vendredi 19 septembre 2008

Disjoncté


Steven (Matthew Broderick) sort juste d'une rupture avec sa petite amie (Leslie Man). Pour lui changer les idées, son pote Rick (Jack Black) l'incite à soudoyer un employé du cable, Chip Douglas pour lui brancher les chaînes cryptées. Mais celui ci (Jim Carrey) le fait gratuitement en échange de son amitié...

Le casting regroupe un bon nombre de stars de la comédie! Malheureusement, la plupart ne sont pas assez exploitées.
Matthew Broderick, au physique d'éternel adolescent, assure le minimum et ne retrouve jamais la verve de Ferris Bueller.
Owen wilson, le cow boy qui se la pête aux côtés de Jackie Chan dans « Shangai Kid », n'apparait que dans une seule scène (mais au combien réussie!^^), Ben Stiller est juste un personnage tragique qui passe aux infos et Jack Black (« Rock Academy », « L'amour extra large ») n' intervient qu'à de rares-et courts- moments ; mais rien que de voir sa bouille endurcie de métalleux qui reste le pote de Steven malgré tout, le rend attachant.
Quant à Leslie Man, elle est toujours aussi insupportable dans le rôle de la pouffiasse dont tout le monde tombe amoureux (je me demande à chaque fois pourquoi...)
En revanche, s'il y en a un qu'on voit à l'écran c'est bien Elastic Jim! Dès sa première apparition...même pas...dès le moment où l'on entend sa voix, on sait qu'il va se donner à fond dans la peau du mec qui a pêté un cable! (attention, jeu de mot XD)
De ce côté là, on n'est pas déçu. Jim nous joue son numéro habituel de l'hystérique complètement timbré (genre Ace Ventura).
Mais malgré toute l'énergie qu'il déploie, ses grimaces et convulsions font rarement mouche.
La raison? Une mise en scène parfois poussive et un humour vulgaire, au ras des paquerettes. Lors d'une scène, Chip intervient dans une partie de basket. Avant de commencer le match, il décide de s'échauffer et le voilà qui trace d'un bout à l'autre du terrain en s'arrêtant de plus en plus tôt à chaque fois. On est censé en rire?
En revanche, la scène qui suit où, prenant appui sur un joueur, Jim explose la vitre du panier en dunkant, filmée au ralenti sous trois angles différents est trop énorme pour ne pas en rire!
Et, comme ça, le film alterne constamment séquences minables et morceaux de choix. Le meilleur moment est sans conteste celui du combat médiéval. Un suspense palpable (Chip est il vraiment fou au point d'y aller franco? C'est que ça coupe ces machins!), des répliques mortelles (toujours Chip, qui se la joue « Star Trek » et bruite le combat à la bouche) et des angles de caméra originaux (la vue subjective de Steven sous le casque) nous offrent un franc moment de rigolade.
Chip va donc pourrir la vie de Steven et le scénario aurait pu s'arrêter là.
Mais Steven, exaspéré par cet individu qui empiète sur sa vie privée et s'improvise son meilleur ami du jour au lendemain, lui fait comprendre qu'il ne veut pas de son amitié. C'est alors que Chip va se retourner contre lui...
ATTENTION SPOILER
Comme il le dit lui même : « je peux être ton meilleur ami ou ton pire ennemi! ». Et de ce côté là, il n'y va pas avec le dos de la cuillère : en plus de lui rendre l'existence invivable, il va retourner sa famille contre lui, le faire virer, lui piquer sa petite amie et l'envoyer en taule! Rien que ça...
On s'aperçoit que tous ses actes étaient prémédités depuis le début : l'équipement high tech qu'il lui offre a été volé, la partie de basket gâchée éloigne les amis de Steven, la photo prise durant les ébats amoureux de Steven servira de moyen de chantâge... Faire croire à des détenus en chaleur que Steven est homo ou jouer à un jeu porno avec sa famille pour le mettre mal à l'aise, le personnage de Jim ne recule vraiment devant rien.
Dans ces moments là, le film atteint des sommets ; on n'est plus dans la comédie mais dans le thriller! Et là, les gags ne tombent jamais à plat!
Steven ne peut pas compter sur l'aide de la police car ils font partie des clients privilégiés de Chip, la nuit l'employé fou vient hanter ses rêves (une scène déirante où Chip le poursuit sur une musique à la Benny Hill) et à la fin, Chip menace sa copine avec une agrafeuse en débitant des répliques de film.
S'ensuit alors une morale genre : la télé c'est pas bien, ça rend con!
Après tout, ce qui arrive à Steven n'est qu'une conséquence de son égoïsme primaire. S'il avait laissé tomber l'affaire dès le départ... mais non, il appelle Chip quand sa télé déconne et s'approprie le mérite d'avoir installé le câble à sa copine.
Quant à Chip, privé de ses parents, il a passé son enfance devant l'écran cathodique.
Il est normal qu'il ai laissé quelques neurones sur le carreau...
Et la scène finale montre qu'il n'est pas le seul vu que toutes les familles sont plantées devant leur télé en attendant le résultat d'un procès d'un acteur responsable du meurtre de son frères, ex vedettes d'une série télé, alors qu'au même moment un film basé sur leur histoire est déjà en cours de production.
FIN DU SPOILER
Le film multiplie les mises en abyme et tire à boulet rouge sur les médias.
Mais les ficelles sont souvent tros grosses pour fonctionner : Mattew Broderick qui s'écrie : « On n'est pas dans un film! »
Il faut avouer que passé un début pathétique, le film recèle de très bons moments mais est ce que 30min de génie valent 1h d'affligeante platitude?
Pour son passage derrière la caméra, Ben Stiller nous livre donc une comédie grinçante qui amuse autant qu'elle révulse.
Soyons honnêtes, le film repose largement sur les épaules de Jim Carrey. Ses fans seront ravis, les autres, faites comme dans le film : prenez un bouquin...^^
Note: *

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