samedi 20 décembre 2008

Le Parrain 2


Michael Corleone a succédé à son père Vito à la tête de la famille. Il dirige alors les affaires des Corleone d'une main implacable, en éliminant ses ennemis les uns après les autres. Mais en tentant en vain de ressembler à son père, il ne fera preuve que d'une autorité dévastatrice qui peu à peu l'éloignera des personnes qu'il aime.


La suite du chef d'oeuvre de Coppola était elle indispensable?

N'avait on pas tout raconté dans le premier film? Apparemment non.
Tout ce qui monte doit redescendre dit-on et puisque nous avons assisté à l'ascension de Michael Corleone, il est tant de découvrir sa chute...

On ne change pas une équipe qui gagne. Coppola retrouve les mêmes techniciens du film précédent. Inutile de dire une fois de plus que techniquement le film est un vrai joyau.
La photographie, la musique, les décors, les cadrages, le son...tout est fait dans les règles de l'art.

Tous les personnages ayant survécu au premier volet sont là et c'est déjà une réussite d'avoir pu réunir tous ces acteurs.

Difficile de donner un vrai résumé du scénario car l'histoire est complexe au possible.
Entre complots, trahisons et affaires de famille, il vaut mieux bien avoir le premier film en tête tant la saga regorge de personnages importants et de sous intrigues.
Les rebondissements sont nombreux et je doit avouer que parfois j'ai fini par oublier qui fait quoi.

Comme si cela ne suffisait pas, Coppola décide d'approfondir les origines de Vito Corleone par l'intermédiaire de flash backs.
On n'a donc pas qu'une histoire mais deux, qu'il faut suivre en parallèle.

Pour remplacer Marlon Brando et faire oublier son interprétation colossale, il fallait un sacré acteur. Et qui mieux que l'acteur fétiche de Scorsèse pouvait prendre le relais.

Robert de Niro est un des acteurs les plus connus et les plus admirés du cinéma mais malgré tous ses rôles, il a rarement été récompensé.
Ici, il remporte l'oscar du meilleur second rôle. Pourquoi? Parce que.

Parce que, apparaissant à peine un quart d'heure à l'écran et ne parlant qu'en italien, il parvient à donner une force extraordinaire à son personnage.
Tout en sourires forcés et regards froids, il livre une de ses plus belles performances à l'écran.
C'est dommage qu'il n'ait pas une plus grande place dans le film.

L'acteur principal c'est Al Pacino.

Le nouveau parrain est un type inquiétant par sa simple vision.
Non pas que Pacino ait une sale tête mais son manque flagrant d'expression et son calme constant ne sont jamais gratuits. Derrière son apparence glacée, il cogite constamment.
On sait qu'il prépare quelque chose, mais on ne sait jamais quoi. Il mêne en bateau aussi bien ses ennemis que le spectateur et il est impossible de prévoir son prochain coup (et sa prochaine victime).

Le film impressionne constamment par sa grandeur.
Visuellement, d'abord : scènes de bals, fête du nouvel an, rues bondées de marchands ou procès important, il n'est pas rare de voir des dizaines de figurants dans le cadre.

Les décors sont magnifiques et parfaitement mis en valeur et la reconstitution d'un New York du début du siècle (dernier) est absolument renversante.

Et scénaristiquement surtout. Comme je l'ai déjà dit, le film fait intervenir un grand nombre de personnages mais en plus Coppola place son histoire au centre de l'Histoire.
De nombreux événements politiques interviennent, dont la révolte de Cuba et l'arrivée d'immigrants à New York. Son Parrain devient alors un miroir social et plonge ses personnages dans une réalité historique où ils ont tous leur rôle à jouer.


De par la démesure du projet, Coppola aurait pu sombrer dans le n'importe quoi mais il n'en est rien.
Il réussit le tour de force de présenter les deux histoires séparément sans que l'une ne vienne empiéter sur l'autre car sa mise en scène est maîtrisée de bout en bout : il les annonce tour à tour par de subtiles transitions ou des fondus enchaînés.

Comme le premier film, le Parrain dure plus de 3h.
La violence, toujours aussi choquante par son réalisme, est encore moins présente que dans le premier opus.

L'intrigue et puissante et nous emporte dès le départ mais quand on y réfléchit, le film doit se dérouler sur 95% de dialogues.
Honnêtement j'ai parfois trouvé le temps long.

Mais le Parrain n'est pas le Seigneur des Anneaux.
Même s'ils sont longs tous les deux, ils se doivent d'avoir un style différent.

La mise en scène est très sobre et empreinte d'un certain classicisme, la lumière joue sur les zones d'ombre, la musique est toujours aussi lanscinante, les dialogues abondent mais c'est par eux que passe l'intrigue et c'est le seul moyen qu'ont les personnages pour dévoiler leurs sentiments.

Le Parrain n'est pas un film épique c'est un drame bouleversant qui prend place dans la réalité historique. Les acteurs qui y participent ne doivent pas en faire des tonnes, ils doivent rester posés et sérieux.

Et s'y je trouve le temps de m'ennuyer en voyant le film, c'est que ce n'est tout simplement pas mon genre de film ; ce qui ne m'empêche pas de reconnaître ses qualités.

Le Parrain 2 est une des plus belles suites jamais réalisée, peut être même supérieure à l'originale et indéniablement un grand film.
Et boum, 6 oscars de plus!

Note : ****

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