vendredi 19 septembre 2008

L'espion qui m'aimait




Je suis probablement le seul mais je n'ai jamais vraiment aimé les James Bond.
C'est sûr, être James Bond c'est la classe : on utilise des gadgets ultrasophistiqués, on dégomme du méchant à la pelle sans état d'âme, on visite les plus belles régions du monde et surtout on a toutes les nanas à nos pieds!
Mais ce cocktail détonnant est souvent filmé avec une platitude déconcertante, multipliant des effets dignes de séries télé fauchées : la musique est souvent trop théâtrale et la mise en scène manque d'inventivité.
L'autre jour, j'en ai vu un à la télé (je crois que c'était « opération tonerre »). Malgré la présence de Sean Connery, le film est assez minable. Les courses poursuites sont passées en accéléré pour donner une impression de vitesse ce qui donne une scène finale désastreuse tant la caméra est saccadée et la séquence du combat sous l'eau est si confuse qu'on ne distingue plus les bons des méchants. Ce ne sont que quelques exemples dont j'ai le souvenir pour dire que James Bond est plus une franchise qu'une série de films bien réalisés.
Mais ce qui vaut pour un film, ne vaut heureusement pas pour tous.
« L'espion qui m'aimait » commence fort avec une cascade en montagne hallucinante (car filmée en plan séquence avec un brusque arrêt de la musique). Déjà, le film fait bonne impression.
Cette fois, James Bond doit faire équipe avec une espionne russe de choc (et de charme^^) pour retrouver des sous marins disparus mystérieusement.
C'est probablement le James Bond le plus classique dans son déroulement mais aussi le plus intéressant. Je m'explique.
On retrouve tous les ingrédients qui font le succès de la série.
Belles nanas à foison (TOUTES les femmes qui apparaissent à l'écran sont des canons!), voiture de sport équipée en gadgets multiples, tour du monde aux destinations qui évoquent soit le mystère (Egypte) soit la romance (l'Italie), super méchant milliardaire bien planqué dans sa base secrète et garde du corps imposant et dur à cuire.
On frôle presque la caricature du film d'agent secret mais c'est sans compter sur le réalisateur qui pour une fois ne se contente pas de laisser tourner la caméra en attendant de capter une bonne prise.
Cette fois, chaque cascade est visuellement impressionnante.
La poursuite en ski est filmée par un caméraman lui même à ski pour coller à l'action, la séquence en Italie propose de beaux ralentis et la fin où les militaires s'entretuent n'est pas une simple suite de cascadeurs qui se vautrent dans les escaliers en faisant semblant d'être touchés pendant qu'en contre champ l'autre camp tire à blanc dans le vide.
La violence de l'affrontement est palpable du fait d'une série de belles explosions judicieusement montrées de l'intérieur puis de l'extérieur du bateau. On a même droit en prime à une jeep qui explose et s'écrase dans l'eau (et toujours en plan séquence, s'il vous plaît!).
Mais c'est aussi quand on ne s'y attend pas que la mise en scène surprend.
La fille jetée aux requins n'est pas simplement filmée avec des mouvement rapides de caméra suggérant la vivacité des squales. Le réalisateur opte pour une musique classique (presque inadaptée) qui donne à la scène, non pas un air effrayant mais un côté second degré, voire d' humour noir.
Et juste après, le méchant regarde un écran sur lequel se trouve un hélicoptère avant de le faire exploser en appuyant sur un bouton (la scène montre la toute puissance du personnage sans en faire des tonnes, ce qui est rare dans les film de 007).
Mais surtout, SURTOUT, il y a Richard Kiel. L'acteur ne parle jamais (comme le corréen lanceur de chapeau, l'un des méchants les plus charismatiques de la série) mais sa présence incroyable est un atout indéniable pour le film. On peut dire ce qu'on veut; la présence d'un colosse aux dents d'acier capable de broyer un cadenas en mordant dedans et qui se sert d'une poutre comme d'une batte de base ball (accessoirement, la tête de Bond fait la balle) à de quoi faire monter la tension un cran au dessus.
Quand en plus, il est doué d'une force herculéenne qui lui permet de soulever une voiture et d'en arracher la carrosserie, on jubile.
L'acteur éclipse tous les autres (Roger Moore, qui nous fait regretter Sean Connery)!
Chacune de ces apparitions est un grand moment!
Les gadgets sont toujours aussi originaux, ce que nous laisse entrevoir une visite du labo de Q avec pouf éjectable, plateau de thé trancheur de tête (si,si^^) et autre joyeusetés loufoques.
Quant à sa voiture de sport, elle est tout simplement amphibie...
Les différentes utilisations des gadgets sont remarquables.
Permis de tuer, oui, mais avec style.
Bien sûr le film n'est pas exempt de défaut.
On peut déplorer l'absence de sang quand Kiel mord ses victimes, un scénario qui ne tient pas ses promesses : 007 a tué l'amant de l'espionne russe et celle ci promet de le tuer à son tour à la fin de la mission mais il y a réconciliation sur l'oreiller, de même on peut regretter la mort du méchant un peu trop rapide.
Néanmoins, ce James Bond assure le spectacle et propose ce qu'on peut trouver de mieux dans les films d'espionnage à grand spectacle. Un grand cru^^
Note: **

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