samedi 27 décembre 2008

Shrek 3




Shrek n'avait pas épousé Fiona pour devenir roi! C'est pourtant ce qui risque de lui arriver quand le père de cette dernière claque soudainement.
Il ne lui reste plus qu'à dénicher illico un roi de rechange : Arthur.


En 2001, une masse verte s'abattait sur les écrans sans prévenir. Flubber? Non Shrek!
Cet ogre repoussant et pétomane avait surgi de nulle part pour redresser les torts et tordre les redresseurs qui sévissaient dans les contes de fées de notre enfance.

Acclamé par le public et la critique, il avait ouvert la voie à toute une série de films d'animation qui revisitaient les contes de notre enfance en les passant à la moulinette de la parodie. ("Le vilain petit canard et moi", "la véritable histoire du petit chaperon rouge"...).

Puis vint Shrek 2. On avait peur que la suite soit inférieure au premier et que nenni, elle finit par se révéler encore meilleure!
Bref, Shrek avait de beaux jours devant lui.

Généralement dans une série, le troisième épisode, c'est celui de trop ("Alien 3", "Terminator 3", "Saw 3", "Le Parrain 3"...). Shrek y a t-il échappé?
J'ai le regret d'annoncer que non....

Pourtant le film démarre sur les chapeaux de roues.

Prince Charmant chevauche son fidèle destrier à travers une forêt majestueuse. Gros plan sur son visage, il a l'air du héros qui part au secours d'une princesse en détresse et soudain travelling arrière...
Il est en fait sur scène où il chevauche un balai à tête de cheval et le bruit des sabots est fait part un accessoiriste qui frappe des noix de cocos (hommage hilarant aux Monty Pythons!).

En une scène tout est dit : parodie des contes de fées et références cinématographiques, on retrouve tout ce qui faisait la saveur des deux premiers!
Puis vient une scène censée être triste (la mort du Roi Grenouille) où les mimiques du batracien sont à se tordre de rire.

Vraiment, ils ne respectent rien!

Mais par la suite, on déchante vite.
L'humour subtil et audacieux des précédents opus fait place à une série de gags lourdingues et de vannes foireuses.
Le flim pullule de références aux grands films comme "Le seigneur des anneaux", "Sleepy Hollow", "Terminator 2", "L'Exorciste", "Rosemary's Baby" ou encore "Kill Bill" mais leur emploi est beaucoup moins travaillé que dans les précédents.

Du côté des personnages on retrouve toute la smala des premiers à savoir Shrek, Fiona, L'âne, Le Chat Potté, Le Prince Charmant et les autres.
Mais deux nouvelles têtes font leur apparition : Arthur et Merlin.
Si le premier est un sale adolescent à problèmes, insupportable dès les premières images (Justin Timbelake en VO : et une opération marketing, une!), Merlin est la vraie surprise du film.

Le grand magicien est ici un prof retiré dans la cambrousse pour faire le point sur son moi intérieur.
Tout droit sorti d'une secte, c'est le parfait illuminé, bon pour la camisole de force.
Quand il intervient on retrouve immédiatement la loufoquerie irrévérencieuse des deux premiers films.

Hormis les passages avec Merlin, on admire ici et là l'imagination des scénaristes quand des arbres déploient leur feuillage en guise de parachute ou lors de la scène finale qui singe les comédies musicales.

Mais si le travail sur le textures est incroyable, tout le reste régresse d'un poil.

Le scénario d'abord.
Chaque film mettait Shrek face à une peur à surmonter.
Dans le premier, il avait peur de quitter son marais, dans le deuxième peur de ne pas convenir à sa belle famille et dans celui là, c'est l'idée d'être père qui le terrorise.
Mais si les deux premiers jouaient sur plusieurs niveaux de lecture, ici l'histoire est aussi linéaire que faible en rebondissements.

La bande son ensuite.

Les chansons sont beaucoup moins bien que dans les précédents et même le compositeur Harry Gregson Williams peine à retrouver le souffle épique qu'il insufflait à travers sa musique.

Peut être que tout cela est du au changement de réalisateur.
Andrew Adamson, responsable des deux premiers, trop occupé sur le tournage de son "Prince Caspian", a laissé la place à Chris Miller, pour qui c'est le premier film. Le changement ne pardonne pas.

Le film est loin d'être mauvais en lui même mais comparé aux deux autres, il ne fait pas un pli. Malgré la perfection visuelle de la 3D, il est constamment plombé par un humour "djeuns" et une mise en scène sans originalité.

Je l'ai vu en français et j'avoue qu'entendre les voix de John Cleese, Eric Idle, Eddy Murphy ou Ruppert Everet ne m'auraient pas déplu...

J'ai longuement hésité entre * et ** mais quand à la fin, à la place d'une baston homérique on nous assène un discours moralisateur de type bourrage de crâne, le couperet est sans appel !

Note : *

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