samedi 24 octobre 2009

The Descent : part 2





Rescapée de l'expédition spéléologique de " The Descent ", Sarah émerge seule des grottes des Appalaches, traumatisée par les événements. 24 heures plus tard, le shérif local l'oblige à redescendre sous terre afin de guider l'équipe de secours qui cherche désespérément ses cinq amies disparues.



En 2005, l’un des meilleurs films d’horreur de ces dix dernières années déboulait sans prévenir sur les écrans.
« The Descent » de Neil Marshall (« Dog Soldiers », « Doomsday ») n’aura pas eu l’effet d’une bombe comme « Saw » et ses confrères mais, acclamé par le public et la critique, il aura marqué à vif les cinéphiles chanceux d’avoir pu découvrir le film dans les salles.

En effet, plus que tout autre film d’horreur classique, « The Descent » ne peut dévoiler tout son potentiel qu’à deux conditions : plongé dans le noir et le son à fond.
Filmés en lumière naturelle et uniquement éclairés par leur lampes torches ou frontales, les acteurs du film sont littéralement avalés par les ténèbres, sans aucun repère visuel.
De plus, les « crawlers » (cousins éloignés de Gollum) du film, aveugles, ne pouvant par conséquent se repérer qu’au son, le silence demeure la meilleure arme pour pouvoir leur échapper. Chaque bruit, aussi infime soit-il, entraîne alors une tension presque insoutenable pour le spectateur. Enfin, dans le silence absolu, le rauquement guttural des crawlers hérisserait le poil à plus d’un.


A l’opposé des films basés principalement sur la torture et le gore à outrance (« Saw », « Hostel »…), « The Descent » privilégiait un climat de claustrophobie intense qui prenait littéralement aux tripes. Et au lieu de proposer des ados en chaleur stéréotypés, Neil Marshall avait eu la brillante idée de mettre en scène des victimes potentielles exclusivement féminines.
Et aucun cliché, aucune vulgarité ou remarque mysogine ne venait alors entacher ce tableau prometteur.
« The Descent » présentait des femmes crédibles, au caractère profond, et surtout pleines de ressources.
Sans concession et d’une violence extrême, le film de Neil Marshall nous offrait alors un spectacle terrifiant et déprimant, secondé par une atmosphère étouffante et des scènes d’une sauvagerie rarement vue dans ce genre de production.
En deux mots : un must !



2009, « The Descent : part 2 » débarque sans prévenir.
Une suite, inutile en soit, qui à défaut de créer une énième franchise (rappelons que « saucisse » sort bientôt…), ne cherchera qu’à engranger un peu plus de pognon sur le dos des fans du premier film.
D’autant que c’est un réalisateur débutant qui prend les commandes (Jon Harris est avant tout un monteur réputé).
On ne compte plus les « sequels » à séquelles, mises en scènes par des incapables désireux de redorer le blason d’une franchise, tellement minables qu’on préfère dire qu’elles n’ont jamais existé.
En clair, « The Descent : part 2 » ne partait pas sous les meilleurs auspices.
Et pourtant…



Objectif d’une suite : faire mieux que le précédent.
Généralement, en reprenant les éléments qui ont fait le succès de l’opus originel.
De ce fait, « The Descent : part 2 » suit les consignes à la lettre sans broncher : les acteurs sont plongés dans le noir, dans une grotte, éclairés par les moyens du bord et la violence y est toujours aussi écœurante.
Hormis le fait que le casting exclusivement féminin du premier film laisse place à une mixité plus conventionnelle, « The Descent : part 2 » ressemble trait pour trait à son prédécesseur.
Et finalement, quand de nombreuses suites prennent des libertés impardonnables vis-à-vis du film d'origine, on se dit que ce n’est pas une mauvaise chose.
Les amateurs du film seront donc en terrain connu.


Il n’est pas nécessaire d’avoir vu « The Descent » premier du nom pour comprendre l’histoire mais c’est un avantage évident vu que « part 2 » abonde en références : flash backs, redécouverte des lieux, reprise du thème principal, reproduction des effets de mise en scène…
D’ailleurs les fans du premier opus apprécieront de retrouver la belle Sarah, toujours aussi impressionnante dans sa bestialité et sa capacité à se sortir de situations inextricables.
Bien loin d’une « vulgaire » Lara Croft invincible, son instinct de survie la rapprocherait plutôt de la Sarah Connor (tiens, elles ont le même prénom en plus, coïncidence ?...) des premiers « Terminator ».
Un personnage remarquablement bien écrit et interprété avec force et charisme par Shauna MacDonald, une actrice à suivre.


Evidemment, la plupart des nouveaux personnages, gibier en devenir, passeront à trépas dans d’atroces souffrances et des geysers d’hémoglobine mais on n’en attendait pas moins d’eux.
Visiblement complexé par la violence extrême du premier film, Jon Harris nous livre des scènes d’une cruauté rare.
Pour survivre tous les moyens sont bons, et comme dans le premier «The Descent », les personnages, au départ sans défense, vont se muer en véritables machines à tuer, allant jusqu’à dépasser leurs assaillants dans des élans d’une sauvagerie primale et primitive.

Les actes de violence du film sont d’autant plus choquants qu’ils sont réalisés avec les moyens du bord. Et à plusieurs mètres sous terre, c’est bien ce qui manque le plus…
La seule arme à feu du film se révélant vite inutile, le spectateur aura le « plaisir » d’assister à de vraies joyeusetés comme des trépanations à coup de perceuse ou de piolet dans la tête, des compressions faciales à l’aide de gros rochers, voire de jolis piercings grâce à un mousqueton acéré. Même une inoffensive épingle à cheveux peut servir en dernier recours…
Des passages volontairement répugnants qui soulèvent le cœur ; un régal pour les amateurs de gore. Les autres prévoiront un seau ou un petit sac pour ne pas tâcher les sièges…



Si « The Descent : part 2 » est quasiment une copie conforme du premier film, le scénario part souvent dans des situations inattendues et prévoit de sacrés rebondissements. De plus, là où certaines suites prennent place plusieurs mois, voire années, après le premier opus, « The Descent : part 2 » reprend directement là où le premier s’arrête, assurant ainsi une parfaite continuité entre les évènements. Une idée astucieuse, rarement exploitée par le genre.



Malgré toutes ses qualités, « The Descent : part 2 » n’est pas exempt de défauts. Principalement : des personnages moins travaillés que dans le premier opus et surtout certaines scènes d’action filmés avec une caméra trop saccadée, ce qui empêche d’apprécier pleinement la qualité des maquillages des crawlers et les effets sanguinolents.
Sans oublier quelques passages se voulant drôles mais qui frisent le mauvais goût (la mare de mer...d’excréments) et les (trop) nombreux effets de surprise faciles (« je suis caché dans le noir et je bondis vers la caméra, BOUH !)
La fin elle-même, totalement inattendue, (bien malin qui la devinera à l’avance…) sera sujet à controverse selon si on l’apprécie ou pas.

Mais ces défauts n’occultent en rien ce que le film réussit parfaitement.
D’autant qu’une œuvre de cette trempe est plutôt rare…



Digne successeur du premier film, « The Descent : part 2 » est une vraie surprise.
Alors qu’on pouvait s’attendre à une séquelle opportuniste et bâclée, il s’avère non seulement parfaitement cohérent avec le premier opus mais reprend les éléments essentiels qui ont fait son succès : violence barbare empreinte d’un gore repoussant, personnages vulnérables mais capables de tout et atmosphère étouffante. A ceci, s’ajoute un scénario aussi noir et retors que la caverne où est tourné le film.
Même si quelques défauts se font sentir et en dépit de l’effet de surprise du premier ; « The Descent : part 2 » est un film d’horreur supérieur à la moyenne, autant qu’une suite honorable.

A voir au cinéma si possible.

Note : ***

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