mercredi 17 septembre 2008

Le fantôme de Barbe Noire



Steve, entraîneur, arrive dans la petite bourgade paumée de Godolphin pour s'occuper de l'équipe d'athlètes du collège. Enfin, athlètes c'est un bien grand mot quand on voit que le spécialiste du lancer de poids n'est pas fichu de soulever le capot d'une voiture...

Fatigué du voyage, il décide de se rendre à son hôtel, bicoque en ruine fait de bric et de broc avec des épaves de bateaux et tenue par une bande de vieilles femmes un peu farfelues qui organisent une vente de charité pour éviter que leur baraque tombe entre de mauvaises mains; en l'occurence celles d'un proprio de casinos véreux.
Tout ne va pas spécialement fort pour Steve quand en plus, par une astuce scénaristique, il se
retrouve en face du fantôme de Barbe Noire.

Alors qu'on aurait pu s'attendre (en toute logique) à un féroce pirate sanguinaire, ce fantôme est un ivrogne pleurnichard incapable d'avoir la plus petite étincelle de gentillesse. Et c'est justement ce qu'il lui faudra pour retourner au pays des morts...

Personnages loufoques mais bien interprétés, humour bon enfant, cascades originales, effets spéciaux banals mais bien utilisés, bagarres où les protagonistes détruisent un décor en carton pâte... le film est une comédie Disney à l'ancienne comme on n' en fait plus.

Devant la caméra, Dean Jones est fidèle à lui même dans le rôle du personnage sûr de lui mais qui perd vite ses repères face à une situation qui lui échappe.

Vétéran de la comédie Disneyienne (« 4 bassets pour un danois », « Bethoveen », « un amour de coccinelle »...), l'acteur arrive à faire croire à la présence du fantôme et a le mérite de passer du célèbre flegme britannique à l'hystérie complète au cours de la même scène. Ces exagérations sont souvent typiques de la comédie de situation.

Barbe postiche, sabre à la ceinture et bouteille à la main, le fameux pirate est campé par un Peter Ustinov au mieux de sa forme. Loin des personnages dramatiques de « Mort sur le Nil » ou « Spartacus », il prête sa bonne humeur et sa bonhommie à ce personnage, au final plus attachant qu 'il en a l'air.

Les 2 acteurs se donnent la réplique avec une complicité évidente et poussent même la chansonnette vers la fin.

Mais hormis l'interprétation, le pricipal (si ce n'est le seul) intérêt du film réside dans le fait que seul Steve a conscience de son acolyte : pour les autres, il est invisible. Le film accumule donc les scènes où les objets volent dans les airs (crayon, bouteille, carnet de PV,...) et où les acteurs parlent dans le vide, font semblant de trébucher ou de se prendre des coups.

Comme souvent dans ce cas là, le film accumule les bonnes idées sur le papier (plus ou moin bien retranscrites à l'écran) mais sa réalisation vieillote (la voiture filmée au ralenti; et donc vue en accéléré; fait pâle figure, les couleurs sont assez fades, la musique se fait rare et le montage manque de panache) nous plonge souvent dans l'ennui.

Heureusement, à la fin du film, les scénaristes se réveillent et la dernière partie réserve son lot de bonnes surprises. Le fantôme va à lui seul faire gagner une équipe d'athlétisme en usant de son invisibilité et par la suite rouster les gardes du corps du casino. Dans ces moments là, les effets spéciaux judicieusement utilisés et quelques bruitages suggestifs suffisent pour nous faire oublier les 60 minutes précédentes où le scénario tournait en rond.

Et puis malgré le label Disney, le film évite de s'embourber dans la guimauve et les bons sentiments pour donner dans l'humour irrévérencieux mais toujours bon enfant. Le fantôme est un ivrogne, les acteurs se glissent 2 ou 3 allusions sexuelles durant le film, on se moque du flic de service, l'héroine entre en transe à force de gagner aux jeux... on est loin de la petite maison dans la prairie!

Hormis un coup de vieux évident, le film mérite donc le coup d'oeil.

Note: *

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