mardi 17 mars 2009

Infernal Affairs 2




Hong-Kong. 1991. Kwun, le parrain des parrains est assassiné.
A la surprise générale, son fils Hua décide de reprendre les affaires avec le soutien de Sam. Redoutant une guerre des gangs sanglant, l'inspecteur Wong se prépare à infiltrer la triade via Yan, un jeune policier.
Parallèlement, afin d'épier les forces de Wong, Sam infiltre la police au moyen de sa taupe Ming...



« Infernal Affairs 2 » est la suite d'un des plus grands succès du cinéma hong-kongais de tous les temps. Ou plutôt le préquel, car l'histoire qui s'y déroule est antérieure aux événements du premier film.

Malgré le carton mondial du premier opus, « Infernal Affairs 2 » se présageait sous les plus mauvais augures.

En racontant les débuts prometteurs des deux infiltrés, les scénaristes se heurtaient à un problème majeur. En effet, les personnages auraient eu beau se prendre des dizaines de balles, sauter du haut d'un immeuble avant de passer sous un camion, le suspense n'aurait pas évolué d'un iota.
La raison est simple : on sait qu'ils vont survivre...

De plus, l'absence de Andy Law et Tony Leug au casting ne présageait pas un aussi gros succès au box office que le précédent.

Ces inconvénients majeurs n'ont pourtant pas rebuté les créateurs de la saga puisque ce second volet se hisse aisément à la hauteur du premier. Mais dans une optique différente.

Les réalisateurs et scénaristes profitent de ce prologue pour, non seulement présenter la jeunesse des deux protagonistes principaux, mais aussi approfondir les seconds rôles.

Car si « Infernal Affairs » fut un aussi bon film, ce n'était pas seulement du aux deux acteurs principaux : les interprètes de Sam et de l'inspecteur Wong volaient parfois la vedette aux deux têtes d'affiche.

C'est donc avec plaisir qu'on retrouve Eric Tsang et Anthony Wong, superbes, dans de nombreuses séquences qui développent autant l'histoire d'amitié entre Sam et Wong que leur côté sombre.

Comme eux d'autres acteurs du premier film refont leur apparition de manière à assurer une continuité scénaristique mais plusieurs nouvelles têtes pointent le bout de leur nez, dont Edison Chen et Shawn Yue qui jouent respectivement les jeunes Ming et Yan.
Bien que le magnétisme des anciens acteurs se fasse parfois cruellement sentir, les petits nouveaux s'affirment en dignes successeurs.

Du côté de la réalisation, rien n'a changé. On retrouve les images au ton bleuté et la mise en scène incisive du premier qui confirment le talent visuel des réalisateurs.
De même la musique est toujours aussi riche : entre chansons chinoises de qualité et rythmes de batterie trépidant, le film soigne son ambiance sonore.

Certains morceaux lyriques sont carrément joués par un orchestre entier, donnant à l'histoire des accents de véritable tragédie grecque. Et ce n'est pas innocent vu l'ampleur et la noirceur du scénario.


En parlant du scénario, si le premier volet était un film d'espionnage marqué par les influences de Michael Mann (pour l'esthétique), le second s'apparente plus aux grandes fresques représentant la mafia.

« Infernal Affairs 2 » se focalise en effet sur les méthodes (expéditives) des gangsters pour s'imposer à la tête des Triades chinoises et leurs démêlés avec les autorités.

Le scénario fait appel à une large galerie de personnages mais, bien que définis en étant d'un côté ou de l'autre de la justice, personne n'est ni tout noir ni tout blanc.
« Mo Gan Doh »,le titre original, est en effet un lieu entre le Paradis et l'Enfer où il est impossible de distinguer ce qui est pur de ce qui ne l'est pas.
Les personnages sont donc ambigus ce qui les rend plus riches.
Et ce sont bien leurs relations complexes qui sont au cœur même du film.

Au niveau de l'imbrication des nombreuses intrigues, de son scénario qui s'étend sur plusieurs périodes et de ses pics de violence fulgurants, ce deuxième volet est à rapprocher du « Parrain 2 » de Coppola.

A cause de la multitude de personnages qui interviennent, le film paraît parfois assez confus si l'on ne reste pas concentré. Si le premier ne durait qu'une heure et demi et ne laissait aucun temps mort, les deux heures de celui ci montrent un relâchement de temps en temps, la faute peut être à un trop plein de dialogues.

Mais en même temps, ces dialogues sont nécessaires car la mise en scène subtile imposée par les réalisateurs ne perd pas son temps à expliquer ligne par ligne le déroulement de l'histoire.

Mieux vaut bien avoir le premier en tête pour saisir le rôle crucial des différents protagonistes et les nombreux éléments sous-jacents.

Note : ***

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