samedi 16 mai 2009

Sans plus attendre




Alors qu’il ne leur reste que quelques mois à vivre Edward Cole et Carter Chambers, deux hommes atteints d’un cancer, partent à l’aventure après avoir dressé une liste de leurs rêves inaccomplis.





7,6 sur l'échelle de IMDB! Autant dire que "Sans plus attendre" est un grand film. Ou pas.
Oui parce qu'avec un casting réunissant deux monstres sacrés du cinéma, Morgan Freeman et Jack Nicholson, on était en droit d'attendre d'eux autre chose que ces cabotinages lourdingues et ce manque de crédibilité.
Si leur face à face réserve quelques surprises, ils ne parviennent jamais à se faire oublier derrière leur personnage. Tout au long du film, on ne voit que les interprètes et non les interprétations...

Pourtant, leur personnalité respective leur donnait du grain à moudre et chacun avait de quoi faire pour modeler son personnage. Mais non.
Nicholson en fait des tonnes en excentrique acariatre et Freeman joue, comme toujours, le côté posé du duo et ne parvient même pas à utiliser les connaissances de Chambers (un vrai puit de science!) à bon escient.
Si ce n'est à deux trois reprises pour critiquer le goût d'un café ou pour parler de la montagne, il se contente de suivre la version américaine des "Chiffres et des Lettres" en pompant la scène de "Un jour sans fin".

Bref, on avance en terrain connu et on attend fébrilement qu'une zeste d'originalité pointe le bout de son nez.
Après tout, on se dit qu'une fois sortis de cette chambre d'hôpital, filmée aussi platement qu'un épisode des "Feux de l'amour", le film va enfin démarrer et qu'on va prendre plaisir à voir ces deux légendes s'éclater comme en 40 en faisant les choses les plus délirantes possibles. Ou pas.

Tatouages, tour du monde, saut en parachute, c'est bien joli tout ça mais le scénario tourne rapidement en rond faute de ne pas savoir donner aux scènes une ampleur suffisante et surtout de ne pas savoir s'en servir pour faire avancer le schmilblic.
On y parle de rites égyptiens, de palais construits par amour, de familles brisées, de boîtes de conserve, de l'Hymalaya mais au fond le film ne parvient jamais à sortir du lot.

Mais si le scénario tombe aussi à plat c'est certainement dù au relâchement excessif du réalisateur Rob Reiner. Où diable est passé sa faculté à saisir la moindre parcelle de dialogue savoureux ("Quand Harry rencontre Sally")?
Pourquoi ne parvient-il jamais à cerner ses personnages aussi bien qu'avant ("Stand by Me")?
Pourquoi sa mise en scène manque autant de fantaisie ("Princess Bride") et ne ressemble plus qu'à un vulgaire téléfilm?
Des questions qui resteront sans réponse mais qui gâchent le film à coup sûr...

Le film aligne les plus beaux clichés du cinéma américain : l'éternelle scène où les deux personnages sont mis en comparaison (chancun dans son milieu quotidien) fait dans la facilité en alternant couleurs chaudes et repas copieux pour la famille recomposée et couleurs froides pour le pauvre type, enfermé dans sa solitude, qui pleure en regardant la rue... Une idée vieille comme le monde qui, à force de ne pas se renouveler, fait plus rire qu'autre chose.


Le tour du monde se résume en une série de plans-carte postale dont l'ambiance sonore est à pleurer de rire.
Que l'on entende "The lion sleeps tonight" pour illustrer leur safari en Afrique passe encore mais que, en 2007, Rob Reiner ose encore représenter la France par des joueurs de pétanque sur un air d'Edith Piaf, ça en devient ridicule!
Quant à la fameuse scène de la course automobile, si les couleurs sont éclatantes, elle n'en reste pas moins molassone et, au final, complètement inutile.

Pourtant, on ne peut pas dire que le film soit si insupportable que ça.
Si les acteurs jouent de manière convenue, ça reste un plaisir que de voir ces 2 stars se donner la réplique. Et si le scénario est au mieux conventionnel, au pire d'une platitude effarante, il comporte quelques (rares) bons moments.


Un film très classique, pas spécialement mauvais mais avec Nicholson et Freeman devant la caméra et Rob Reiner derrière, "Sans plus attendre" aurait pu être largement plus réussi.

Note : *

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