samedi 16 mai 2009

Natural City



2080. Commando d'une unité d'élite chargée d'éliminer les cyborgs défectueux ou rebelles, R tombe amoureux de l'une d'entre eux, la belle Ria. Si sous trois jours, R ne peut pas greffer la puce mémoire de Ria dans un nouveau corps, elle mourra.
Il fait alors appel au Dr Giro, qui prétend connaître le moyen de prolonger la vie au-delà de ses limites. Mais, dans son ombre, se profile la silouhette de Cype, un cyborg de combat en quête d'immortalité...





Si le synopsis vous semble familier, rien de plus normal. « Natural City » est en effet un condensé des chefs d'oeuvre de la science fiction moderne, en même temps qu'un hommage à ces derniers.
Le film fourmille de références dont, en autres, une introduction mettant en scène une femme nue (« Ghost in the Shell »), un héros taciturne, une histoire d'amour entre un humain et une androïde, des voitures de police volantes et une ville futuriste constamment sous la pluie (« Blade Runner ») et des combats câblés filmés au ralenti (« Matrix »). Sans oublier une esthétique manga très prononcée.

En revanche, contrairement à ses prédecesseurs, « Natural City » n'a rien d'un grand classique de la SF et ce pour plusieurs raisons.

Scénaristiques, avant tout.
Complexe, le scénario n'en est pas moins original et captivant et repousse, une fois de plus, les limites entre l'homme et la machine.
Mais si l'intrigue se révèle travaillée et riche en rebondissements, elle n'empêche pas l'ennui de poindre au delà de la première demi heure. « Natural City » met en scène des personnages tristes et torturés mais parvient rarement à les rendre intéressants d'autant que les performances des acteurs ne sont pas transcendantes...
Hormis le héros, volontairement antipathique, les protagonistes demeurent de simples silouhettes sur lesquelles on ne sait pas grand chose.

On a parfois l'impression qu'à force de nous balader à droite à gauche sans faire avancer le scénario, le réalisateur a voulu rallonger son film artificiellement. C'est d'ailleurs dommage vu qu'en étant plus concis, il aurait gagné en clarté et donc en intérêt.


La seconde raison, elle, est purement visuelle. « Natural City » bénéficie d'effets spéciaux exemplaires ( et récompensés au cours de nombreux festivals) mais peine à les mettre en valeur.
Si les vaisseaux spatiaux et autres paysages de synthèse étonnent par leur crédibilité, les scènes d'action décoivent par leur manque de précision.
Le film multiplie les combats matrixiens, usant et abusant de ralentis qui se veulent esthétiques. Malheureusement la rapidité du montage empêche constamment de voir ce qui se passe à l'écran : les plans défilent à une vitesse fulgurante et seuls les effets sonores nous permettent de décortiquer les affrontements.

Dès lors, la surenchère dans les mouvements acrobatiques et les effets de destruction laissent de marbre puisque on n'a même pas le temps d'en profiter.
Sans oublier que la plupart des personnages portent une armure, semblable à celles de « Final Fantasy » qui ne permet pas de les distinguer (ils enlèvent d'ailleurs leur casque dans les moments importants...) et que le filtre bleuté du film les laisse souvent dans la pénombre.

Pire, malgré leur effet stroboscopique désagréable, les scènes d'action brillent par leur rareté. Passé l'introduction, il faudra attendre facilement une bonne heure pour que les personnages ressortent leur pétoire.
Les deux heures semblent alors parfois s'éterniser même si la fin rattrape le coup.


« Natural City » aurait pu être un nouveau fleuron du cinéma sud-corréen, au même titre que « Old Boy » ou « Memories of Murder ». Ce n'est pas le cas.
Il n'en reste pas moins un film de SF spectaculaire, bourré d'effets spéciaux, même si paradoxalement son scénario reste plus accrocheur que sa mise en scène.

Note : **

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