mercredi 17 septembre 2008

H2G2 le guide du voyageur intergalactique




A l'origine, le guide du voyageur est un petit chef d'oeuvre d'humour absurde, devenu l'un des plus grands best-sellers anglais, qui fourmille d'idées complètement loufoques mais surtout difficilement descriptibles. C'est dire si le fait de le porter à l'écran était une mince affaire...

Pour Arthur Dent, la journée commence mal : alors que sa maison est sur le point d'être rasée pour faire de la place pour une autoroute, il apprend que son meilleur ami est en fait un extraterrestre et que la Terre va être détruite car elle se trouve sur le tracé d'une future voie express intergalactique.

Son unique chance de survivre est d'être pris en stop par un vaisseau spatial.

Dans l'espace, il rencontrera des bureaucrates baveux amateurs de poésie, des tapettes inhibitrices de pensées, un robot dépressif, un livre qui a raison à tout, un président à deux têtes et même son ex...

Avec ses héros qui se transforment en canapés, son cachalot volant, ses souris vicieuses et tous ses personnages délirants, le film a tout pour devenir un classique de l'humour surréaliste.


D'autant que les moyens sont à la hauteur du projet ; des images de synthèse magnifiques pour simuler un atelier de construction d'univers, des marionnettes impressionnantes de réalisme, des effets spéciaux toujours bien utilisés, du matte painting en veux tu, en voilà.
Bref visuellement, c'est impeccable et la photographie est particulièrement léchée (la recréation du monde, mélange d'images de synthèses et d'archives est excellente).

En ce qui concerne le scénario, les bonnes idées affluent et les différentes races sont vraiment travaillées. La plus représentative est sans conteste celle des Vogons. Cette race est une pure caricature de l'administration avec ses bureaucrates incapables de prendre la moindre décision sans un formulaire rempli en 3 exemplaires (« les 12 travaux d'Asterix », vous connaissez?^^), ce qui donne quelques scènes complètement délirantes où une prisonnière est libérée par simple autorisation signée ou encore des soldats qui se retrouvent bloqués par une cloture de bois fermée du côté opposé.

Mais la meilleure idée c'est que leur monde est entouré de tapettes géantes qui frappent quiconque avoir une idée...je crois qu'on peut difficilement aller plus loin dans la caricature!

La plupart des autres races ont plus ou moins apparence humaine (ce qui fait une économie sur les maquillages et les effets spéciaux) mais n'en n'ont pas moins un comportement singulier, à l'image de cette secte qui vénère un mouchoir géant...

Mais pour ma part, les personnages sans expression sont les plus réussis. Je veux parler du robot qui passer son temps à broyer du noir. Son regard désespérément figé vers le bas et sa voix suave mais désespérée -qu'on doit à Alan Rickman- le rendent vraiment pathétique (et donc attachant).


Le second, c'est le crabe. Petite créature typique des films de science fiction (rien que dans chaque Star Wars, une mignonne bestiole se fait malmenée par plus gros qu'elle), sa voix aigüe,son caractère enthousiaste et surtout sa durée de vie très courte sont un véritable hommage aux Tex Avery.

Le problème, c'est qu'à force de voir grand, le réalisateur perd un peu les pédales à décrire n'importe quoi sans prendre de l'utiliser correctement par la suite.

Le film est donc partagé entre d'excellentes scènes (le cachalot qui médite sur son existence, le parallélisme entre la destruction de la maison et de la Terre, les diverses transformations dues à l'hyperespace, l'ordinateur de bord qui pête le feu, la scène des souris, celle où Arthur tente de plonger dans le portail dimensionnel et qui s'écrase dans la neige- excellente prise de vue, au passage...)

A noter, les passages où intervient le fameux guide, tout en couleurs pastels et dessins rudimentaires, sont des merveilles de kitch assumé et méritent à elles seules le détour.

Quant à d'autres, elles perdent carrément le spectateur en cours de route tant elles soumettent des questions sans réponse : Pourquoi emporter une serviette?, pourquoi boire beaucoup et prendre du sel avant de faire de l'auto stop?,Pourquoi 42? A quoi sert le personnage de John Malkovich? A quoi ça nous sert de savoir que les habitants ont 50 bras si c'est pour les voir de dos, la nuit?Et j'en passe...

Quant aux acteurs, ils sont en roue libre... Sam Rockwell en fait des tonnes mais ses répliques manquent de punch, Zooey Deschanel est plutôt mignonne mais trop réservée par rapport au personnage qu'elle incarne, Bill Nighty (Underworld, Shaun of the dead) devient gonflant à bégayer sans raison, le héros Martin Freeman est convaincant en looser à peine sorti du lit (au propre comme au figuré^^) mais sa performance ne casse pas des briques et ne parlons pas de Mos Def. S


oit sa voix est d'une platitude abyssale soit d'une hystérie horripilante! Quel acteur!


Le seul à vraiment tirer son épingle du jeu, c'est Warwick Davis, grand acteur nain (si j'ose dire...), qui parvient à donner une âme au robot Marvin, si bien que la scène de sa « mort » est vraiment triste.

Cet émule de R2D2 ( joué par un autre nain, Kenny Baker) au visage immobile devient donc l'un des meilleurs personnages du film.

Ceux qui n'auront pas lu le livre se sentiront donc un peu largués dans ce charivari sans queue ni tête mais passeront tout de même un bon moment à condition d'apprécier l'humour particulier du film.

Note: **

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