samedi 27 décembre 2008

Dark Blue



Printemps 1992, des émeutes raciales éclatent à Los Angeles.
L'Amérique est divisée par l'acquittement de policiers blancs, accusés d'avoir passé à tabac le jeune noir Rodney King. C'est dans ce climat de violence que le sergent Perry et la jeune recrue Bobby enquêtent sur une affaire de quadruple homicide.


Encore une fois, c'est pour Kurt Russel que j'ai voulu voir le film.

Une fois n'est pas coutume sa performance est excellente. Son personnage a beau être un ripoux de la pire espèce qui n'hésite pas à monter des fausses preuves pour faire accuser des innocents, Russel le rend malgré tout attachant. Flic corrompu et mauvais mari, il n'en reste pas moins drôle dans ses répliques et pitoyable dans sa vie privée. On ne peut que compatir à ce qui lui arrive.

Russel joue une âme tourmentée, tiraillée entre son sens du devoir et celui de la justice, qui à cause de toutes les magouilles qui se déroulent en haut lieu, sont rarement les mêmes.

Ses deux meilleures scènes dans le film sont celles avec sa femme et la fin où il reçoit son insigne.

A ses côtés les autres acteurs font pâle figure mais restent suffisamment crédibles.
Brendan Gleeson joue comme toujours de son physique et de sa voix imposants et Ving Rhames (les "Mission Impossible") reste très sobre dans son interprétation.
Quant au jeune Scott Speedman, on a au départ l'impression qu'il a juste été engagé pour son physique avenant mais il se révèle convaincant quand les scènes se font plus touchantes.
On ne m'otera pas l'idée qu'il joue mieux dans les "Underworld".

Le film est tiré d'une histoire de James Ellroy. Ellroy c'est le romancier dont la plupart des livres ont été adaptés à l'écran (Cop, LA Confidential, Black Dahlia...). C'est le spécialiste des enquêtes qui se déroulent dans un univers sombre et violent.
Chez lui, la corruption et les faux semblants jouent toujours un rôle aussi important que la psychologie torturée des personnages.

Dès le départ, le réalisateur introduit une certaine ironie narrative. C'est à dire que le spectateur en sait toujours plus que les personnages. Au bout de 20 minutes, on apprend qui sont les méchants.
S'il n'y a plus de suspense de ce côté, l'intérêt est de voir comment les héros vont mener leurs enquêtes. Et justement, sans le savoir tout le monde va espionner tout le monde.

Les petits secrets vont être révélés au grand jour et la vie privée de chacun va en prendre un coup.

Le scénario reste donc intéressant malgré tout ce que l'on connait dès le départ.

En revanche le gros reproche du film, c'est le manque de rythme.

La réalisation est plus que convenable avec une image à la fois léchée et jaunie artificiellement (par des filtres vert/brun qui rapellent Training Day) et un montage jamais trop rapide.

En revanche, le manque d'action se fait cruellement sentir. Hormis la tuerie du début, il faut bien attendre 1h30 pour voir Kurt Russel dégainer sa pétoire.
La scène est largement réussie de par les effets sonores d'abord mais aussi grâce à la course poursuite qui suit : lancé à fond dans sa voiture, Russel tombe au beau milieu d'une émeute...

Si l'action manque, la musique, elle, en fait trop. Du hip hop en veux tu en voilà pour représenter les quartiers chauds, ça passe encore mais lors des scènes « tragiques », le compositeur en rajoute une couche de trop dans le mélo.


Ron Shelton réussit un polar bien meilleur que son pathétique "Hollywood Homicide" (avec Harrison Ford pourtant!) mais qui reste bien trop sage pour retenir l'attention.
Heureusement, il y a Findus! ...euh Kurt Russel!

Note : **

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