samedi 9 mai 2009

Teeth



Dawn est une adolescente qui essaie tant bien que mal de contenir sa sexualité naissante en étant une des membres les plus actives du club de chasteté de son lycée. Etrangère à son propre corps, la prude découvre que son vagin a la particularité d'avoir des dents...




-Bonjour je m'appelle Dawn et je suis contre le sexe pré-marital.
Hier j'ai été tenté par un garçon mais j'ai résisté car je suis pure.
-BONJOUR DAWN.
-On applaudi Dawn qui vient de nous rejoindre. N'oubliez pas : la pureté avant tout!


J'avais lu d'assez bonnes critiques du film et le sujet ne m'a pas laissé indifférent.
Ouvertement sexué et sexuel, le scénario osé avait largement de quoi proposer un film intelligent et mordant (c'est le cas de le dire) sur l'abstinence et les relations sexuelles dans le monde des ados.
Les films de vampire ont toujours été reconnus comme des métaphores sur les maladies sanguines ou le Sida. Les vampires symbolisent avant tout la débaucherie et la luxure réprimées par la société et ses valeurs conservatrices. Il est donc normal, qu'ils soient présentés comme des monstres sanguinaires et pervers et dont seule la foi en Dieu peut en venir à bout.

De même, ce vagin muni de canines représente à la fois la peur de perdre sa virginité pour les filles, et l'angoisse de la castration pour les garçons.
Le film fait souvent référence à la mythologie et aux divinités antiques, comme la gorgone, sans oublier les nombreuses allusions à la religion catholique et au puritanisme.
Autrement dit, le film partait avec un grand de nombre de notions qu'il aurait été passionnant d'exploiter.

Je parle au conditionnel car dans la pratique, ces idées ne sont que jetées à droite à gauche sans lien logique et ne sont jamais mises en relation de manière convaincante.
A propos du scénario lui même, on passe son temps à se demander où le réalisateur veut en venir.


8 minutes 33 secondes! C'est le temps que j'ai tenu (générique compris) avant d'être sûr à 100% de la note que j'allais mettre au film. J'aurais pu arrêter là, je n'aurais rien manqué et je me serais éviter un paquet de crises de nerf!
Mais quand je regarde un film, quoi qu'il arrive, je fais l'effort de le « regarder » jusqu'au bout. Au pire je m'endors.
J'ai survécu à « Camping » et à « D War », ce n'est pas ce film qui va me faire peur.
Je dois être un peu maso sur les bords...

« Teeth » est donc un film d'horreur. Ou pas.
Ah oui, ça commence mal je ne vous le fais pas dire...
Imaginez un film de monstre où on ne voit JAMAIS le monstre et vous aurez déjà une vague idée de la mise en scène.

Rappelez vous « The Big Lebowski » et la tirade de Julianne Moore sur le vagin : il paraît que la plupart des hommes n'osent même pas prononcer le mot.
Le film le confirme lors de la scène où le professeur d'éducation sexuelle se met à bafouiller lorsqu'il s'agit de dire le mot.
Mais le réalisateur, fait encore mieux : il n'ose même pas le montrer!
Voir un gros plan d'un vagin avec des dents en plastique ou en images de synthèse n'a en soit aucun intérêt, certes, mais vu que le film repose essentiellement sur la « créature », si elle n'apparait pas à l'écran comment voulez vous qu'on ait peur, même un minimum?

Ingénieux le réalisateur a une idée géniale. Il va suggérer les attaques du « monstre » par la musique. Audacieux, en effet. Il est évident que le TATATAAAAN crispant qui retentit au cours de chaque séquence choc (si on peut aller jusqu'à les appeler comme ça) nous fera bondir d'effroi à coup sûr...
Mais le pire dans tout ça c'est la cruelle absence de suspense du début à la fin.
Le monstre n'attaque que lorsqu'il se sent menacé. Ou plutôt quand Dawn se sent menacée : pendant la pénétration, quoi.

Pour un film qui se veut subversif et choquant, le réalisateur n'ose même pas montrer les organes (reproducteurs) pendant l'acte. On assiste donc à des scènes de sexe digne du film érotique du dimanche soir, où absolument RIEN n'est visible à l'écran (une paire de sein en tout et pour tout!). Tout d'un coup l'insoutenable TATATAAN se fait entendre et les acteurs de pousser des cris hystériques jusqu'à ce qu'un morceau de pénis ensanglanté tombe sur le sol.
Une fois, ça nous la coupe, trois fois ça nous les casse!

Au passage, je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier mais je me dis que si on coupe le pénis d'un homme pendant qu'il est en érection, il doit certainement se vider d'un minimum de sang.
Ma théorie n'est pas fondée mais impossible de croire une seconde à ces demeurés qui restent là à s'apitoyer sur leur triste sort, grimaçant à peine de douleur...

Bref aucune originalité dans la mise en scène et pas le moindre suspense à l'horizon. On sait que le type va avoir la queue coupée au bout du compte mais on nous oblige malgré tout à supporter les amourettes ridicules des personnages, les premiers émois et l'acte lui même.

Ah, vous pouvez aller passer faire le repassage, aller boire un coup, fumer une clope sans mettre le film en pause, vous ne raterez rien. En 1h, le-scénario-n'avance-pas-d'un-iota!
S'il est censé faire peur c'est complètement raté. Même les effets de castration sont plus glauques qu'effrayants.


« Teeth » est sans conteste un film pour ados. S'il ne rempli pas son rôle de film d'horreur, peut être s'en sort-il mieux dans la genre de la comédie romantique.

- Comédie? Certainement pas. Si le film est (TRES rarement) drôle, c'est malgré lui.
- Romantique? Alors là, oui et pas qu'un peu. L'amour et le sexe sont évidemment le sujet principal du film. On s'embrasse goûlument, on se dit des mots doux, on s'enlace tendrement à la lumière des bougies...
Non romantique, n'est pas le mot exact. Mièvre! Ca, ça colle déjà plus à l'ambiance. Et débile aussi.

L'héroine, nunuche et crétine, milite fermement contre le sexe pré-marital.
Ca on le sait. Mais alors pourquoi elle se tape 3 mecs au cours du film?
Elle a beau prévenir ses partenaires de sa dentition particulière, c'est pas grave, ils rentrent leur engin sans se soucier du reste.
Au passage, magnifique représentation des fidèles adhérents à la lutte de Dawn, tout droit sortis d'une secte...

Quant aux personnages eux mêmes, ils font les frais des plus beaux clichés du moment.
Les mecs c'est tous des salauds c'est bien connu. Et puis on sait tous qu'ils ne pensent qu'à une chose...
Dans le film du moins c'est le cas. Entre tentative de viol, chandelles et verre de champagne ou carrément inceste, tous les moyens sont bons pour profiter du corps de Dawn.
Mais le plus beau, c'est quand même le frère de Dawn, caricature Hénorme du métalleux de base.
Les personnes qui écoutent du métal sont tous des pauvres cons violents et misogynes, bien entendu. On n'hésite pas à lâcher son molosse sur son père et à faire ch...enquiquiner sa soeur sous pretexte qu'elle refuse de céder à nos avances.
C'est peut être écrit dans la Bible et tout le monde y croit, allez savoir...

Si la mise en scène est plate, que dis-je, molassonne, le réalisateur filme en utilisant une lumière crue et fade à la fois qui donne litéralement envie de vomir.
Et s'il paraît que les jeux vidéos rendent violents, je peux vous assurer en tout cas que les acteurs, insupportables dès les premières secondes, donnent des envies de meurtre!


J'ai déjà vu des mauvais films mais « Teeth » est une surprise à part entière .
Le film réussit l'exploit d'ennuyer ET d'énerver. Sans scénario, sans talent et sans intérêt il permet en plus « d'apprécier » de superbes clichés de société et possède certains des morceaux de musique les plus exaspérants qu'il m'a été donné d'écouter dans un film. Chapeau!

Peut être que le film s'adresse plus aux filles et qu'elles se reconnaitront dans le personnage de Dawn. Peut être pas. Plus de 15 ans, passez votre chemin.

« Pegguy, Tu sais ce que c'est qu'un sexe d'homme. Ne t'en approche pas! » ( dialogue tiré de "Pegguy Sue s'est mariée")
Vous aussi, restez loin de cette...chose!

Note : 0

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