mardi 11 janvier 2011

The Next Three Days



John Brennan, sa femme Lara et leur enfant forment une famille sans histoire jusqu'au jour où Lara est arrêtée pour un meurtre qu'elle nie avoir commis. Trois ans après sa condamnation, John se débat pour préserver l'unité de sa famille, élevant seul leur fils, tout en se démenant pour prouver l'innocence de sa femme.
Lorsque leur dernière tentative d'appel échoue, Lara s'enfonce dans la dépression au risque de mettre fin à ses jours. John n'a plus qu'une seule solution pour sauver sa femme : la faire évader.



« The Next Three Days » est le remake américain du film français « Pour Elle » sorti en 2007 mais n’ayant pas vu l’original, je ne me permettrai aucune comparaison.

A première vue, le film est un thriller classique au déroulement prévisible : la fin se révèle sans surprise. Néanmoins, on se rend vite compte qu’il a ce petit plus qui fait toute la différence entre un film convenable mais poussif et deux heures de pure adrénaline. Et pourtant malgré une course poursuite finale endiablée, le film maintient un rythme lent et mesuré qui contredit cette affirmation.

C’est sans compter sur le talent du réalisateur Paul Haggis (« Collision ») qui déploie tout l'attirail du bon cinéaste observateur pour constamment nous maintenir sous pression. Hormis les - rares - scènes d’action, le film repose essentiellement sur la préparation de l’évasion. Minutieuse et calculée à la seconde près comme un casse de banque, cette dernière bénéficie surtout d’une approche documentaire efficace et captivante. C’est que le film baigne dans une ambiance de XXIème siècle réaliste et informatisé à outrance où la moindre information est accessible aux badauds qui savent se servir d’un clavier. Grace à Youtube vous savez désormais comment ouvrir la portière de votre voiture (ou celle du voisin) sans la clé. Et après avoir vu le film, vous pourrez toujours tenter de fabriquer votre propre passe partout… Malgré l’énormité du procédé, on reste donc scotché à l’écran, impatients de connaitre le déroulement des opérations. Et quand la séquence de l’évasion arrive enfin, Haggis nous montre une fois de plus qu’il n’est pas le dernier quand il s’agit de créer suspense et tension – et la partition sombre et menaçante de Danny Elfman n’y est certainement pas étrangère.

Si le film ne valait d’être vu que pour sa réalisation, il ne serait déjà pas si mal. S’il peut se permettre de monter au grade supérieur, c’est grâce à un casting de qualité. John est interprété par un Russel Crowe en excellente forme, parfaitement à l’aise, tant pour l’action musclée que pour le drame. Même si son interprétation de prof de fac penche plus du côté vieux flic à la retraite qu'érudit mathématicien (on n’est pas dans « Un homme d’Exception »), il n’a aucun mal à nous convaincre de sa capacité d’analyse et de l’obstination de son personnage à faire évader sa femme.

Ce lien d’amour passionné est bien entendu au cœur du film et se devait d’être crédible afin de nous permettre de croire à la sincérité de leur couple, et dès lors de nous attacher à eux. C’est le cas grace à Elizabeth Banks qui manifeste une véritable alchimie avec Crowe. Remarquée dans des rôles secondaires (« Attrape moi si tu peux » ou encore la série aux multiples récompenses « Scrubs ») cette actrice s’est affirmée en quelques années comme l’une des plus talentueuses de sa génération (« Zack et Miri font un porno ») et nul doute qu’Hollywood ne tardera pas à lui ouvrir grand les portes.

Enfin, on pourra toujours apprécier le trop rare Daniel Stern (« Maman, j’ai raté l’avion », « Very Bad Things ») en avocat couard et borné et le toujours excellent Liam Neeson (« La liste de Schindler », « La Menace Fantôme », « Taken »…) en ancien évadé sinistre et défiant.

Le seul véritable défaut du film est qu’après s’être cantonné à un réalisme soutenu durant la majeure partie de l’intrigue, la fin étonne par sa facilité d’exécution. Non pas que la dramaturgie soit soudain sacrifiée sur l'autel d'une action spectaculaire et superficielle mais on se pose juste la question : « Et ensuite ? ». Ce qui ne nous ôte pas l’impression que les deux heures du film ont filé sans qu’on s’en aperçoive.



« The Next Three Days » est un thriller particulièrement réussi, servi par un casting de choix, qui vous tient en haleine jusqu’au dénouement. Certainement pas le film d'action dramatique de l’année mais un très bon divertissement.

Note : ***

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