vendredi 7 novembre 2008

Lost in Translation




Tokyo. Un homme de 2m se trouve dans le même ascenseur que des hommes de 1m60.
Une jeune femme en sous vêtement arpente en long et en large les couloirs de sont hôtel.
A l'ouverture de l'ascenseur, leur regard va se croiser.

Lui c'est Bill Murray, un acteur de films d'action venu tourner une pub pour un whisky, elle c'est Scarlett Johnson, jeune étudiante, qui accompagne son mari dans ses déplacements.
Tous les deux se sentent comme deux poissons hors de l'eau, perdus dans un environnement qui leur est totalement étranger.Ils vont passer quelques jours ensembles.

Bill Murray est un acteur exceptionnel (c'est aussi un de ceux que j'aime le plus!) et ce film ne déroge pas à la règle. Il a souvent tendance à jouer les mecs blasés légèrement excentriques mais il le fait merveilleusement bien.
Ses répliques et mimiques sont souvent hilarantes et il apporte un humour nécessaire à la crédibilité de son personnage.
Sa prestation dans le film est remarquable, tour à tour cynique, mélancolique ou attendrissant il est parfait pour le rôle.

Face à lui, Scarlett Johnson est superbe. Elle est aussi resplendissante que fragile. Véritable poupée d'argile, on a presque peur de la briser en la prenant dans ses bras.

On appréciera aussi Anna Faris (la star des Scary Movie) qui s'autoparodie dans un rôle de star de films d'action..

Le couple Murray/Johnson crève l'écran mais sans faire d'étincelles.
Lui, la cinquantaine bien entamée et marié depuis 25 ans, et elle 20 ans de moins et mariée recemment.
Ils sont fous d'amour l'un pour l'autre mais leur idylle est impossible....

Le film est vraiment magnifique. L'immersion dans Tokyo est totale.
Tout comme les personnages, la barrière de la langue et la ville tentaculaire nous prive de tout repère. Alors, on se laisse guider par la musique quasi hypnotisante et on les suit dans leur voyage au coeur d'une culture que l'on ne comprend pas.

La réalisatrice accomplit un superbe travail.
A l'opposé de l'agitation incessante qui règne dans les rues de Tokyo, la caméra bouge peu, privilégiant les plans séquences.
La caméra se fait l'intime des personnages, captant le moindre de leurs mouvements (une caresse dans les cheveux, un sourire fugace, des regards qui se croisent..).
Sans fausse pudeur, elle les suit, imperceptible, dans leur vie quotidienne.

La photographie est d'une rare beauté.
Les images légèrement délavées donnent une impression de légèreté au film.
On a parfois l'impression d'être dans un autre monde, dans un rêve.
La poésie qui se dégage de certains plans est indescriptible mais réelle.

Un vrai coup de coeur!

Note : ****

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