lundi 15 juin 2009

Smart People


Le professeur Lawrence Wetherhold a beau être extraordinairement intelligent, parfaitement maître de lui et intellectuellement brillant, il est résolument incompétent en matière sentimentale et relationnelle.
Depuis qu'il est veuf, Lawrence n'a plus de goût pour rien, y compris pour la littérature victorienne dont il est spécialiste. Quand son frère débarque à l'improviste pour s'incruster chez lui et qu'au même moment il rencontre par hasard Janet, une de ses anciennes étudiantes, il sort soudain de sa torpeur.




Un titre pareil (les intellos) ça sentait la satire à plein nez. Qui ne s'est jamais retrouvé face à un type exécrable et suffisant dont l'activité favorite était de s'écouter parler?
Lawrence fait partie de cette catégorie de gens. Il n'aime personne et personne ne l'aime, il a des problèmes avec sa famille et rame pour trouver une relation stable. Le pauvre. Et en plus de ça il est prof et il est aussi passionnant qu'un reportage sur la fabrication des pieds de table. Y en a qui ont vraiment pas de chance.


Très vite on se rend compte que le film n'est pas aussi drôle qu'il le laissait penser et la satire attendue fait place à la comédie romantique américaine typique : mou du genou et bas de plafond. Le scénario tire sur les grosses ficelles, le méchant monsieur devient plus gentil qu'au début du film, il trouve la femme de ses rêves et tout le monde l'adore. Fin

Ah, désolé du spoiler... En même temps je viens de vous éviter une heure et demi d'insoutenables souffrances. Tant du point de vue visuel que sonore.
La mise en scène étant plate au possible (dialogues uniquement en champ/contre-champ, aucune efficacité dans les ellipses...), le réalisateur a la bonne idée de souligner les sentiments des personnages par la musique. L'idée n'est bien sûr pas nouvelle mais quand elle est utilisée sans talent, ça peut faire peur...
Dans les faits, il ne se passe pas 5 minutes sans qu'un morceau de rock molasson fasse interruption pour tenter de relever le niveau déjà pathétique de la mise en scène.
Quand la musique est bonne (comme dirait l'autre...), on peut passer l'éponge mais quand celle ci regroupe les morceaux les plus exaspérants du moment, ça devient un véritable supplice.
Vu que ces chansons racontent toujours la même chose, imaginez le nombre de voix mielleuses bafouillant des flots de paroles insipides que l'on doit supporter avant le messianique générique final...


Le film bénéficiait pourtant d'un casting capable du meilleur, malheureusement les acteurs sont réduits à leur plus simple expression.
Dennis Quaid (« Le jour d'après »),censé jouer le prof ronchon et misanthrope, écope pour la peine d'une barbe hirsute et d'un bide d'amateur de houblon mais demeure éternellement monolithique. Quant à Sarah Jessica Parker (« Sex and the City »), l'infirmiè(v)re qui tombe amoureuse de son patient-oh comme c'est original, elle se contente de jouer les potiches blondes sans aucune subtilité.
L'alchimie entre eux est aussi plausible que le script du film et leur manque flagrant de complicité compte beaucoup dans la déception du spectateur.

Si l'on devait sauver quelque chose se serait du côté des seconds rôles avec Thomas Haden Church (« Sideways) et la charmante Ellen Page (la révélation de « Juno » et « Hard Candy ») qui parviennent à insuffler un minimum de vie à leur personnage.
Mais ce n'est pas suffisant pour sauver ce navet des profondeurs abyssales dans lesquelles il sombre du début à la fin.



Ne vous fiez pas à son titre lorgnant sur la satire sociale : « Smart People » pourrait être renommé « La comédie romantique pour les nuls ».
Tout les gros clichés du genre y sont. La réalisation oscille entre le navrant et le désespérant, les acteurs principaux parlent dans le vide et même la musique est crispante... Les amateurs de films à l'eau de rose qui nous prennent pour des nouilles apprécieront peut-être, mais je les plains.
Wanna be smart, watch something else!

Note : 0

Aucun commentaire: