mardi 16 septembre 2008

L'Exorciste






Your mother sucks cocks in hell!

Je ne l'avais encore jamais vu mais c'est la réplique, tout le monde la connait.

L'église a du faire des bonds au plafond! Mais est ce que le film est devenu célèbre seulement à cause de ça?

Certains des films d'horreur des annés 70, énormes succès qui ont révolutionné le genre, ont beaucoup vieilli. Je ne plaçait donc aucun espoir véritable dans celui là.

Au pire ce sera une une grosse daube ridicule, au mieux un bon film mais aux effets spéciaux datés.

Dès le générique, j'ai une excellente surprise : le réalisateur, William Friedkin, est l'auteur du frénétique French Connection. Friedkin privilégie la mise en scène réaliste.

Son style, quasi documentaire, nous plonge directement dans le film, nous prend aux tripes et fait des noeuds avec!

Après un prologue dans le désert, on découvre le quotidien d'une actrice, puis après, sa fille Regan.

Véritable petit ange, espiègle mais charmante , Regan va vite se comporter de façon étrange voire effrayante. Sa mère va donc contacter tous les spécialistes possibles pour découvrir la cause de la maladie. Sans résultats. Alors que l'état de Regan s'aggrave, un crime inexpliqué est commis. Regan est soupconnée...En même temps, un prêtre psychiatre perd sa mère et se défoule en boxant.

A ce moment là, on est à la moitié du film et je n'ai pas encore mentionné le mot « exorcisme ».

Tout ça pour montrer que le réalisateur prend son temps pour exposer le quotidien de ses personnages pour les rendres plus réels. La possession ne passe jamais au premier plan et ne devient réellement le sujet de l'histoire qu'àpres une bonne heure. Mais la lassitude ne s'installe jamais. Au contraire, la caméra de Friedkin nous place toujours au centre de la scène et parvient à nous captiver totalement. Par exemple la scène de l'hopital psychiatrique est réellement dérangeante par le comportement des malades entrecoupés d'une série de plans sur leurs visages blafards, dénués d'expression.

Dénuée d'expression, ce n'est pas le cas de Regan. La jeune Linda Blair est absolument ahurissante dans le rôle de la possédée. Elle ne se contente pas de gesticuler sur son lit en poussant des grognements, elle apporte une véritable présence malsaine au rôle.

Mais même avec la meilleure volonté du monde, l'actrice aurait du mal à parvenir à être aussi crédible sans son maquillage. Les yeux révulsés, sa peau se déchire et elle gerbe à plusieurs mètres.


Les effets les plus simples sont les plus efficaces, Hitchcock l'avait compris. Friedkin aussi comme le montre cette utilisation de voix multiples parlées à l'envers ( les sons bizarres font souvent froid dans le dos, ici c'est le cas!)

Doté d'un scénario machiavélique et d'actrices (la mère et la fille) merveilleuses, le film réussit le tour de force d'accumuler les scènes plus flippantes les unes que les autres sans jamais tomber dans la surenchère et parvient à nous tenir en haleine jusqu'à la fin.

Loin d'être un simple film d'horreur, L'Exorciste est l' histoire d' un phénomène inexplicable basée dans un monde dominé par la science et la technologie tout en remettant en question certaines idéologies religieuses. Mais aussi, il donne le sentiment qu'à tout moment nous pouvons laisser notre côté obscur (^^) prendre le dessus.

C'est peut être pour tout ça que le film continue à exercer une telle fascination.

Note :***

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