samedi 16 mai 2009

Tango et Cash


Ils sont flics et se détestent. A eux deux, ils ont mis à l'ombre la moitié des criminels de Los Angeles. L'autre moitié va tout faire pour s'en débarasser...
Accusés de meurtre, ils vont devoir travailler ensemble et tout mettre en oeuvre pour retrouver l'auteur du complot.




« Tango et Cash » est un buddy movie : un film, souvent policier, basé sur les relations animées de deux personnages antagonistes. La recette n'est pas nouvelle et a donné naissance à de très bons duos d'acteur (« L'arme Fatale », « Rush Hour », « Shangaï Kid », « Men In Black »...).
En revanche, si ces films soignent plus ou moins bien leur scénario, « Tango et Cash » ne prend même pas cette peine. L'histoire est d'une nullité affligeante : elle regroupe les plus beaux clichés du genre, cède souvent à la facilité et regorge d'incohérences.
Pour arranger les choses, les personnages ne sont que de simples stéréotypes sans originalité ; mention spéciale au vilain méchant qui passe son temps à caresser ses souris (genre Dr No et son chat...).

« Tango et Cash » est-il un mauvais film pour autant?
Aux premiers abords, il en a tout l'air, mais...

Mais rapidement, on voit que ce que le film propose c'est « action. Good old American action » comme ils disent.
Autrement dit, si la caricature est de mise ce n'est pas innocent puisque le plus grand intérêt du film réside dans une série de cascades aussi spectaculaires que gratuites et moults explosions qui ne s'imposent pas.

Durant les premières 10 minutes, un des héros se moque d'un soviétique et l'autre torture un asiatique. On ne peut pas dire que la subtilité soit le point fort du film...
On se dit que ce genre de scène est peut être justement l'occasion de critiquer la politique xénophobe et patriotique qui concerne généralement les films d'action.
Dans ce cas, « Tango et Cash » ne se prendrait pas au sérieux et aurait des intentions parodiques, n'hésitant pas forcer les situations grotesques dans le seul but de pointer du doigt les énormités de ses prédecesseurs (« Rambo, c'est qu'une pédale! »).

Malheureusement, la mise en scène ne laisse aucun indice prouvant que le film n'est pas juste complètement idiot. Malgré un « OK allons y! » en phrase d'accroche et des dialogues souvent très drôles, le film est parfois trop violent et noir pour que l'on le prenne comme une parodie.

Alors que reste t'il?
La réalisation et les acteurs.

La réalisation oscille entre le bon (les dix premières minutes et quelques plans de temps en temps) et le moins bon (peut être pas tout le reste mais toute la partie de l'évasion est vraiment lourde et inutilement choquante). Le montage n'est pas mauvais dans l'ensemble mais ne parvient que rarement à mettre en valeur les scènes d'action.
En revanche, la musique dynamique de Harold Faltermayer (« Le Flic de Beverly Hills », « Top Gun ») parvient à apporter le rythme dont la mise en scène manque.

Les scènes d'action surprennent par leur envergure (la scène finale avec la voiture blindée) mais déçoivent par le manque d'inventivité des plans.
Tout casser pour tout casser d'accord, mais faut savoir un minimum tenir une caméra.
Dans l'ensemble, on a vu beaucoup mieux.


Il reste donc les acteurs.

Si les personnages sont, comme je l'ai déjà dit, de simples caricatures (rien que leurs noms ; Tango : le mec classe et élégant/ Cash, le type fonceur qui cogne avant et pose les questions après).
Mais les acteurs, Silvester Stalonne et Kurt Russel, sont deux stars aguerries du film d'action qu'on ne présente plus.

Ceux qui me lisent savent que je ne cache pas mon admiration pour Kurt Russel et ici je ne vais pas dire qu'il joue mal parce que ce n'est pas vrai. Cash n'est certes pas sa meilleure performance, néanmoins il parvient à le rendre à la fois attachant et amusant. On ne lui en demande pas plus.
De son côté, Stalonne délaisse les Rocky et autres Rambo pour faire ce que la plupart considère comme sa plus mauvaise facette : la comédie.
Dans le jeu comme dans la tenue vestimentaire, il reprend à la lettre son personnage très propre sur lui de « Arrête ou ma mère va tirer ». De ce fait, si vous l'avez aimé dans ce film, vous l'aimerez aussi dans celui là, sinon ben vous pouvez d'ore et déjà laisser tomber...

Par contre, Jack Palance (oscarisé pour « La vie, l'amour les vaches ») fait vraiment le minimum syndical dans la peau du méchant de service, se contentant de cabotiner à tout va et de cracher sa haine contre les héros du titre. Pathétique.

La complicité à l'écran des deux acteurs principaux fait malgré tout plaisir à voir et certaines de leurs répliques sont vraiment hilarantes.


« Tango et Cash », un duo de choc pour un film grotesque et stéréotypé dont le plus gros défaut reste de ne jamais montrer si c'est bien son intention...
Il vaut avant tout pour ses dialogues débiles (pour le coup, c'est volontaire) et pour le « couple » Stalonne/Russel qui s'amusent visiblement beaucoup.

Note : **

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