vendredi 5 décembre 2008

Tomb Raider 2 : le berceau de la vie





Tomb Raider 2, c'est deux choses.

1 C'est l'adaptation d'un des jeux vidéo les plus connus au monde
2 C'est une suite.

Acclamé par la presse et le public, le jeu vidéo Tomb Raider a révolutionné le genre en proposant un gameplay orienté à la fois action, plateforme et énigmes complexes.
Le tout dans des environnements grandioses influencés par les cultures anciennes et la mythologie.

En imposant une héroine à l'époque où le jeu video était gouverné par la testostèrone (Duke Nukem en tête), Toby Gard ne s'attendait pas à créer le tas de pixels qui deviendrait la star virtuelle la plus sexy de la planète : Lara Croft!

Mais après plus de 7 épisodes, la série a commencé à tourner en rond.
Niveaux labyrinthiques, ennemis dont le QI ne dépassait pas celui d'une paire de charentaises, scénario pretexte, énigmes à s'arracher à les cheveux par manque d'indices et surtout bugs en pagaille ; les aventures de la belle aventurière commençaient à sentir le réchauffé.

Mais malgré le déclin de la série, le potentiel charisme de notre Indiana Jones en jupettes ne faiblissait pas d'un pouce. Elle restait la chouchoute aux yeux du public.
C'est alors que des producteurs alléchés eurent l'idée d'exploiter le personnage.
On a donc vu Lara conduire une Seat à la télé, sortir un album, s'afficher sur une marque de vêtements, posséder son propre comic book et poser plus ou moins habillée sur une floppée de sites internet.

Quoi de plus naturel que quelqu'un ait l'idée de la représenter sur grand écran.
Mais attention, le public n'acceptera pas n'importe quelle greluche pour incarner son idôle.

Après maintes recherches, les studios mettent la main sur une actrice quasi inconnnue du grand public : la bien nommée Angelina Jolie.
Athlétique, acrobate, casse cou, charmante et charmeuse, elle est la parfaite incarnation de Lara Croft!

Même si le premier film n'est pas et n'a pas eu le succès espéré, il a littéralement lancé la carrière de l'actrice. Elle est aujourd'hui une des plus en vue à Hollywood et fait le bonheur de la presse people, mais passons.

Le public réclame une suite? On va lui en donner une!
Définition d'une suite à Hollywood : PLUS!
Plus d'action, plus d'effets spéciaux, plus de décors et en plus gros, plus d'acteurs connus et de cascades incroyables. Plus d'histoire des personnages, plus d'émotions, plus d'amour, plus de... Bon vous avez compris c'est le principe de la surenchère.

Certains y arrivent très bien (Terminator 2, L'empire contre attaque, Evil Dead 2, Le Parrain 2...) mais en général une suite c'est synonyme de baisse de qualité.

Le film est réalisé par Jan de Bont. Je ne redirai pas ce que j'ai écrit pour Black Rain. S'il n'y avait pas eu Speed, de Bont n'aurait jamais fait un seul bon film! Et quand on voit comment il s'en sort avec celui là, c'est à se demander si c'était bien lui derrière la caméra de Speed.

La photographie du film n'apporte strictement rien dans la plupart des scènes et les cadrages oscillent entre le pas terrible et le mauvais.
Argh arrêtez d'utiliser des ralentis aussi moches!

Ce qui m'a surpris en voyant le film, c'est le montage.
Pas aussi épileptique que la plupart des blockbusters récents, le choix des plans fait qu'on ne voit quasiment jamais rien de ce qui se passe à l'écran.
La scène de la fusillade où Lara est accrochée à une enseigne devrait être enseignée dans les écoles pour montrer ce qu'il ne faut pas faire. Rarement une séquence d'action aura été aussi décevante. Les décors, souvent magnifiques, ne sont jamais mis en valeur comme il faudrait à cause de cardrages approximatifs et souvent penchés inutilement.

Le plus hallucinant c'est que j'apprend que le monteur n'est autre que Michael Khan!
Et là je dis : « que-quoi-que c'est-que qu'est ce qui se passe-que c'est pas possible!! » (et sans respirer).
Parce que Michael Khan est le monteur de Spielberg depuis un bon bout de temps et que sa maîtrise du montage est mondialement reconnue. Alors trois possibilités : ou le monteur possède juste un nom identique ou de Bont a vraiment foiré ses directions de montage ou alors les producteurs ont décidé de remonter le film après coup.
Quoi qu'il en soit chaque scène d'action est pire que la précente...

L'utilisation de la musique est aussi très particulière. Silvestri a encore une fois composé un thème pricipal magnifique qui sent bon la grande aventure (la musique rappelle celle du Retour de la Momie) mais de Bont ne l'emploie pas à bon escient. Alors que Lara dégomme des cibles perchée sur un cheval, on entend du métal (une musique plus douce aurait été du meilleur effet).

Le plan incroyable où la caméra plonge depuis l'espace jusqu'à arriver à la hauteur de la muraille de Chine où Lara roule à moto aurait pu donner des frissons avec une belle musique épique en fond mais on entend juste le bruit du moteur. Enfin, quant à la scène en Chine citée plus haut, la musique reste désespéremment plate alors que l'action bat son plein.
La musique est donc aussi belle que mal exploitée.

De Bont a consacré son film autour d'Angelina (son personnage et son corps).
Fantasme masculin par excellence, l'actrice est filmée sous toutes les coutures.
Pas de vraie scène de nudité mais quand elle sort de l'eau en maillot de bain, Ursula Andress (James Bond contre Dr No) peut aller se rhabiller!

Par rapport à son personnage, les scénaristes ont décidé de lui inventer un vieil amour qui refait surface en la personne de Gerard Butler (« This is Spartaaaaaaa! »). Malheureusement, l'alchimie entre les acteurs ne fonctionne pas si bien que ça et en dehors d'une ou deux scènes, leur histoire est totalement inutile.
Excepté Djimon Honsou dans un petit rôle, les autres acteurs sont transparents.

La mise en scène est partagée entre le «  bonne idée mais visuellement mal exploitée » et le «  pas mal! Mais ça sert à rien ». Autrement dit, les meilleures scènes, visuellement parlant, sont souvent gratuites et les séquences importantes sont soit fades soit mal montées.

Angelina se démène pour donner du charisme à son personnage mais la réalisation gâche constamment le plaisir. Quand un film dure deux heures et qu'on regarde déjà sa montre au bout de 30 minutes, c'est mal parti.
Au final, le film n'est pas complètement mauvais et se laisse regarder, mais sans jamais susciter d'enthousiasme.


A garder : la plastique parfaite d'Angelina Jolie, la scène où Lara se défend en imitant un garde de Buckingham Palace, la musique et deux ou trois décors.

Le premier film était sympa mais sans plus, celui là est juste sans plus.

Note : *

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