur l'écologie (la mer jonchée de détritus), l'histoire d'amour entre un humain et un être appartenant à un autre monde, l'équilibre entre les humains et les forces de la nature (les vagues rappellent la fin de « Princesse Mononoke »)...
Quant à ses personnages, ce sont les mêmes archétypes qu'il réutilise à sa guise : les retraités symbolisent la sagesse, Ponyo et Sosuke peuvent se comparer au couple du « Château dans le ciel », la mère de Sosuke est une femme forte et indépendante (comme dans tous ses films), enfin le père de Ponyo et ses cernes grosses comme des valises sortent tout droit du « Château Ambulant »...


Mais que serait un film de Miyazaki sans la participation de Joe Hisaishi ? Compositeur attitré de Miyazaki, Hisaishi est à ses films ce que Morricone est à ceux de Leone : une évidence !
L'un ne va pas sans l'autre et vice-versa. Avec eux, on ne sait jamais si c'est la musique qui s'adapte aux images ou bien le contraire tant la symbiose entre elles touche au divin. Une fois encore Hisaishi nous livre une partition exemplaire qui magnifie le dessin grandiose de Miyazaki.
Le prologue, tout en musique, est d'ailleurs réminiscent des meilleurs moments du « Fantasia », le fameux opéra animé de Disney.



Un grand moment de cinéma, une vraie cure de jouvence, 1h30 de romantisme fantastique et de poésie émouvante jusqu'à ce que la fin, abrupte, tombe et nous rappelle que non seulement le scénario était classique mais qu'en réalité il ne s'est pas passé grand chose comparé à l'envergure de l'histoire elle même (il paraît qu'on a frôlé la fin du monde. Pourquoi? Comment?) mais qu'en plus de nombreux éléments demeurent dans l'ombre, à jamais inexpliqués...


« Ponyo sur la Falaise » est le grand retour tant attendu de Hayao Miyazaki au cinéma. Une histoire passionante et universelle, des images et une mise en scène admirables et paradoxalement assez sobres, une musique magnifique, des personnages attachants et surtout la bouille impayable de Ponyo font de ce film un dessin animé superbe qui s'adresse, quoi qu'on en dise, à tous les âges et compensent aisément un scénario un peu trop proche du gruyère.
Si Miyazaki reste l'un des plus grands metteurs en scène de l'animation japonaise, elle est déjà loin l'époque des Totoros...

Note : ***

Des serpents dans l'avion




À Hawaï, le jeune Sean Jones a assisté au meurtre d'un homme, assassiné par le gangster Edward Kim. Poursuivi par ses hommes, Sean se doit de se faire protéger par l'agent du FBI Neville Flynn. Il doit retourner sur le continent américain pour témoigner contre Kim, et ils prennent l'avion en première classe. Mais Kim, voulant se débarrasser de Jones, fait embarquer dans la soute à bagages une caisse remplie de serpents venimeux dont la rage sera stimulée par les phéromones contenues dans les colliers de fleurs hawaiiens. Après l'ouverture programmée de la caisse en plein vol, les serpents vont semer la mort et la terreur dans l'avion survolant l'océan...




C'est étonnant comment certains films voient le jour. Autrefois certains scénaristes se penchaient sur un script pendant plusieurs mois, voire plusieurs années avant de le présenter.
Aujourd'hui il suffit de poster un sujet sur le net et de laisser faire le temps.

En proposant une idée de serpents venimeux envahissant un avion, les scénaristes ont entraîné un véritable buzz de la part des internautes. L'idée est tellement idiote qu'elle en devient prometteuse.
On pense rapidement à créer un hommage aux vieilles séries B et tout le monde soumet ses propres idées.
Et les scénaristes de récupérer les meilleures pour tenter de mettre en scène le film le plus aguicheur pour le public.

Voilà l'histoire extraordinaire de « Des serpents dans l'avion »...

Le film sera donc une série B assumée avec scénario timbre-poste, personnages volontairement décalés et action à gogo pour un max de plaisir. Une recette qui marche!

Malgré l'idée de départ saugrenue, les producteurs n'hésitent pas longtemps pour donner le feu vert.
Et encore plus impressionnant, ils ne regardent même pas à la dépense, persuadés qu'avec le buzz, le film est un carton annoncé.

On trouve donc David R. Ellis derrière la caméra (« Destination Finale 2 »), Trevor Rabin (« Torque », « Armageddon », « Bad Boys 2 ») aux claviers (à la musique, quoi) et le toujours aussi chauve Samuel L Jackson en déjeuner potentiel pour reptiles affamés. Le Jackson il s'est déjà fritté avec des dinosaures et des droïdes de combat, alors des serpents, pensez! Même pas peur!
Ca nous promet du film d'action bien crétin mais bien jouissif.


Alors le succès est-il au rendez vous?

Oui...et non.

Oui parce que les personnages sont effectivement crétins, oui parce que les serpents sont visuellement convaincants (pour des images de synthèse), oui parce que Trevor Rabin fait pêter les watts, oui parce qu'on a sa dose d'action et de frissons, oui parce que la mise en scène est parfois bien inspirée et oui parce que Samuel L. Jackson, na.

Le film assume son script minimaliste et le côté série B est loin d'être désagréable. La référence à « Gremlins » (le serpent dans le micro-onde) est sympa et ENFIN on se débarasse du chien!
Un bon point pour le scénario parce que la scène est vraiment drôle pour le coup.


Mais. Parce que il ya toujours un « mais ».

Mais si les personnages sont effectivement crétins, ils n'en sont pas moins assez lourdaux. Ce qu'on aime dans les séries B c'est le côté décomplexé et loufoque des personnages. Ici les acteurs sont fades, voire inexistants pour la plupart, Samuel Jackson excepté.

Les stéréotypes abondent (la blonde avec son chien, la star qui se la pête, le grincheux, les gosses, les hotesses lubriques et évidemment le beau gosse qui peut pas rester en place mais qui sauve tout le monde à la fin) mais le film se contente de les mettre en scène de façon très banale. On a rarement cet éclair de génie qui fait qu'on aime tel ou tel personnage : quand ils meurent, on se dit juste « un de moins »...
Et puis les dialogues série B c'est censé être marrant mais là ça vole assez bas. Heureusement il y a Jackson et son volontairement exagéré « I have had it of these motherfucking snakes on this motherfucking plane! ».



Ensuite les serpents sont assez impressionnants mais la mise en scène les met rarement en valeur.
En général ils bondissent sur la victime et sortent du cadre en sifflant. Voilà. Deux, trois fois ça va mais à force ça devient répétitif. Il ya bien quelques bonnes idées comme la vision subjective « je suis un serpent » qui rappelle « Predator » mais dans l'ensemble, la réalisation fait dans le classique.

La mise en scène est parfois bien inspirée comme dit précédemment (notamment la scène où le big serpent brise la glace) mais malgré tous ces serpents dans un espace aussi réduit, le réalisateur n'arrive jamais à rendre l'impression de claustrophobie. Un comble.

Non le vrai problème du film c'est qu'on ne sait jamais dans quel sens du poil il faut le prendre.
On pensait rire un bon coup mais il s'avère que ce n'est pas le cas.
Peut être que je n'ai pas la mentalité qui va avec le style du film mais j'avoue que les boursoufflements et autres gonflements de veines m'ont paru peu ragoûtantes.
Le film ne lésine pas sur les effets choc et se veut bien plus violent qu'il ne laisse croire.
En plus, la plupart des passagers meurent sans que la mise en scène en radoucisse l'effet par l'utilisation du second degré. C'est cru, horrible et même parfois terrifiant.

En soi ce n'est pas un défaut et ça prouve que le metteur en scène sait y faire mais alors qu'on pouvait rigoler de l'humour très noir de « Destination Finale 2 », cette fois c'est plus difficile.
Pour une série B c'est dommage.

Quoi qu'il en soit les blagues les plus courtes sont les meilleures et même 1h40 c'est long quand il s'agit de faire tenir une ligne de scénario.
Comme tout bon film américain qui se respecte, le film ne commence réellement qu'au bout d'une demi heure. Il reste donc un peu plus d'une heure aux serpents pour nous en mettre plein la vue. Une heure ça va vite et pourtant on a parfois le temps le trouver le film long.

Et malgré toutes les bonnes idées potentielles, la fin nous fait le coup des grosses ficelles hollywoodiennes avec un beau coup de pub pour Playstation au passage...


Pour une simple idée lancée en l'air, « Des serpents dans l'avion » retombe plutôt bien sur ses pieds.
Malheureusement il navigue entre deux eaux : trop flippant pour être une série B pour s'amuser et trop niais pour qu'on s'intéresse aux personnages ou à l'histoire.
Mais dans tous les cas, il reste un bon petit film qui se laisse regarder sans broncher.
Ceux qui ont « Anaconda » en horreur risquent bien de se réconcilier avec les reptiles venimeux au cinéma.

Note : **

The King of New York





Un homme sort de prison. Pas n'importe quel homme. C'est Frank White, le plus grand seigneur du crime de New York. Mais l'impitoyable Frank White rêve aussi de construire un hôpital pour les plus démunis. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde, y compris de flics prêts à tous les coups bas pour détruire son empire.



Ce qui frappe le plus dans ce film c'est avant tout la qualité de son casting.
Pas une fausse note à l'horizon et l'occasion de retrouver une floppée d'acteurs géniaux dont le toujours formidable Christopher Walken en tête d'affiche. Durant sa longue carrière, l'acteur a souvent été cantonné à des rôles assez particuliers. Entre le suicidaire de "Voyage au bout de l'enfer", le mafiosi de "True Romance" ou encore le tueur sanguinaire de "Sleepy Hollow" ses personnages sont paradoxalement aussi redoutables qu'attachants.

Attachants parce que Walken possède la faculté surprenante de s'approprier n'importe quel rôle et d'en faire un personnage que l'on admire.
C'est peut-être cette façon de passer de sa voix grave naturelle à une voix plus aigüe, limite féminine, quand il exprime sa surprise ou alors c'est son sourire désarmant qui lui donne toujours cette impression de s'amuser quelque soit la situation...

Quoi qu'il en soit, sa performance de caïd dans le film est irrésistible et accroche sans mal le spectateur dès les premières minutes.

A ses côtés on retrouve Laurence Fishburne (devenu une star grâce à son rôle de mentor dans "Matrix") qui incarne une racaille de la pire espèce.
A l'opposé totale du calme qui caractérisait son personnage de Morphéus, il pête littéralement les plombs dans ce film. On a l'impression qu'il est constamment défoncé à l'acide et sa performance n'en est que plus jouissive!

Avec Walken, il forment un duo de tête épatant que l'on est pas près d"oublier.
Comparé à d'autres oeuvres captivantes sur les parrains de la drogue, leurs personnages font presque office de clowns.
Si Tony Montana (Scarface) ou "Michael Corleone" ("le Parrain") imposaient à Al Pacino de garder son sang froid quoi qu'il arrive pour imposer le respect, lors de leurs retrouvailles Walken et Fishburne se mettent carrément à danser avant de se sauter dans les bras.

Je ne sais pas s'il régnait une bonne ambiance sur le plateau de tournage mais à l'écran les acteurs donnent le sentiment de vraiment bien s'amuser.


Le reste du casting repose ensuite essentiellement sur David Caruso (le roux des "Experts"), Steve Buscemi et Wesley Snipes.
Leurs présence respective à l'écran est plus ou moins importante mais il n'empêche qu'ils ajoutent de l'intérêt au film.



Abel Ferrara ou le cinéaste de la violence.

Dans la lignée des films de De Palma ou de Coppola, Ferrara dépeint une descente aux enfers qui s'achèvera dans un bain de sang.
Frank White veut désormais utiliser sa notoriété et son argent pour s'occuper des populations défavorisées mais pour cela il doit mettre la main sur la ville.
Malgré ses bonnes intentions, il va se frotter au refus des dealers l'accusant de profiter d'affaires interraciales. Quant aux flics, ils voient en lui un tyran favorisé par le système qui élimine ses ennemis sans concession.

White est donc condamné dès le départ et sa redemption n'empêchera pas le sang de couler. On n'échappe pas à ce qu'on est...

Contrairement aux réalisateurs cités plus haut, Ferrara possède un style visuel plus marqué et ses fusillades empruntent autant au lyrisme de John Woo qu' à l'esthétique de Michael Mann.
Les truands, un flingue dans chaque main, s'explosent les uns les autres dans des ralentis sublimes et le sang éclabousse les murs à chaque impact comme chez Woo. Mais contrairement au cinéaste Hong Kongais, les couleurs saturées (un bleu profond très marqué lors des séquences de nuit) plongent le spectateur dans un étrange malaise et font ressortir le réalisme choquant des scènes d'action.


Techniquement, le film est superbe.
Le réalisateur s'autorise des travellings en vue subjective (on est censé voir à travers les yeux du personnage) avant de faire entrer l'acteur dans le cadre, ce qui apporte un sentiment d'insécurité bienvenu : on ne sait jamais à quoi s'attendre même dans les passages les plus calmes. Cette insécurité se ressent à travers la multiplication des gros plans sur les visages, ce qui donne plus d'emphase aux personnages mais qui empêche surtout de voir ce qui se passe en arrière plan.

De plus lorsqu'il s'agit de faire intervenir la suspense, Ferrara s'en sort avec talent. La scène finale dans le métro est d'ailleurs un grand moment de tension à l'issue totalement incertaine.

L'univers des films de Ferrara est en général empreint d'une noirceur implacable et celui ci n'échappe pas à la règle. Le film se déroule soit dans des quartiers huppés soit dans des ruelles sordides et des bars crasseux mais la personnalité de chacun ne reflète en rien leur appartenance sociale.
Flic ou voyou, tout le monde est une ordure de première catégorie qui ne recule devant rien pour assouvir sa loi.

Au final, on est en droit de se poser la question : "qui est le gentil, qui est le méchant?".
Le film présente en effet un parrain de la drogue pour personnage principal et les flics, censés faire respecter la loi, fonctionnent autant sur le chantage et la violence gratuite que ceux qui se trouvent de l'autre côté de la barrière.


Malgré ses faiblesses scénaristiques (certains personnages sont laissés en retrait ce qui diminue l'impact de certaines séquences et toutes les questions ne sont pas résolues à la fin du film), "The King of New York" reste un film impressionnant.
Les dialogues sont remarquables et apportent beaucoup à l'excentricité des personnages, quant à l'ultraviolence controversée du film elle est inhérente à l'univers sombre et tragique que dépeint le réalisateur.

Au fil du temps, le film a acquéri son label de culte et reste l'un des meilleurs films de gangsters des années 90.

Note : ***

vendredi 3 avril 2009

Macadam Cowboy



Joe Buck est un Texan qui monte à New York pour y tester ses charmes de gigolo. Il perd rapidement ses illusions et, sans un sou, fait la connaissance de Ratso Rizzo, un être maladif et lui aussi complètement démuni. Ils vont partager leur sort misérable dans les bas-fonds new-yorkais.




"Macadam Cowboy" c'est avant tout deux personnages inoubliables et deux acteurs au sommet de leur talent.

Joe Buck c'est John Voight.
Sa performance de beau cow boy texan, naïf et charmant, est absolument impeccable.
Joe n'est pas un gigolo comme on se les imagine. S'il est fier de son corps il n'en reste pas moins une personne aussi gentille que timide.
Il a beau savoir ce qu'il veut, tout le monde profite de lui, de sa crédulité et de son innocence.

Son costume et son attitude font partie de la personnalité qu'il s'est créée ("je ne suis pas un vrai cowboy mais je suis un sacré étalon!").
Voight en profite pour prendre un accent texan incompréhensible qui va comme un gant à sa panoplie de cowboy.

Le problème c'est que dans un New York gris et froid, il passe plus pour un énergumène qu'un type qui a la classe.
Il est bien trop sensible pour survivre dans la jungle urbaine, ça se lit sur son visage.
Convaincu qu'il peut sauver à lui seul les femmes seules en manque d'amour, il ira de désillusion en désillusion, ne rencontrant que des personnes aussi seules et paumées que lui.

Le personnage est beaucoup plus complexe qu'il en a l'air.
On en sait peu sur son passé et les souvenirs qui défilent dans sa tête durant certaines scènes peuvent être interprétées de nombreuses façons.

Quoi qu'il en soit, John Voight y tient le rôle de sa vie!


Le second personnage important du film c'est Ratzo Rizzo joué par Dustin Hoffman.
A l'époque l'acteur vient juste de recevoir une nomination à l'oscar pour "le Lauréat" où il y jouait un garçon modèle. Les producteurs ne voulant pas de lui pour interpréter Rizzo, il leur donne rendez vous, se déguise en clochard et leur demande de l'argent.
Il parvient à être si crédible qu'ils ne réalisent même pas que le clochard est Hoffman : il obtient donc le rôle.


Sa performance en tant que Rizzo est incroyable. Pauvre infirme sans le sou mais roi de la combine et de l'arnaque, il traîne sa petite carcasse malingre dans un trou à rat miteux.
Avec son éternel mégot au bec et les cheveux noirs graisseux, il est le parfait contraire de Joe. Et il est de plus malade comme un chien.

Dustin Hoffman reste très sobre dans son interprétation, tant et si bien qu'on finit par ne plus voir l'acteur derrière le personnage.
On grelotte avec lui quand il a froid et chaque manifestation de sa toux nous fend littéralement le coeur.
L'acteur est tellement convaincant dans le rôle qu'il se bâtira une réputation de star spécialisée dans les "anti-héros", qu'il confirmera avec "Chiens de Paille" et "Rain Man".

Les deux acteurs recevront chacun une nomination à l'oscar pour leur rôle respectif.



En adaptant le roman de James Leo Herlihy, le réalisateur John Schlesinger s'attendait forcément à déclencher la polémique.
Comme tout le monde Joe Buck rêve de faire fortune par ses propres moyens : c'est le "Rêve Américain".
Sauf que son idée à lui c'est de se faire payer par des femmes pour coucher avec elles. La prostitution étant déjà à la base un sujet tabou, imaginez le scandale provoqué par un film traitant de la prostitution masculine!
Sans compter les allusions à l'homosexualité et au viol que l'on trouve tout au long du film.

"Macadam Cowboy" avait donc tout pour s'attirer les foudres des puritains.


Malgré le sujet particulièrement périlleux, Schlesinger donne naissance à l'un des plus gros succès du box office, l'année de sa sortie, et le film reçoit 3 oscars mérités : meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté et meilleur film.

Il est d'ailleurs le premier film classé X (pour l'époque) à reçevoir cette dernière récompense.

Il y a bien quelques scènes de nudité dans "Macadam Cowboy" mais ne nous cachons pas, si les censeurs de l'Amérique bien pensante se sont attaqués au film c'est avant tout pour le traitement réservé aux "valeurs américaines".
Si l'histoire du film traite surtout de l'amitié entre deux asociaux rejetés par le reste du monde, les thèmes abordés sont nombreux et pour la plupart sujets à scandale.

Cependant au lieu de nous perdre dans des débats philosophiques de propagande ou des discours moralisateurs, le réalisateur les aborde de manière à la fois discrète et cohérente.
Cohérente car aucun élément n'empiète sur un autre et ne tire la couverture à lui, ils ne semblent pas non plus plaqués artificiellement.
Et discrète parce que la caméra à la bonne idée de s'effacer derrière la performance des comédiens : pas de grands travellings ou de gros plans mal choisis durant les scènes de dialogue. Tout n'est que souplesse et légèreté de la part du réalisateur.

Tout le contraire des scènes oniriques ou celles qui se déroulent pendant les soirées psychédéliques où l'abus de drogue n'est qu'une formalité.
Cette fois le montage devient épileptique et des images sans queue ni tête se mettent à défiler devant nos yeux.
Séquences noir et blanc et hallucinations surréalistes, rien n'est trop fort pour exprimer le ressenti des personnages à ces moments là.
Les années 60 voient la naissance du mouvement hippie aux Etats Unis et de nombreux films de cette époque contiennent ce genre de séquence (dont le fameux "Easy Rider").

Mais "Macadam Cowboy" c'est aussi une remarquable bande-son, dont le célèbre "Everybody's Talkin'", chanté par Harry Nilsson, qui fut un énorme hit à la sortie du film.


Osé, provocateur et dérangeant, "Macadam Cowboy" n'en est pas moins un film aussi sombre que fascinant. Il met en scène un duo d'acteurs étonnants et fabuleux et fait sans conteste partie des plus beaux films américains des années 60/70.
Plus de trente ans après sa sortie, il conserve encore toute sa force et son émotion.

Note : ****

A nymphoid barbarian in dinosaur hell




Dans un monde apocalyptique, la nature a repris ses droits. Les rares survivants ne peuvent compter que sur eux mêmes et doivent faire face aux créatures mutantes engendrées par les radiations.




Une superproduction bourrée d'effets spéciaux dernier cri qui nous entraîne dans un monde peuplé de créatures maléfiques où chaque faux pas est synonyme de danger mortel....Nan, je déconne!

Comme son nom le laisse entendre, le film est une production Z assumée que le réalisateur a du tourner dans la forêt derrière chez lui.

Une série Z n'est pas forcément synonyme de mauvais film.
D'ailleurs des grands réalisateurs viennent du Z (Peter Jackson et Sam Raimi, pour ne citer qu'eux) mais tout le monde n'a pas le même talent.

Le genre bénéficie généralement d'un budget ridicule et d'un scénario prétexte à tous les débordements de gore et d'érotisme gratuit, ce qui engendre parfois de grosses crises de rire de la part du spectateur averti.

Le titre aguicheur laisser présager de bonnes tranches de rigolade mais il n'en est rien.
La barbare nymphomane du titre est plus que sage et se contente de courir ("trottiner" serait un terme plus approprié) partout en sous vêtements, quand à « l'enfer des dinosaures » il est majestueusement représenté par des comédiens maquillés et habillés avec des sacs de patates cousus entre eux et des monstres en papier mâché, animés image par image.

Mais la réalisation atteint des sommets comparée au jeu des « acteurs ».
Si l'héroine arrive (très rarement) à faire passer des émotions, le bellâtre inexpressif qui l'accompagne et le méchant tout droit sorti d'un épisode de « Xéna la guerrière » font peine à voir.

Les combats pour la survie des personnages sont d'une rare violence!
Entre les attaques à coup de serviette mouillée et les coups de bâtons tellement mous qu'on jurerait que les scènes sont tournées au ralenti, l'horreur des situations est d'un réalisme à tout épreuve...

Le scénario ne cache pas non plus ses références aux grands classiques dont « La planète des singes », « Conan le barbare » et « Star Wars  : un vieux sage qui se promène dans le désert soigne le héros avant de lui donner une arme magique...

La musique horripilante donne souvent envie de couper le son et passé une introduction intéressante, le rythme du film demeure quasi inexistant.

La réalisation fauchée et les acteurs à deux de tension suffisent à donner l'impression que les 1h20 du film ne finiront jamais. J'ai du en louper plus de vingt minutes en m'endormant(!) mais l'histoire ne semblait pas avoir évolué d'un iota...

Un vrai navet, agaçant et soporifique, qui vous offrira, au pire un mal de crâne digne d'une gueule de bois, au mieux un sommeil réparateur.
Sur ce, bonne nuit!

Note : 0

Animal House (American College)




1962. Deux confréries d'étudiants cohabitent sur le campus de la fac américaine de Faber. L'une, très fermée,la Omega, est composée de riches bourgeois dont le snobisme n'a d'égal que leur éducation, la seconde, la Delta, est le repaire d'une bandes de chahuteurs. Le doyen s'associe avec la première afin d'expulser du campus les joyeux lurons de la Delta. Mais ces dermiers ont un tout autre plan en tête ...



Bien avant "The Blues Brothers" et autres "Un fauteil pour deux", John Landis réalisait déjà des comédies loufoques et atypiques.

Produit par Ivan Reitman, qui deviendra Môssieur Ghostbusters et scénarisé par Harold Ramis ("'Un jour sans fin"), "Animal House" est considéré comme le film qui popularisa le genre de la comédie déjantée pour ados .

Il inspirera entre autres des comédies comme "Porky's", "Les Tronches", "Police Academy" et bien sûr, dans une certaine mesure, les plus récents "American Pie".

Il fait désormais partie de la culture américaine et reste classé parmi les 100 films les plus drôles de tous les temps d'après l'American Film Institute.

Tout ça pour dire que "Animal House" est bien plus qu'un simple film.



Disons qu'après réflexion, un gros problème se trouve au niveau du scénario, ou plutôt au niveau de l'absence de scénario...
En effet si le film devient plus cohérent vers la fin, la plus grande partie n'est qu'une suite de gags plus ou moins drôles sans aucun lien véritable.

D'un autre côté, si l'on voulait un scénario recherché, on ne regarderait pas ce film. Comme le disent les acteurs : "le seul but c'est de s'amuser" et ils le font bien.

Justement voir le film, c'est l'occasion d'apprécier les performances de visages pas encore connus. On croise donc entre autre Kevin Bacon ("Hollow Man", "Tremors") en étudiant SM malgré lui, Tom Hulce (nommé aux oscars pour "Amadeus"), Peter Riegert (le flic acariatre de "The Mask" c'est lui!) et enfin la ravissante Karen Allen (immortalisée dans la peau de Marion aux côtés d'Indiana Jones dans "Les Aventuriers de l'arche perdue").

On notera aussi la participation surprenante de Donald Sutherland en prof anticonformiste qui préfère fumer un joint avec ses élèves plutôt que de raconter du baratin sur un cours qui le barbe autant que les étudiants.

Mais tout ce petit monde fait pâle figure face à LA star du film, j'ai nommée : John Belushi!

Avant d'être reconnu pour son talent dans l'émission "Saturday Night Live" et de crever l'écran aux côtés de Dan Aykroyd dans les "Blues Brothers", l'acteur faisait déjà preuve d'un sens inné du comique physique.

Il joue de son apparence d'ours mal léché avec une satisfaction jubilatoire et ses expressions sont à se tordre de rire (Toga! Toga! Toga!) mais pire encore est sa faculté à en faire des tonnes sans que cela ne nuise à son jeu d'acteur.

Blutarsky (son personnage, c'est la tête de turc de l'université, un anarchiste convaincu toujours prêt à se faire remarquer pour un oui ou pour un non.
Belushi se devait de rendre cette personnalité convaincante à l'écran et pour cela il se lâche complètement : quand il boit une bière, au lieu de balancer la bouteille sur le sol, il s'en sert pour briser une vitre de voiture, si une chanson sonne faux à ses oreilles, il n'hésite pas à exploser la guitare du musicien contre un mur et quand, en réparant une voiture, il n'est pas satisfait de son travail, il fracasse littéralement le pare brise à grands coups de marteau...une vraie bête sauvage que rien n'arrête!

Même s'il n'apparait que dans une dizaine de scènes, Belushi vole littéralement la vedette aux autres comédiens.


Même si la mise en scène de Landis manque parfois de panache, il amène quelques bonnes idées bien senties. Notamment au niveau musical.
Il engage le compositeur Elmer Bernstein ( spécialiste en westerns et autres grands classiques) et lui demande de composer une musique sérieuse.
Le décalage entre les situations saugrenues et le "sérieux", donc, de la musique donne un relief et une crédibilité evidents au film, qui n'en est que meilleur.

De plus si Landis manque parfois le coche lors de séquences un peu plates, il réussit un vrai morceau de bravoure lors du grand final, totalement inattendu et spectaculaire. A ce moment, on reconnait la patte "burlesque jusqu'au bout-iste" du futur réalisateur des "Blues Brothers".



Réalisé par une bande de potes, "Animal House" est un film à l'humour potache qui révèle un John Belushi dont l'excentricité frise parfois le surréalisme...

Enorme succès à sa sortie, le film est tiré vers le bas par un scénario un peu trop décousu mais, se voulant une comédie pure, il réussit parfaitement ses ambitions.
Aussi osé, voire plus, que les récentes comédies pour ados, le film mérite son label de culte.

Note : **

La véritable histoire du petit chaperon rouge




Vous pensiez connaître l'histoire? Vous aviez tort!

Avouez que malgré le grand nombre de personnages impliqués dans l'affaire, condamner le loup c'était un peu trop facile.
« Le grand méchant loup » qu'on l'appelle le pauvre, si ça influence pas jury...
Mouais, c'est louche tout ça, on nous cache quelque chose.

« La véritable histoire du petit chaperon rouge » relate donc les faits tels qu'ils se sont réellements passés.

Le film nous plonge au coeur d'une enquête policière palpitante afin de déterminer qui de Mère Grand, du loup, du bûcheron ou du petit chaperon rouge est le vrai coupable de l'histoire.

Film d'animation à petit budget, « La véritable histoire du petit chaperon rouge » est aux histoires pour enfants ce que « Shrek » est aux contes de fée : un pastiche malin et irrévérencieux.
Raconté à la manière du « Rashômon » de Akira Kurosawa, le film retrace les évènements à travers le récit de chaque suspect : on a donc 4 versions de la même histoire.

Les créateurs du film n'ont peut être pas beaucoup d'argent mais ils ont des idées à revendre.
Ils s'approprient les personnages de Perrault et les modernisent de manière aussi originale qu'inattendue : le frêle petit chaperon rouge devient une championne de karaté et se promène avec une bombe lacrymo dans son panier, le loup travaille comme reporter et le bucheron n'en est pas un. Quant à la douce Mère Grand, elle pratique désormais le catch et les sports extrêmes (!).

Une relecture audacieuse qui dépoussière le mythe.

Si les 4 protagonistes principaux sont tous géniaux, le film met en scène une floppée de personnages secondaires plus tordants les uns que les autres. Chacun a une personnalité bien définie et se révèle parfaitement travaillé. Mention spéciale au flegmatique inspecteur grenouille, aux trois « petits » cochons mais surtout à la chêvre qui pousse la chansonnette et à l'écureuil accro à la caféine.


« La véritable histoire du petit chaperon rouge » n'atteint jamais le niveau d'un Pixar mais là n'est pas son but.
Son but c'est d'épingler la naïveté des contes de notre enfance et de les passer à la sauce geek et hollywoodienne par excellence.
Les réalisateurs misent donc sur une mise en scène hystérique, rythmée par une bande son endiablée, sur un humour absurde et barré et sur un gros paquet de références cinématographiques aisément identifiables.

La forêt se mue en vraie jungle urbaine où l'on peut siffler un taxi, où les moutons portent des colliers en or et où les hérissons garent leur voiture tunées sur un emplacement réservé aux arbres...

En ce qui concerne les références elles mêmes, les créateurs du dessin animé ne sont pas allés les chercher bien loin mais s'en emparent avec un sacré culot.
Pour donner une idée, parmi les clins d'oeil les plus évidents on reconnaît « Mission Impossible 2 », « Usual Suspects », « Spiderman », « Matrix », « XXX » et les films de James Bond, sans oublier la potion magique d'Asterix.
Du classique donc mais resservi à travers une ribambelle de scènes plus réjouissantes les unes que les autres.

Surfant sur la vague de « Shrek », « La véritable histoire du petit chaperon rouge » est une très bonne surprise. Si la 3D fait parfois penser à une démo en images de synthèse d'un jeu vidéo, elle se fait vite oublier tant le scénario se révèle passionant.

Les réalisateurs prouvent une fois de plus que l'argent ne fait pas le film et se concentrent sur l'humour et l'action.
Et ça marche!
Les bonnes répliques pleuvent, les personnages sont hilarants, les rebondissements sont nombreux et le film aligne des références pour les cinéphiles toutes les 30 secondes. Que demander de plus?

Un bon moment en perspective.

Note : ***