mercredi 17 septembre 2008

La course au jouet


A l'heure où le monde entier attendait un «Terminator 3» ou un éventuel « I am a legend » de Ridley Scott, Schwarzie surprend (et déçoit) tout le monde en se fourvoyant dans un genre qui ne lui réussit PAS : la comédie familiale.
Crédible comme jamais dans les rôles du gros bill de service, il se révèle souvent assez ridicule dans la peau de monsieur-tout-le-monde...
Cette fois, il endosse le rôle d'Howard (non, pas le canard..), un père de famille tout ce qu'il y a de plus normal : obsédé par son boulot et qui laisse sa famille de côté. Multipliant les promesses qu'il ne tient jamais, Howard perd peu à peu la confiance de son fils.
C'est bien connu, Noël est la période de l'année où l'on peut se racheter et voilà papa partit à la recherche d'un cadeau spécial pour son fils : un robot tiré d'un erzats des Power Rangers.
Fidèle à lui même, Howard décide de s'y prendre la veille de Noël pour acheter le jouet, qui se trouve alors en rupture de stock...
Brian Levant, réalisateur de « Bethoveen » est un spécialiste de la comédie familiale particulièrement barrée et n'hésite pas à rajouter des tonnes d'embûches sur le chemin de croix du pauvre homme.
Mais pourquoi prendre Arnold pour le rôle principal si le film n'a pas ses scènes de bourrre pif?
Et des baffes, l'acteur en distribue à la pelle notamment au cours d'une des meilleures séquences du film; le repaire des faux pères Noël. Mano à mano ou à coup de sucre d'orge géant, notre Conan en imper s'en donne à coeur joie.
Howard n'est pas le seul à chercher son jouet, il se frottera souvent à son ennemi juré: un facteur.Les scènes où les deux acteurs se font face ne transcendent pas le genre mais ont le mérite d'être plutôt rhytmées et riches en cascades.
Du coté positif, la réalisation est plus qu'honnête et Brian Levant sait faire passer un message avec originalité, avec notamment de jolis fondus sur des enseignes de jouets, ou une roue de voiture qui se transforme en écran d'horloge. La bande son est quant à elle excellente avec une vraie compil des chansons de Noël américaines.
Les meilleures scènes du film sont d'ailleurs celles qui se déroulent sans dialogue ( les commerçants morts de rire, Arnold qui poursuit une balle dans un escalier, la parade finale...).
Certains acteurs tirent leur épingle du jeu comme ce policier malchanceux qui deviendra rapidement un personnage récurrent, une paire de vendeurs au rire particulier et même le petit Jake Lloyd (Anakin Skywalker !)qui se débrouille plutôt bien pour son âge.
Par contre l'autre côté de la balance est assez chargé...
D'abord Arnold ne se lâche jamais vraiment dans la folie malgré tout ce qui lui arrive, il reste même assez réservé. La scène finale où il se retrouve dans le costume de Turboman, censée être une parodie (Arnold incarnant un robot...) en devient presque affligeante à cause de son jeu...
Par contre, un qui ne l'est pas (réservé), c'est bien Sinbad, le facteur. Ce type est une vraie pile électrique quand il parle, il frôle parfois la crise d'hystérie.
Mais surtout, malgré l'accumulation de bonnes idées le film dégouline de bons sentiments. Personne n'est vraiment méchant, la bombe qui explose ne fait aucun dégât et le combat final est assez avare sur l'action elle même.S'il n'y avait pas ce voisin profiteur pour mettre un peu de piquant, toute cette guimauve rendrait le film trop fade.
Produit par Chris Colombus (Maman j'ai raté l'avion), le film avait tout pour devenir une critique acerbe de la société de consommation : parodie de série télé, manipulation des médias, contrebandiers de jouets qui se la jouent dealers, voisin trop entreprenant...
Mais en raison d'un manque flagrant d'ironie et de second degré, le film n'est juste qu'une comédie familiale comme celles qui sortent à cette époque de l'année : totalement formatée et qui ne choquera personne (ah si, un bras d'honneur du facteur à la fin du film, mais comme il porte le costume du méchant, on peut lui pardonner...).
En tout cas si le film a profité à quelqu'un, c'est bien à Jake Lloyd.
Jouer avec Schwarzie alors qu'on frôle les 10 ans c'est pas rien mais quand en plus on est ensuite repéré par des producteurs pour incarner l'une des ( la?) figures les plus emblématiques du cinéma de science fiction, on prie pour que personne nous pince de peur de se réveiller.
Jake Lloyd a donc débuté sa carrière avec l'un acteurs les plus connus du monde dans « la course au jouet » et maintenant tout le monde le connait car il est Anakin Skywalker...avec un jouet à son effigie! La boucle est bouclée...^^
Note: *

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