samedi 29 novembre 2008

20 000 lieus sous les mers



En 1868, plusieurs bateaux sont coulés par un monstre mystérieux, selon les témoignages de quelques rescapés, et les marins refusent maintenant d'embarquer. Bloqués à San Francisco, le professeur Arronax, spécialiste de la faune sous-marine, et son fidèle Conseil acceptent de participer à la mission d'enquête de l'armée américaine. Ils embarquent à bord du « Lincoln » en compagnie de Ned Land, un harponneur, afin d'élucider les mystérieuses disparitions et éventuellement tuer le monstre.

De la grande aventure avec des attaques de cannibales, des batailles de navires, des îles tropicales et des monstres marins. Sur le papier ça sonne bien. Normal, il s'agit de l'adaptation du célèbre livre de Jules Verne!

En revanche à l'écran, c'est moins bien...

D'abord la mise en scène de Richard Fleisher est très plate. Comparés à ses autres films (notamment Les Vikings), les plans sont rarement inspirés.
La caméra bouge rarement ce qui donne parfois l'impression de regarder un vieux téléfilm.
La musique de Paul Smith est beaucoup trop théâtrale est souligne rarement l'action comme il faudrait.

Lors des scènes d'action le montage est tel que les acteurs et le danger ne sont jamais dans le même plan!
Lors de la séquence où le requin attaque, seul un plan nous permet de le voir avec les scaphandriers (des cascadeurs vus de dos...) et quant à la scène des cannibales, Kirk Douglas et les indigènes ne sont jamais sur la même image...
Comment, dans ce cas, nous demander d'avoir peur pour les héros?

Passons aux acteurs maintenant.
James Mason joue un capitaine Nemo solitaire et torturé mais libre et au dessus des lois.
Pourtant hormis la scène du repas, on retrouve rarement cette fougue que l'acteur sait transmettre à ses personnages. Loin de l'interprétation enthousiasmante du professeur Lidenbrook dans Voyage au centre de la Terre (du même Jules Verne), il incarne un Nemo plus dépressif que passionné.

Peter Lorre joue un second rôle crispant de maniérisme.
Quant à Kirk Douglas, il incarne le personnage que le spectateur est censé apprécier pour s'identifier à lui.
Dès le départ où il se promène fièrement avec une femme à chaque bras et commence à faire le beau parleur dans la foule, il n'est pas très engageant.
Par la suite, il joue le parfait imbécile avec un manque total de savoir vivre. On est bien loin du fier Spartacus!

Sincèrement, le personnage que j'ai le plus apprécié de tout le film c'est Esméralda, l'otarie....

J'ai eu le regret de ne pouvoir voir le film qu'en version française et elle est désatreuse! Les dialogues vont de banal à insipides.
Les acteurs parlent souvent pour expliquer ce que l'on voit déjà à l'écran.
Bref, on regrette parfois le temps du muet.

En revanche, s'il y a bien une chose que le film a de réussi, c'est les effets spéciaux. 2 oscars, un pour les décors, un pour les effets eux mêmes.

Les décors d'abord c'est surtout le Nautilus. Le fameux sous marin de Nemo fut construit en grandeur nature (60 m de long sur 6 mètres de large).
L'intérieur est bardé d'engrenages et de passerelles métalliques mais aussi de somptueuses pièces de décoration.
C'est vraiment un enchantement que de voir l'énorme iris central s'entrouvrir pour laisser apparaître la faune sous marine.

Vu de l'extérieur, le Nautilus ressemble à un crustacé géant avec une carapace mais il faut voir les scènes où, lancé à toute vitesse à la surface de l'eau, il se jette contre un navire pour le faire exploser. L'avant est alors illuminé par une lueur spectrale qui lui donne l'air de venir d'un autre monde.
On a réellement l'impression qu'il s'agit d'un monstre des profondeurs sorti tout droit des récits d'un vieux marin.

En parlant de monstre marin, le film est célèbre pour la fameuse scène de l'attaque de la pieuvre géante.
C'est le spécialiste des effets spéciaux Ub Iwerks (on lui doit les scènes d'animation de Mary Poppins) qui dirigea l'animation de la pieuvre.
Elle fut entièrement constituée de caoutchouc monté sur des armatures d'acier à ressorts.

C'est incroyable, dès la seconde où elle apparaît à l'écran, le film change brutalement de style.
La mise en scène devient incroyablement prenante et la musique à elle seule rend la scène terrifiante.
Constamment filmée sous une pluie torrentielle, on subit un sentiment de claustrophobie puissant.
Le simple fait de voir une des tentacules pénétrer dans le sous marin accentue l'impression de n'être à l'abri nulle part.
Malgré son âge, la réalisation amène la scène au firmament des meilleures séquences où l'humain est confronté à un monstre géant.

Les quelques minutes que durent la scène sont absolument bluffantes! Rien que pour ce passage le film se doit d'être vu!
Malheureusement une fois la scène passée, le film redevient plat et ennuyeux...


Si par moments on est littéralement captivés par ce qui se passe à l'écran, les deux heures ne semblent jamais finir.
Enorme succès en son temps, le film a bien vieilli et ne tient pas la comparaison face à un pirate des Caraibes.
Honnêtement, c'est le genre de film sur lequel il mériterait qu'on s'attarde pour en faire un remake.

Note : *

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