mercredi 17 septembre 2008

Le flic de Beverly Hills 3


A de rares exceptions prêt, les suites se révèlent souvent inférieures à l'original.
Le détective Axel Foley est de retour, et il n'est pas content : au cours d'une embuscade, son chef Todd se fait descendre. Axel va alors tout mettre en oeuvre pour retrouver l'assassin qui se trouve être le chef de la sécurité d'un parc d'attraction.
Comme d'habitude, il va faire équipe avec son ami, Billy Roswood, ridiculiser ses ennemis et rendre fous ses supérieurs hiérarchiques.
J
e ne parlerai pas du 2 car j'en ai qu'un vague souvenir. En revanche, comparé au premier film, le 3 fait vraiment pâle figure!
Là où Martin Brest faisait mouche avec un budget ridicule mais des bonnes idées en pagaille, John Landis se plante complètement.
Pourtant, le réalisateur des « Blues Brothers » et de « un fauteuil pour 2 » (avec Eddy Murphy d'ailleurs) a prouvé qu'il savait y faire en matière de comédie. Et son « Loup garou de Londres » est parfaitement crédible dans la noirceur et la violence. Alors, qu'est ce qui a foiré?
Tout d'abord, le premier comportait peu de scènes d'action mais elles étaient originales (la poursuite en camion au début), portées par une musique entraînante et une mise en scène qui privilégiait la comédie (même si le film avait ses moments forts comme l'assassinat de Mickey). Ensuite, Eddy Murphy était souvent secondé par le duo génial Judge Reinhold/John Ashton.
Et le tout baignait dans une ambiance adulte (club de strip tease, histoire de drogue) qui évitait les gags vaseux ou la violence gratuite. Bref, le film possédait une pêche incroyable!
Parlons du 3, maintenant.
Le film est bourré de scènes d'action, oui, mais elles sont plus affligeantes les une que les autres.
Début du film: un groupe de faux garagistes se fait descendre après avoir dansé sur un morceau de Diana Ross. On est censé en rire? Surtout que leur danse est loufoque alors que la violence qui suit est presque choquante (la scène du gars dans la voiture dont le pare brise est criblé de balles en moins d'1 seconde).
Juste après on repasse à la comédie, quand Axel et son équipe se planquent derrière une vraie passoire. Puis on continue dans l'action comédie où Axel poursuit le fourgon en tirant depuis une voiture bonne pour la casse, sans jamais recharger son flingue.
Voilà, le film oscille entre sérieux et comédie sans jamais garder la moindre crédibilité.
Question manque de crédibilité, la fin est digne de figurer dans les records! Axel, muni d'une arme multifonctions cherche à tirer mais à chaque fois il se trompe de bouton, se cache derrière un banc pour éviter les balles puis surgit en essayant un autre bouton. Les tireurs continuent de mitrailler le banc sans jamais prendre d'initiative plus intelligente... comme contourner le banc.
Et alors que l'un d'eux se fait descendre par une rafale, son acolyte reste raide comme un piquet sans même chercher à se mettre à l'abri... Affligeant! On se croirait dans un jeu vidéo! XD
C'est incroyable comme les balles suivent une trajectoire différentes quand il s'agit d'un gentil ou d'un méchant qui appuie sur la détente...
Un méchant tire sur un gentil et la balle va toujours se loger dans le bras ou la jambe (sauf quand le gentil doit mourir pour le scénario). Un garde tire sur l'équipier de Roswood depuis une nacelle (autrement dit vers le bas) mais ne parvient même pas à le toucher alors que l'autre ramasse une arme et dégomme le tireur du premier coup en tirant en l'air. Déjà que le tireur est assez éloigné et protégé par le métal de la nacelle, le film zappe complètement l'effet de recul des armes. Ca devient lamentable!
L'autre morceau de bravoure du film, c'est la scène de la grande roue. Evidemment, qui dit parc d'attraction dit inévitables gamins en détresse à sauver. Eddy bondit donc de nacelle en nacelle avent de se laissser glisser le long d'une corde. Essayer de faire ça sans porter de gant, vous allez voir , ça chauffe! Mais bon...
Quant à la musique, Harold Fatelmeyer laisse sa place à Nile Rodgers qui récupère heureusement le célèbre thème que tout le monde connait maintenant (à cause d'une certaine grenouille bleue...) mais nous livre une partition pitoyable : une espèce de mix entre beat techno et quelques notes prises au hasard.
La musique n'a absolument aucune envergure, aucun style et les scènes de baston perdent tout leur charme pour ressembler à celles d'un téléfilm touné pour M6.
Le duo Billy/Tagart ne refait pas surface, John Ashton ayant eu le nez fin en lachant l'affaire. Judge Reinhold se démène donc comme il peut pour éviter de faire de la figuration, surtout lors d'un déploiement de flic (qui rappelle celui des « Blues Brothers », toutes proportions gardées..^^) mais le film est avant tout un Eddy Murphy 's show.
Enfin l'ambiance adulte est restée en retrait. Déguisé en éléphant, Axel subit les assauts de sales
gamins, danse avec les vedettes du parc et une employée tombe immédiatement amoureuse de lui.
Parfois le film frôle même le mauvais goût, comme quand Axel se sert d'un cadavre pour indiquer une fausse direction ou pour la pub sur l'arme d'autodéfense.
Malgré tout, le tableau n'est pas totalement noir. Quelques scènes rattrappent le niveau : Axel qui clame devant une salle entière qu'il va faire la peau à De Wald sans que personne ne comprenne, un méchant au nez cassé qui entrouve une porte avant de se prendre un bourre pif (cf « la chèvre » avec Pierre Richard), un airbag qui se déclenche pendant une course poursuite, des policiers qui font irruption avant de se vautrer sur un cadavre (aussi de mauvais goût certes, mais le burlesque l'emporte sur le choquant), Serge qui vend des armes comme s'il s'agissait de produits de beauté et 2 ou 3 passages que j'ai déjà oublié...
Bref, le film est à l'image du parc : une attraction où l'on se gave de pop corn. Mais trop violent pour les enfants, trop chiant pour les autres, le film se destine en priorité aux fans d'Eddy et aux amateurs d'action pas trop regardants sur la qualité.
Note: *

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