dimanche 1 février 2009

Jumping Jack Flash




Terry Dolittle est une employée de bureau dans une grande banque.
Avec l’aide de son ordinateur, elle communique avec ses clients mais un jour elle reçoit un étrange message codé qui va l’entraîner dans une incroyable histoire d’espionnage.


Penny Marshall n’est pas connu pour faire des films visuellement impressionnants.
Les plans ne sont pas toujours inspirés, les cadrages manquent parfois d’originalité et la mise en scène plombe même certaines séquences à force d’insister sur un gag (la robe qui se déchire)…

Cependant, on ne peut pas lui reprocher de soigner ses personnages afin de les rendre crédibles.
Rien que les collègues de bureau de Terry ont tous une psychologie différente, chacun est unique et n’est pas juste là pour meubler le décor.
Les personnages ne sont pas de simples caricatures, leurs sentiments et leur histoire sonnent vrais.
De "Big" à "Opération Shakespeare", les héros de Penny Marshall sont toujours légèrement décalés par rapport à leur environnement.

Ici, le personnage de Terry est une génie de l’informatique qui passe sa vie dans une boite ennuyeuse à mourir où la moindre marque d’appréciation pour les clients est condamnée ( son patron lui rabâche qu’elle n’est qu’un robot durant son temps de travail). 
Quant elle rentre chez elle, c’est pour engloutir un plateau repas,seule, devant un mélodrame en noir et blanc.
Mais loin de sombrer dans la déprime, elle s’éclate comme elle peu et dès son réveil on voit qu’elle pète le feu.

Pas besoin d’en dire plus, cette fille est une bombe à retardement.
Elle cherche la grande aventure qui lui permettrait de s’échapper de la platitude de son train train.

Le personnage est incarné par l’inénarrable Whoopi Goldberg.
Elle est le pendant féminin d’Eddy Murphy dans "Le flic de Beverly Hills" : roublarde, insubordonnée et recélant des trésors d’imagination pour arriver à ses fins.
Ce n’est pas une surprise si je dis qu’elle est la pièce motrice du film.

Le visage rayonnant, des rastas qui lui donnent un air de chanteuse de reggae, elle est sur tous les fronts.
Endiablée, elle en fait des tonnes et balance insultes sur insultes alors qu’un policier lui demande de se calmer.
Fragile, elle fait ressortir sa solitude et son manque d’amour à travers les "dialogues sans paroles" qu’elle partage avec l’inconnu de l’autre côté de son écran d’ordinateur.
Et surtout séduisante comme jamais, en robe du soir à paillette quand elle se met à chanter sur le tube "You can't hurry love" des Supremes.

Elle véhicule l’humour du film à travers ses mimiques loufoques, ses manières déplacées et ses dialogues osés.
Son interprétation est remarquable et son personnage, irrésistible.

A côté d’elle, les autres acteurs font pâle figure.
On retiendra surtout le tueur malchanceux joué par James Belushi et l’apparition éclair d’un charmant Jonathan Pryce (l’acteur fétiche de Terry Gilliam) dont la voix off nous accompagne durant le film.

Le film repose surtout sur le talent de Whoopi Goldberg.
La plupart des scènes restent trop classiques voire téléphonées pour qu’on accroche vraiment mais certaines méritent le coup d’œil.

A de rares moments, on assiste à de surprenantes cascades qui n’auraient pas dépareillé dans un vrai polar : une voiture prend son envol et se retourne avant de s’écraser sur le bitume et Whoopi se retrouve enfermée dans une cabine téléphonique, traînée sur les boulevards par une dépanneuse.
Durant ce genre de séquences, la musique pop qui accompagne rappelle vraiment les courses poursuites dont Axel Foley s’est fait la spécialité.

Les rebondissements sont suffisamment nombreux pour tenir en haleine et le ton léger de la comédie, sied parfaitement à la performance de Whoopi Goldberg.

La mise en scène aurait pu être plus travaillée mais "Jumping Jack Flash" mêle humour et suspense avec l’ingéniosité nécessaire pour faire passer un bon moment.

Note : **

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