vendredi 19 septembre 2008

Retour vers le futur



Au début des années 80, le réalisateur Robert Zemeckis décide de faire un film sur le voyage dans le temps.
Malheureusement, ses prédédents films ayant été des échecs critiques, aucun producteur ne veut risquer d'y perdre son argent. Le script se ballade donc de bureau en bureau sans que personne ne daigne l'ouvrir. «Les films de voyages temporels ne marchent jamais au cinéma! » disait-on...Fin du projet...
Pourtant, Steven Spielberg qui n'était pas encore aussi connu qu'aujourd'hui, se prend d'affection pour le sujet et propose à Rob de le produire si un jour le script refait surface.
Rob acquiesce mais il est déjà parti sur un autre projet : « A la poursuite du diamant vert ».
Aussi innatendu (de la part des producteurs) que cela puisse paraître, le film fait un carton et relançe la carrière de Rob; désormais vu comme l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération.
« Retour vers le futur », ressorti alors du placard, est littéralement pris d'assaut par les producteurs mais Rob se souvient du seul qui ne l'a pas laissé tombé à l'époque.
Spielberg, de son côté, est devenu le vrai pape de l'imaginaire avec des chefs d'oeuvre tels que : « ET », «Les dents de la mer » et « Rencontres du 3eme type ».
La rencontre entre ses 2 géants suscitent l' admiration, personne ne sait de quoi il retourne mais une chose est sûre, ces 2 là vont pondre quelque chose de très gros!
« Retour vers le futur » prend donc forme sous les meilleurs auspices...
Mais malgré le soutien de Spielberg, le film ne rentrera jamais dans ses caisses.
Il va falloir jouer fin pour arriver à réduire le budget.
Changement drastique dans le scénario; la machine à remonter le temps n'est plus un caisson réfrigérant qu'on doit acheminer dans une centrale nucléaire au Mexique pour pouvoir le faire fonctionner mais une voiture...
A partir de là, fini les dépassements de budget. Mais il reste encore le problème du casting. Rob avait remarqué un certain Michael J Fox, vedette d'une série télé (« Family Ties ») qui collerait parfaitement dans le rôle du héros.
Mais, Michael, occupé sur le plateau télé toute la journée, ne pourrait jamais se lancer dans le tournage du film en même temps.
Rob se rabat donc sur Eric Stoltz pour jouer Marty. A demi satisfait de sa performance, il décide d'organiser un autre casting.
Michael est jeune à l'époque^^. Ne dormant qu'1 heure ou 2 par nuit pendant 12 semaines, il réussit à faire les 2 tournages successivements (c'est à dire la série le jour et le film la nuit!). Quant aux scènes de jour, Michael doit les tourner le week end!
Vient ensuite le rôle de Doc Brown, qui aterrit dans les mains de Christopher Lloyd.
Chris fait de ce savant farfelu, un ahuri extravagant mais vraiment attachant.
Il le décrit lui même comme un mélange entre Albert Einstein (pour la connaissance) et un chef d'orchestre (les cheveux en pêtard et les grands gestes avec les bras).
Enfin s'ajoutent au projet Lea Thompson, Crispin Glover et Thomas E. Wilson qui doivent jouer leurs personnages à la fois à 20 ans et à 50.
Or d'après les maquilleurs, les faire apparaître à 70 ans ne pose pas de problèmes : quelques couches de latex suffisent à vieillir la peau artificiellement. Mais le maquillage pour créer une personne d'âge moyen nécessite beaucoup plus d'attention pour rester crédible sans gêner les mouvements de l'acteur.
Pour sûr ils ont réussi; tant la transformation des acteurs de 1955 à 1985 est saisissante.
Le film lui même maintenant.
Marty Mc Fly est un adolescent américain des années 80.
Son ami, le pysicien excentrique Emmet Brown , travaillant sur le voyage dans le temps, va l'envoyer dans le passé à une époque où il n'était même pas né. Il va alors malencontreusement empêcher la rencontre amoureuse de ses futurs parents et devoir jouer les entremetteurs avant de pouvoir retourner vers le futur.
A la base, le scénario en lui même est bien trouvé mais en plus il regorge d'idées parfaitement exploitées. En effet, il aurait été facile de dire : « Paf! Marty se prend un coup sur la tête et se retrouve dans la Rome Antique. ».
Là, le scénario n 'accuse aucune faille. Si Marty change d'époque, c'est à cause d'une expérience scientifique et en aucun cas il ne change de lieu!
Mais il aurait été aussi possible de dire : »Et là, Marty pilote un avion de chasse, tire son missile et explose la base secrète des communistes! »
Mais Marty est juste un ado, il ne fait pas de choses qu'il serait incapable de faire et TOUT ce qu'il sait faire (jouer de la guitare, faire du skate...) est montré auparavent dans une scène.
Si bien que dans le film rien n'arrive comme par enchantement .
Au final, Zemeckis se met même à jouer là-dessus : la première scène montre la maison de Doc, remplie de machins et de trucs qui ne fonctionnent qu'à moitié.
Plus tard, Doc explique qu'au temps de sa jeunesse, celui à qui appartenait les terres voulait faire pousser des pins mais sans résultat et, séquence suivante, Marty écrase un de ces pins avec la DeLorean.
Au passage, pourquoi une DeLorean? A cause de son effet soucoupe volante, brillament mise en valeur dans la séquence de la grange ( gros plan sur le comic et mise au point sur les ailes papillons qui s'ouvrent)
Bref le scénario est extrêmement travaillé et chaque scène, même anodine, a ses répercussions dans l'autre époque.Rien n'est laissé au hasard. La mise en scène est d'ailleurs étudiée dans les écoles de cinéma pour sa rigueur et sa crédibilité.
Certains grincheux lui reprochent de n'être qu'une comédie familiale, simple prétexte aux tout nouveaux effets numériques.
A ceux là, je répondrais que, oui, il s'agit d'une (formidable!) comédie; plus osée que l'on pense (à l'époque, la mère qui tombe amoureuse de son propre fils a même choqué les plus prudes...) mais que les plans comportant des effets spéciaux ne sont qu'une petite trentaine et qu'il s'agit uniquement d' images composites (comme dans les premiers « Star Wars », datant tout de même de 1977 : pour la modernité on repassera^^).
Donc si l'on retient les effets spéciaux du film, ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux mais parce qu'ils sont bien faits! Et toc! :)
Pour ma part, « Retour vers le futur » fait partie des meilleurs films des années 80 et bien que vieilli maintenant, la superbe musique d'Alan Silvestri, la fantastique performance des acteurs, qui ont permis de créer des personnages inoubliables, la photographie impeccable et les chansons qui balancent (« Johnny B Good », « Power of love » en tête), lui confère encore aujourd'hui une fraîcheur irrésistible.
Note: ****

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