vendredi 3 avril 2009

La véritable histoire du petit chaperon rouge




Vous pensiez connaître l'histoire? Vous aviez tort!

Avouez que malgré le grand nombre de personnages impliqués dans l'affaire, condamner le loup c'était un peu trop facile.
« Le grand méchant loup » qu'on l'appelle le pauvre, si ça influence pas jury...
Mouais, c'est louche tout ça, on nous cache quelque chose.

« La véritable histoire du petit chaperon rouge » relate donc les faits tels qu'ils se sont réellements passés.

Le film nous plonge au coeur d'une enquête policière palpitante afin de déterminer qui de Mère Grand, du loup, du bûcheron ou du petit chaperon rouge est le vrai coupable de l'histoire.

Film d'animation à petit budget, « La véritable histoire du petit chaperon rouge » est aux histoires pour enfants ce que « Shrek » est aux contes de fée : un pastiche malin et irrévérencieux.
Raconté à la manière du « Rashômon » de Akira Kurosawa, le film retrace les évènements à travers le récit de chaque suspect : on a donc 4 versions de la même histoire.

Les créateurs du film n'ont peut être pas beaucoup d'argent mais ils ont des idées à revendre.
Ils s'approprient les personnages de Perrault et les modernisent de manière aussi originale qu'inattendue : le frêle petit chaperon rouge devient une championne de karaté et se promène avec une bombe lacrymo dans son panier, le loup travaille comme reporter et le bucheron n'en est pas un. Quant à la douce Mère Grand, elle pratique désormais le catch et les sports extrêmes (!).

Une relecture audacieuse qui dépoussière le mythe.

Si les 4 protagonistes principaux sont tous géniaux, le film met en scène une floppée de personnages secondaires plus tordants les uns que les autres. Chacun a une personnalité bien définie et se révèle parfaitement travaillé. Mention spéciale au flegmatique inspecteur grenouille, aux trois « petits » cochons mais surtout à la chêvre qui pousse la chansonnette et à l'écureuil accro à la caféine.


« La véritable histoire du petit chaperon rouge » n'atteint jamais le niveau d'un Pixar mais là n'est pas son but.
Son but c'est d'épingler la naïveté des contes de notre enfance et de les passer à la sauce geek et hollywoodienne par excellence.
Les réalisateurs misent donc sur une mise en scène hystérique, rythmée par une bande son endiablée, sur un humour absurde et barré et sur un gros paquet de références cinématographiques aisément identifiables.

La forêt se mue en vraie jungle urbaine où l'on peut siffler un taxi, où les moutons portent des colliers en or et où les hérissons garent leur voiture tunées sur un emplacement réservé aux arbres...

En ce qui concerne les références elles mêmes, les créateurs du dessin animé ne sont pas allés les chercher bien loin mais s'en emparent avec un sacré culot.
Pour donner une idée, parmi les clins d'oeil les plus évidents on reconnaît « Mission Impossible 2 », « Usual Suspects », « Spiderman », « Matrix », « XXX » et les films de James Bond, sans oublier la potion magique d'Asterix.
Du classique donc mais resservi à travers une ribambelle de scènes plus réjouissantes les unes que les autres.

Surfant sur la vague de « Shrek », « La véritable histoire du petit chaperon rouge » est une très bonne surprise. Si la 3D fait parfois penser à une démo en images de synthèse d'un jeu vidéo, elle se fait vite oublier tant le scénario se révèle passionant.

Les réalisateurs prouvent une fois de plus que l'argent ne fait pas le film et se concentrent sur l'humour et l'action.
Et ça marche!
Les bonnes répliques pleuvent, les personnages sont hilarants, les rebondissements sont nombreux et le film aligne des références pour les cinéphiles toutes les 30 secondes. Que demander de plus?

Un bon moment en perspective.

Note : ***

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