samedi 7 mars 2009

L'amour six pieds sous terre




Deux entrepreneurs de pompes funèbres se livrent une compétition acharnée.
L'un organise des enterrements très innovants tandis que l'autre prépare la fausse mort de la femme qu'il aime, pour la débarasser d'un mari volage.


Le principal atout du film, c'est son casting.

Alfred Molina (« Spiderman 2 ») interprête Plots, un croque mort qui rêve de devenir danseur. Depuis sa plus tendre enfance, il en pince pour Betty (étonnante Brenda Blethyn) mais à cause d'une timidité maladive il n'a jamais osé lui avoué son amour.

Betty s'est donc retrouvée mariée à un gros macho infidèle (Robert Pugh, génialement détestable), qui s'envoie en l'air avec sa secrétaire (Naomi Watts, plus sexy que jamais dans des tenues particulièrement affriolantes).

Enfin on croise de temps en temps un duo de croque morts joué par le toujours excellent Christopher Walken et Lee Evans.
L'un est un excentrique bourré d'idées farfelues, l'autre serait plus proche du singe descendu de l'arbre...qui aurait raté quelques branches.

Les deux acteurs avaient déjà travaillé ensemble sur « La Souris » de Gore Verbinski et ils prennent un plaisir communicatif à imaginer les idées les plus invraisemblables pour révolutionner les enterrements.
Si Evans en fait malheureusement un peu trop dans le comique forcé, leur duo extravagant reste la source de nombreuses scènes hilarantes, dont le point d'orgue reste la cérémonie où la défunte est grimée selon les traits de Spock dans Star Trek ( à pleurer de rire!).


La mort est un métier comme un autre.
On pourrait s'attendre à une satire très noire à l'humour corrosif mais c'est une comédie romantique doucement folle qui s'offre à nous.

Si les entrepreneurs essaient de se piquer les clients à la manière des personnages de Cauvin et Hardy dans la bande dessinée « Pierre Tombal », l'histoire d'amour est au coeur du film.

On s'intéresse donc aux (mé)saventures de Plots et Betty qui vont devoir redoubler de patience et d'inventivité pour pouvoir enfin finir ensemble et couler des jours heureux.
Parce que faire passer quelqu'un pour mort n'est pas de tout repos surtout quand la « défunte » attire la curiosité des habitants mal intentionnés.

Si humour noir il y a, il est surtout porté par le personnage de la secrétaire qui veut éliminer Betty par ses propres moyens.
Le reste oscille plus entre quiproquos et loufoqueries à l'humour « so british ».

Le réalisateur Nick Hurran soigne tout particulièrement l'image.
La très belle photographie rend hommage aux décors verdoyants du Pays de Galles, où est tourné le film. Les plans sont plutôt travaillés avec de jolies séquences musicales où les acteurs se lancent dans des numéros de danse endiablée.

Hurran n'oublie pas non plus de se distinguer de temps en temps.

Par exemple, et sans avoir une quelconque incidence sur le reste du film, dès qu'une personne âgée se trouve en arrière plan dans la rue, il faut toujours qu'il lui arrive une tuile. C'est gratuit mais c'est drôle.
Il se veut aussi attendrissant : quand il met en scène un garçon un peu naïf mais tellement gentil.

Et surtout, difficile d'oublier le final Burtonien qui parodie élégamment l'ambiance typique des films d'horreur.

On peut reprocher au film d'être très classique dans son déroulement et de manquer de vrais rebondissements mais à l'opposé d'un « Joyeuses Funérailles », beaucoup plus noir et trash, Nick Hurran ne souhaite pas faire une satire amère peuplée de sadiques ou de déjantés en tout genre.

Comme on nous l'indique clairement, « L'amour... » est une fable, une belle histoire romantique qui s'apparente à un conte de fée moderne.

Innovant et innatendu, le scénario fait la part belle aux scènes saugrenues et aux personnages un peu dingo. Une agréable comédie britannique portée par un casting de qualité.

Note : ***

Aucun commentaire: